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La droite conforte sa majorité au sénat, revers pour la REM (Reuters)
La droite républicaine française reste majoritaire au sénat, où le Parti Socialiste résiste et où la République En Marche (REM) fait un score modeste, selon les résultats des élections qui ont renouvelé Dimanche 24 Septembre 2017 la moitié du sénat.
D‘après des chiffres quasi définitifs publiés sur le site internet du sénat, la droite républicaine compte environ cent cinquante sièges, contre cent quarante deux sièges dans l‘assemblée sortante. Avec une cinquantaine d’élus, les centristes gagnent également une douzaine de sièges.
Des scores suffisants pour assurer à la droite et au centre la majorité absolue, qui est de cent soixante quinze sièges au sénat.
« Les grands électeurs ont aujourd‘hui conforté la majorité sénatoriale », a déclaré le président sortant du sénat, Gérard Larcher.
« Ils ont clairement affiché leur volonté de voir exister un contre-pouvoir parlementaire indispensable à mes yeux au fonctionnement équilibré de la démocratie », a ajouté le dirigeant des Républicains, lui-même réélu dans les Yvelines et grand favori à sa réélection à la présidence du sénat.
Valérie Pécresse, le présidente des Républicains de la région Ile-de-France, a évoqué sur Public Sénat un « succès incontestable pour la droite et une très claire volonté de rééquilibrer les pouvoirs », après les victoires d‘Emmanuel Macron aux élections présidentielles et aux élections législatives du printemps.
Plus sévère, l‘ancien ministre des Républicains Jean Leonetti a évoqué sur Twitter un premier échec politique pour le président.
Avec vingt trois sénateurs élus au final, contre vingt neuf dans l‘assemblée sortante, le parti présidentiel de la REM est loin de la quarantaine d’élus espérés.
« Nous ne pouvions ni gagner ni perdre cette élection », a dit sur BFM Télévision le président du groupe de la REM au sénat, François Patriat, rappelant que le mode de scrutin indirect, par l’intermédiaire de plus de soixante seize mille grands électeurs, ne favorisait pas le jeune parti créé il y a dix huit mois.
« D‘autres personnes viendront rejoindre ce groupe, qui augmentera par rapport à ce qu‘il est aujourd‘hui », a ajouté l’ancien socialiste, qui mènera les discussions en ce sens dans les jours à venir.
Le Parti Socialiste tire son épingle du jeu avec environ soixante dix sièges, contre quatre vingt six sièges dans l‘assemblée sortante, ce qui lui assure la place de deuxième groupe parlementaire au sénat.
Au sénat, le Parti Socialiste « est la première force d‘opposition de gauche », s‘est félicité sur BFM Télévision Luc Carvounas, ancien sénateur du Parti Socialiste élu député aux dernières élections législatives.
Réélu à Paris, le secrétaire national du Parti Communiste Français (PCF), Pierre Laurent, a annoncé que son parti conserverait un groupe au sénat, dans lequel dix sénateurs suffisent pour composer un groupe, contre quinze députés à l’assemblée nationale.
Le Front National ne compte pour sa part aucun élu supplémentaire et reste avec deux sénateurs.
Au-delà de la constitution de son groupe au sénat, la REM espère nouer des alliances avec les socialistes, les radicaux et les républicains, pour faire voter des réformes gouvernementales.
L‘objectif sera d‘assurer à Emmanuel Macron une majorité des trois cinquièmes au parlement, réunissant l’assemblée nationale et le sénat, qui permettrait d‘adopter des textes modifiant la constitution sans recours au référendum, toujours risqué pour l‘exécutif.
De l‘avis de François Patriat, « le sénat peut se montrer constructif. Tout va se passer loi par loi et texte par texte », a-t-il prédit, « les réformes de transformation que vont proposer le gouvernement et le chef de l’état demain vont être scrutées au sénat et nous trouverons souvent des majorités au fur et à mesure ».
Dernier scrutin d‘une année chargée, ces sénatoriales ouvrent une longue période sans élections, jusqu‘aux élections européennes du printemps 2019.
Il constituait une sorte de test pour l‘exécutif, qui a mécontenté nombre d’élus locaux avec des mesures comme la baisse des emplois aidés et la suppression partielle de la taxe d‘habitation.
« Les mesures annoncées par rapport aux collectivités ne plaisent pas », a commenté sur Public Sénat le sénateur des Républicains Roger Karoutchi, alors que le débat sur le projet de loi de finances pour l’année 2018 constituera le plat de résistance du parlement lors de la session ordinaire qui doit s‘ouvrir le Lundi 2 Octobre 2017.
Dimanche 24 Septembre 2017, onze candidats ont été élus dès le premier tour dont Jacqueline Gourault, secrétaire d’état auprès du ministre de l’intérieur, réélue dans le Loir-et-Cher.
Parmi les autres sénateurs reconduits figurent les socialistes Frédérique Espagnac, Michelle Meunier, Laurence Rossignol et André Vallini, et les Républicains Philippe Bas et Roger Karoutchi.
A Paris, Julien Bargeton, candidat de la REM, a été élu, tandis que la socialiste Marie-Noëlle Lienemann a retrouvé son siège.
Parmi les battus figurent le socialiste frondeur Laurent Baumel et l‘ancien député des Républicains Jacques Myard, deux recalés du suffrage universel lors des dernières élections législatives.
Certains sénateurs républicains réfléchissent à la constitution d‘un groupe de droite bienveillant envers l‘exécutif, du type de celui des Constructifs à l’assemblée nationale.
La sénatrice des Républicains Fabienne Keller a évoqué à ce sujet « deux possibilités, ou bien nous créons un groupe des Constructifs, ou bien nous créons une sensibilité, un groupe ou une amicale, à l‘intérieur d‘un groupe de la majorité sénatoriale refondée ».
En vertu de la loi sur le non-cumul des mandats, les sénateurs-maires devront choisir entre leur mandat de parlementaire et leur fonction exécutive locale.
La nouvelle assemblée sénatoriale de trois cent quarante huit sénateurs doit se retrouver dans l‘hémicycle Lundi 2 Octobre 2017 pour élire son président, deuxième personnage de l’état.