actualité politique nationale et internationale
Par FISCHER
http://www.nytimes.com/2016/07/29/opinion/black-lives-matter-in-france-too.html?_r=0
La vie des noirs compte aussi en France
Editorial du New York Times
Vendredi 29 Juillet 2016
La mort en garde à vue d’Adama Traoré, un homme noir de vingt quatre ans, dans une ville près de Paris, Mardi 19 Juillet 2016, a provoqué pendant plusieurs jours de violents affrontements entre les minorités en colère et des policiers.
La police a d'abord prétendu qu’Adama Traoré était mort d'une crise cardiaque. Puis, après une autopsie, les autorités ont dit que sa mort était le résultat d’une grave infection. La famille d’Adama Traoré a demandé une autre autopsie, en disant qu'il est entré dans un fourgon de police vivant pour être retrouvé mort à la sortie du fourgon. Cette autopsie a suggéré qu’Adama Traoré était mort d’asphyxie, mais elle n'a pas indiqué comment.
L'épisode a rappelé les émeutes qui ont suivi la mort au mois d’octobre 2005 de deux adolescents qui sont morts d'électrocution dans un poste de transformation où ils s’étaient réfugiés alors qu’ils étaient poursuivis par des agents de police. Cette fois-ci, pour la première fois en France, la mort d’Adama Traoré a été immédiatement reprise sous la bannière de Black Lives Matter. Le hashtag Black Lives Matter France est devenu viral sur Twitter et les manifestants lors d'un rassemblement contre la brutalité policière et le racisme à Paris, Samedi 23 Juillet 2016, ont chanté Black Lives Matter en anglais.
Il existe des différences importantes entre les histoires des relations raciales aux États-Unis et en France, où les attitudes racistes ont des racines dans le passé colonial de la France.
Cependant, le fait que le mouvement Black Lives Matter résonne en France ne devrait pas surprendre, plusieurs rapports au cours des dernières années de groupes de défense des droits ont détaillé une culture bien ancrée de l'impunité parmi les policiers français, conduisant à des violations des minorités. Une étude de 2009 a indiqué que des personnes identifiées comme noires ou nord africaines étaient six à huit fois plus susceptibles d'être arrêtées par la police à Paris par rapport aux personnes identifiées comme blanches.
Malheureusement, les attaques terroristes ont fait que le gouvernement français et les législateurs ne sont pas d'humeur à demander des comptes à la police pour tenir compte des abus contre les minorités africaines et nord africaines en France. Ces abus se sont multipliés sous l'état d’urgence en France déclaré par le président François Hollande au mois de novembre 2015 après les attentats terroristes à Paris. Il avait promis lors de sa campagne de 2012 de mettre fin à un profilage ethnique par la police et l'an dernier une cour d'appel de Paris a jugé que cette pratique était discriminatoire. Même ainsi, le parlement français, au mois de juin 2016, a mis en veilleuse une proposition visant à exiger la délivrance par la police d’un document écrit aux personnes arrêtées pour des contrôles d'identité, une mesure visant à éviter la répétition des contrôles abusifs, après que le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve ait fait valoir que ce n'était pas le moment de jeter la suspicion sur la police.
C’est un argument dangereux. L'État Islamique a montré qu'il est en mesure d'exploiter les sentiments de colère et d'aliénation dans une intention meurtrière. Maintenant, plus que jamais, la police a besoin de bâtir la confiance avec les communautés minoritaires en démontrant le respect des droits de tous les citoyens français, quelle que soit leur foi ou leur couleur, et une application impartiale de la justice qui ne fait aucune exception par la police.
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