RASSEMBLEMENT ANTI MASQUE A PARIS

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A Paris, un rassemblement anti-masque aux multiples revendications

Entre deux cent et trois cent personnes se sont retrouvées place de la Nation. Samedi 29 Août 2020 peu après 16 heures 30, cent vingt trois personnes avaient été verbalisées pour non-port du masque.

« Le masque, c’est la porte d’entrée vers la dictature mondiale », masque sous le menton, Christelle prêche auprès des antis convaincus devant une affiche, « je suis libre et maître de moi-même. On utilise le masque comme symbole de la muselière, c’est un test de soumission du peuple. Depuis des mois, on voit que les politiques en profitent pour faire passer des lois liberticides ». La jeune femme est l’une des animatrices du groupe Facebook « nous sommes la deuxième vague », qui a relayé l’appel au rassemblement des anti-masques, Samedi 29 Août 2020 à Paris. Très loin de la marche ayant rassemblé des milliers de personnes à Berlin pour la deuxième fois en un mois, ce sont entre deux cent et trois cent personnes qui se sont retrouvées place de la Nation, brassant presque autant de revendications différentes.

Le tee-shirt de Christelle refusant la 5G et les vaccins forcés côtoie ainsi ceux de quelques faucheurs volontaires. Des masques des Anonymous frôlent un fourre-tout complotiste dénonçant le milliardaire américain d’origine hongroise George Soros, cible habituelle des complotistes, et les Big Pharma. Des insultes contre les collaborateurs cohabitent avec des méthodes plus tempérées, comme celle de cet homme s’arrêtant devant chaque policier pour tenter de le convaincre poliment que verbaliser ceux qui ne portent pas de masque serait illégal, « merci de m’avoir écouté et bonne journée ». Samedi 29 Août 2020 peu après 16 heures 30, cent vingt trois personnes avaient été verbalisées pour non-port du masque et une personne avait été interpellée pour outrage et rébellion, selon la préfecture de police.

Dans les rangs démasqués, les uns se font la bise en se rencontrant pour la première fois, « tu m’as reconnue, je n'ai pas la même tête sur Facebook », quand d’autres s’échangent des conseils militants. Tous se retrouvent aux cris de « liberté ».

« Mais enfin, porter un masque ne restreint pas votre liberté », s’étonnent deux jeunes curieux auprès d’une manifestante. Quant à la nasse policière qui se forme, « c’est comme cela dans toutes les manifestations », croient-ils savoir, « vous êtes trop jeunes, mais cela ne finissait pas toujours comme cela, avant ».

Les discours se suivent à la tribune, commentés en direct depuis le parterre de la place de la Nation jusqu’aux réseaux sociaux. Un avocat pointant le déficit de représentation populaire se voit interrompu par plus revendicatif que lui, « nous ne voulons pas plus de représentation, nous voulons être souverains ». Quant à la requête d’un Gilet Jaune venu demander « qu’on se fasse tous embarquer, on aura notre revanche », elle ne récoltera que quelques refus interloqués, « faut pas tout mélanger ».

Indifférent au micro hurlant à la dictature sanitaire à deux pas de lui, un jeune homme enlève son masque et déploie une banderole sur la tribune, laissant apparaître une citation de la philosophe Hannah Arendt, tellement actuelle qu’elle se retrouve brandie par tous les camps, « quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n’est pas que vous croyez ces mensonges, mais que plus personne ne croit plus rien. Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d’agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger et, avec un tel peuple, vous pouvez faire ce que vous voulez ».