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actualité politique nationale et internationale

DE BUSH A TRUMP

 

 

https://www.aljazeera.com/opinions/2025/6/22/by-bombing-iran-the-us-continues-to-make-the-world-safe-for-war

 

En bombardant l'Iran, les États-Unis continuent de sécuriser le monde pour la guerre.

Benjamin Netanyahou se réjouit des attaques de Donald Trump contre l'Iran, tout comme les fabricants d'armes qui adoraient le shah d'Iran.

Le président américain Donald Trump préconisait une solution diplomatique au dossier nucléaire iranien, mais les États-Unis se sont joints à l'assaut illégal d'Israël contre l'Iran, frappant trois sites nucléaires iraniens, Samedi 21 Juin 2025, une attaque que Donald Trump a qualifiée de très réussie.

Comme l'a écrit Câble News Network (CNN) de manière théâtrale, « une nuit d'été du mois de juin 2025 pourrait bien rester dans les mémoires comme le moment où le Moyen-Orient a changé à jamais, où la peur d'une annihilation nucléaire a été levée en Israël, où la puissance de l'Iran a été neutralisée et où celle de l'Amérique a pris son envol ».

Bien sûr, la peur d'une annihilation nucléaire n'a rien à voir avec les frappes israéliennes actuelles contre l'Iran, consciencieusement présentées par les médias américains comme visant des installations militaires et nucléaires, mais qui ont pourtant réussi à massacrer des centaines de civils. Parmi les victimes, il y a Parnia Abbasi, une poétesse âgée de vingt-trois ans, tuée avec sa famille alors qu’elle dormait dans son immeuble à Téhéran.

Comme il est clair pour quiconque n'est pas partisan des déprédations israéliennes, les attaques contre l'Iran ne sont qu'une guerre de convenance pour le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, qui fait d'une pierre deux coups dans sa campagne contre les installations nucléaires iraniennes.

En plus de détourner l'attention du monde du génocide israélien en cours à Gaza, où des palestiniens affamés continuent d'être massacrés quotidiennement en quête de nourriture et d'aide, Benjamin Netanyahou a également réussi à détourner l'attention de sa propre implication dans de nombreuses accusations de corruption dans son pays.

De plus, la guerre contre l'Iran est très populaire en Israël, ce qui représente un atout majeur pour un premier ministre confronté à une forte opposition intérieure.

L'insistance initiale de Donald Trump sur la diplomatie avec l'Iran a naturellement mis Benjamin Netanyahou en émoi, mais la situation a été corrigée par le bombardement de la nuit d'été qui, selon le président, a anéanti les sites nucléaires iraniens.

L'Iran est depuis longtemps dans le collimateur des États-Unis, et de nombreuses personnalités de l'establishment salivent à l'idée de bombarder le pays jusqu'à le réduire en miettes. Certains ont salivé plus ouvertement que d'autres, comme John Bolton, ancien ambassadeur des États-Unis à l’Organisation des Nations Unies (ONU) et brièvement conseiller à la sécurité nationale sous la première administration de Donald Trump, qui, en 2015, s'est exprimé dans les colonnes du New York Times avec le conseil suivant, « pour stopper la bombe iranienne, bombardez l'Iran ».

Le fait que les rédacteurs du journal américain de référence n'aient pas sourcillé en publiant un appel aussi flagrant à la violation du droit international témoigne de l'ampleur de la diabolisation de l'Iran dans la société et les médias américains. En 2002, le président américain de l'époque, George Bush, avait intégré le pays à son tristement célèbre axe du mal, aux côtés de l'Irak et de la Corée du Nord.

Pourtant, outre le fait qu'il constitue une épine persistante dans le pied de l'impérialisme américain, le comportement de l'Iran a été moins maléfique, en apparence, que celui de certains autres acteurs internationaux, comme les États-Unis eux-mêmes. Par exemple, l'Iran ne finance pas actuellement un génocide pur et simple avec des dizaines de milliards de dollars.

L'Iran n'est pas non plus le pays qui a passé les dernières décennies à bombarder et à contrarier les peuples dans le monde entier, du soutien au terrorisme d’état d'extrême droite en Amérique Latine aux massacres de masse au Vietnam.

De plus, la seule puissance nucléaire clandestine au Moyen-Orient n'est pas l'Iran, c’est Israël, qui a refusé de signer le Traité de Non-Prolifération nucléaire (TNP) et qui n'a jamais autorisé l'application des garanties de l'ONU sur ses installations.

Ceux qui applaudissent les frappes contre l'Iran en invoquant la nature oppressive du gouvernement iranien feraient bien de revenir sur le bilan des États-Unis en matière d'incitation à l'oppression dans le pays. En 1953, la Central Intelligence Agency (CIA) a orchestré un coup d’état contre le premier ministre iranien démocratiquement élu, Mohammad Mossadegh, ouvrant la voie au règne prolongé du chah, adepte de la torture.

L'historien Ervand Abrahamian note dans son livre, Histoire de l'Iran Moderne, que « les marchands d'armes plaisantaient en disant que le shah dévorait leurs manuels de la même manière que d'autres hommes lisent Playboy ». L’acquisition obsessionnelle d'armes américaines par le shah a largement contribué à son régime de terreur, qui a pris fin avec la révolution iranienne de 1979, et le programme nucléaire iranien que Donald Trump vient de bombarder a été lancé par le shah.

Les marchands d'armes ne sont vraisemblablement pas trop contrariés par les événements de la nuit d'été et l'escalade générale de la crise au Moyen-Orient. De son côté, Benjamin Netanyahou a tenu à remercier Donald Trump pour sa décision audacieuse de s'en prendre à l'Iran avec la puissance redoutable et vertueuse des États-Unis.

Selon Benjamin Netanyahou, l'action de Donald Trump changera l'histoire, comme si rendre le monde plus sûr pour de nouvelles guerres était une nouveauté. Alors que les médias américains s'efforcent de justifier des attaques illégales contre une nation souveraine, l'hypocrisie sinistre de deux nations lourdement dotées de l'arme nucléaire qui s'engagent à contrôler les menaces nucléaires ne saurait être surestimée.

Nul ne peut prédire ce que Donald Trump, qui se targue de son comportement spontané et frénétique, fera ensuite, mais soyez assurés que, quoi qu'il arrive, l'industrie de l'armement ne sera pas à court de ressources de sitôt.

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