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24 octobre 2014 5 24 /10 /octobre /2014 15:31

Passe d’armes entre Marine Le Pen et Bernard Cazeneuve sur les migrants de Calais (Reuters)

Marine Le Pen s'est rendue Vendredi 24 Octobre 2014 à Calais pour y dénoncer le « laxisme » de l'état face à l'afflux de migrants, s'attirant une réplique du ministre de l'intérieur lui reprochant « d'exploiter cyniquement » les drames humains.

Entre deux mille deux cent et deux mille trois cent migrants, surtout des africains cherchant à rejoindre à tout prix la Grande Bretagne, se trouvent actuellement à Calais et dans les environs, contre mille cinq cent à la fin de l'été, avait annoncé jeudi la préfecture.

Ces derniers jours, des centaines d'entre eux ont tenté de prendre des camions d'assaut tandis que des groupes d'érythréens et d'éthiopiens s'affrontent quotidiennement.

Marine Le Pen a été accueillie à Calais d'un côté par les huées de membres d'associations soutenant les migrants et de l'autre par cent cinquante sympathisants du Front National dénonçant une « situation explosive ».

Plusieurs bousculades ont eu lieu lors du passage de la présidente du Front National mais un cordon de policiers a évité les contacts entre les deux groupes.

Marine Le Pen a fustigé lors d'une conférence de presse un « gouvernement qui nie le problème » et une opposition UMP « qui n'en dit pas davantage. Il n'y a plus d'état de droit à Calais, il n'y a plus que la jungle, la violence et la loi du plus fort », a-t-elle déclaré. « On ne prend pas la mesure du désespoir de cette population, on ne veut pas régler le problème de l'immigration clandestine ».

ACCUEILLIR LES PLUS VULNÉRABLES

« Il est possible de le faire, encore faut-il en avoir le courage, encore faut-il remettre en cause la première chose, à savoir les accords de libre-circulation de Schengen, retrouver la maîtrise de nos frontières », a-t-elle ajouté.

La dirigeante du Front National a visé le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, « que fait le ministre de l'intérieur ? Où est-il ? Est-il venu voir de quoi il retourne ici ».

Dénonçant « mensonges et outrances », Bernard Cazeneuve a annoncé qu'il se rendrait bientôt sur place pour évaluer les actions engagées, affirmant avoir mis en place des « solutions exceptionnelles » pour régler le problème.

Il rappelle dans un communiqué avoir décidé sur le plan sécuritaire l'envoi de cent policiers et gendarmes supplémentaires, portant leur nombre à quatre cent cinquante.

« Les travaux de sécurisation du port et de la rocade débuteront dans les prochains jours avec l’installation de barrières pour éviter que les camions soient assaillis et permettre une activité économique normale », précise-t-il.

Sur le plan humanitaire, le ministre rappelle avoir donné début septembre son accord pour l'ouverture d'un centre d'accueil de jour réclamé par la maire UMP de Calais, parallèlement à la création d'un fonds commun avec la Grande-Bretagne pour coordonner les efforts de sécurisation du port.

Ce centre de jour ouvrira probablement ses portes en novembre, a-t-on appris vendredi auprès de la préfecture. Le préfet du Pas-de-Calais, Denis Robin, a assuré que ce centre ouvert pendant six mois à titre expérimental ne serait pas un nouveau Sangatte, le centre de la Croix-Rouge fermé par Nicolas Sarkozy en 2002 sous la pression des britanniques.

« Il y a un point qui fait consensus, plus personne ne veut revivre Sangatte. Ce centre de jour sera important pour donner aux migrants les prestations de la vie courante, de l’eau, des douches, des sanitaires, une bonne organisation des repas mais ce ne sera pas un centre d’hébergement », a-t-il dit à la presse.

La préfecture a contacté plusieurs associations pour la gestion de ce centre, qui devrait être installé dans les locaux du centre aéré Jules Ferry, sur la zone portuaire.

Une convention destinée à en définir les règles de fonctionnement est en cours de rédaction et une association du département est pressentie pour en coordonner la gestion.

La maire de Calais, Natacha Bouchard, s'est dite satisfaite de la double réponse de l'état.

« J'avais demandé au ministre une réponse globale. D'un côté il faut une réponse ferme avec l'évacuation des squats en zone urbaine et il faut une réponse humanitaire pour dans la journée accueillir les migrants, les femmes et les enfants », a-t-elle dit aux journalistes.

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