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19 juillet 2016 2 19 /07 /juillet /2016 18:41

Une assemblée générale du Centre d'Etudes et de Recherches sur les Mouvements Trotskystes et Révolutionnaires Internationaux (CERMTRI) très particulière

Par Jean Jacques Marie

Samedi 2 Juillet 2016

Pour la première fois depuis que le CERMTRI existe, l'assemblée générale du Samedi 25 Juin 2016 a éliminé dix membres sortants dont le président François de Massot, la trésorière Hélène Stern, deux des plus anciens membres du CERMTRI, Jacqueline Bois et Adrien Lévy, par ailleurs l’un de ses principaux donateurs, donateur du fonds André Prudhommeaux, et des collaborateurs réguliers du CERMTRI comme Michel Barbe, Katia Dorey, Jean-Pierre Cassard et Dominique Gros. Dix nouveaux membres ont été élus à la place des dix éliminés.

Nous pourrions voir là l’expression d’une volonté de renouvellement de membres du CERMTRI insatisfaits de son fonctionnement et désireux de l’améliorer. Mais deux faits, que nul présent à l'assemblée générale ne peut contester, invalident cette hypothèse.

Au cours des débats, aucune critique n’a été portée contre le bilan du président et de la trésorière, ni aucune remarque, même anodine, n’a été faite sur leur gestion.

Ensuite, la grande majorité des nouveaux candidats et des nouveaux élus n’avaient jamais participé à aucune activité du CERMTRI au cours des vingt dernières années malgré l’âge avancé de la plupart d’entre eux.

Certains d’entre eux ont même découvert ses locaux à cette occasion.

Aucun d’eux n’a pris la parole au cours de l'assemblée générale, aucun d’eux n’a dit le moindre mot pour motiver sa candidature, aucun deux n’a avancé la moindre proposition qu’il se serait engagé à défendre. C’est sans doute le premier exemple d’une élection où les candidats n’ont jamais ouvert la bouche pour avancer des raisons, réelles ou fabriquées, de leur candidature.

Ceux d’entre eux qui ont été élus au conseil d'administration sont restés aussi muets lors de sa réunion qui a suivi l'assemblée générale et n’ont alors non plus avancé la plus petite suggestion ou proposition. Seul Serge Sebban a pris la parole pour annoncer sa candidature à la trésorerie sans la motiver en aucune manière, sinon par la nécessité de remplir un poste devenu vacant par l’élimination non motivée de sa titulaire.

Par quel miracle des candidats qui n’ont jamais eu la moindre activité au CERMTRI, qui sont restés totalement muets et dont personne ne pouvait savoir pourquoi ils se présentaient ont-ils pu recevoir trois fois, voire trois fois et demi plus de voix que les sortants éliminés sans la moindre explication ?

L'explication du miracle est très simple. Alors que le nouveau président Michel Sérac avait déclaré que le CERMTRI ne devait surtout pas être le lieu où devraient se régler des différends politiques, tous ces nouveaux candidats muets élus sont tous membres d’une même organisation politique, le Courant Communiste Internationaliste (CCI).

Jusqu’en 2015, les candidats ne se bousculaient pas au portillon, car un candidat devait représenter une continuité de l’histoire du trotkysme ou s’engager plus ou moins fermement à travailler au CERMTRI ou pour lui, rédaction d’études, traduction de textes en langue étrangère pour les cahiers du mouvement ouvrier ou du CERMTRI ou pour les conférences.

Toutes activités auxquelles la grande majorité des présents à l'assemblée générale du Samedi 25 Juin 2016 et des nouveaux élus ont jusqu’à ce jour été parfaitement étrangers. Enfin, loin de vouloir écarter un candidat pour son appartenance politique, les divers responsables du CERMTRI depuis Louis Eemans et Pierre Levasseur ont tenté d’associer à son travail des militants étrangers à leur organisation politique.

L'opération menée Samedi 25 Juin 2016 est donc contraire aux traditions qui ont permis au CERMTRI de fonctionner, fût-ce imparfaitement depuis quarante ans. Elle menace donc sa continuité et son avenir. La première mesure prise après l’élection du nouveau conseil d'administration, à savoir le changement brusque de la serrure du CERMTRI, que le conseil d'administration réuni juste après l'assemblée générale, Samedi 25 Juin 2016 en fin d’après-midi, n’a jamais évoqué, en est un signe patent.

La serrure du CERMTRI

Comme le savent plusieurs camarades qui travaillent depuis longtemps au CERMTRI, j’ai entreposé dans ses locaux une douzaine de dictionnaires de langues étrangères diverses que j’utilise, entre autres, dans mon travail pour les cahiers du mouvement ouvrier.

Ayant besoin de deux de ces dictionnaires pour un document destiné au prochain numéro de la revue, consacré à l’histoire des provocations contre le mouvement ouvrier, en particulier en Russie et ayant oublié de les prendre Samedi 25 Juin 2016 au soir après la fin de l'assemblée générale, je me suis rendu au siège du CERMTRI, dont j’ai la clé depuis vingt ans, Dimanche 26 Juin 2016 à 9 heures 30 du matin pour les récupérer. Quelle n’a pas été ma surprise de constater qu’entre la fin de l'assemblée générale et cette heure dominicale matinale, la serrure avait été changée et que je ne pouvais donc ouvrir la porte du local du CERMTRI, où sont entreposés les cahiers du mouvement ouvrier, dont je suis, je le rappelle, le co-fondateur avec Vadim Rogovine et le directeur.

Le nouveau conseil d’administration élu à la fin de l'assemblée générale n’ayant pas décidé ce changement de serrure, je me suis rendu à la réunion du bureau élu par le nouveau conseil d'administration, en particulier pour savoir quand ce changement avait été décidé, qui l’avait décidé, à quels motifs et mobiles répondait cette décision sans exemple dans les quarante ans d’histoire du CERMTRI et qui avait changé la serrure.

Les réponses qui m’ont été fournies par le nouveau président Michel Sérac méritent d’être connues. Après la « déclaration menaçante » que, d’après lui, j’avais faite après la proclamation des résultats des votes au conseil d’administration, dont je joins la brève analyse que j’en donne, « on pouvait tout craindre », d’autant, a-t-il précisé, qu’une « importante somme en liquide » était entreposée dans le bureau. Devant la menace vague mais manifestement redoutable que je faisais ainsi peser sur les locaux du CERMTRI, voire sa trésorerie, il fallait d’urgence opérer un changement de serrure, effectué, m’a-t-il précisé, par un « serrurier polonais », manifestation touchante d’internationalisme.

L'explication est surprenante. Lors de cette réunion du conseil d'administration nouvellement élu, Michel Sérac a proposé que je sois, comme je l’étais jusqu’alors, l’un des deux vice-présidents du CERMTRI.

J’ai décliné cet honneur, qui m’aurait fait valider un vote aux considérants manifestement extérieurs au CERMTRI lui-même. Ainsi vers 18 heures 30, la « déclaration menaçante » que j’avais prononcée n’empêchait pas mon maintien comme vice-président du CERMTRI et donc la possibilité pour moi d’entrer dans ses locaux pour les besoins de mon activité concernant les cahiers du mouvement ouvrier. Quelques instants plus tard je représentais un danger si grave qu’il fallait d’urgence remplacer la serrure du local où je travaille depuis vingt ans. Que s’est-il passé dans l’intervalle ?

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