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22 septembre 2007 6 22 /09 /septembre /2007 16:52
Pistoleros à Bagdad
LE MONDE | 22.09.07 | 15h45  •  Mis à jour le 22.09.07 | 15h45

 OK boys. En route. Je veux tuer quelqu'un aujourd'hui.
- Ah bon ! Pourquoi aujourd'hui ?
- Hé ! hé ! Je pars en congé demain, ça va faire long."
Ce jour-là, sur les 16 km de la fameuse "route de la mort" qui relie le centre-ville à l'aéroport international de Bagdad, Jacob C. Washbourne et ses coéquipiers cherchent une cible. "Juste pour s'amuser", dira l'un d'eux aux envoyés du Washington Post qui ont brillamment reconstitué toute cette équipée meurtrière en avril.
Justement, voici un taxi bringuebalant qui roule doucement, assez loin derrière le 4 × 4 blindé occupé par les quatre hommes. Il y a beau temps que les Irakiens motorisés savent qu'il ne faut jamais s'approcher ni des véhicules militaires ni des convois de grosses cylindrées à vitres fumées, souvent sans plaque d'identification, qui foncent à tombeau ouvert sur les routes du pays.
"On ne sait jamais qui est à l'intérieur", dit souvent Ahmed S., notre chauffeur habituel. Ce peut être une "huile", locale ou étrangère, gardée par des "cow-boys" à la gâchette facile. Ou bien des commandos plus ou moins réguliers du ministère de l'intérieur en pleine chasse aux "terroristes". Ou bien encore un ministre, un chef de parti ou de tribu qui circule avec son escouade de pistoleros personnels. Qui ne s'est jamais retrouvé braqué, mis en joue à une intersection par des types armés jusqu'aux dents, Irakiens ou pas, en uniforme ou non, mais pressés de se dégager d'un embouteillage, n'est pas allé à Bagdad depuis longtemps.
"Ralentis !", ordonne donc Washbourne au dénommé Shane B. Schmidt, qui pilote le véhicule. Les quatre hommes sont ce qu'on appelait autrefois des "chiens de guerre", à présent des "militaires privés". Lunettes sombres, oreillette façon service secret vissée à l'oreille, pistolet sanglé bas autour de la cuisse, gilet pare-balles en Kevlar noir doublé de plaques de céramique assez épaisses pour arrêter une rafale de kalachnikov, ce sont tous d'anciens militaires ou policiers. Ils vont chercher "un client important" à l'aéroport.
Ancien marine, Washbourne, 29 ans, est le chef de l'équipée. Il gagne 600 dollars par jour. Gros bras tatoués, 1,90 m, crâne rasé et barbichette, le géant, originaire d'Oklahoma, pose son fusil automatique M-4 - le même que celui des troupes américaines régulières -, entre les deux sièges. "Tiens, laisse-le s'approcher un peu, je vais le tirer au pistolet." C'est un vieux bonhomme qui conduit le taxi. Il semble avoir un client. Qu'importe. Depuis l'invasion d'avril 2003, l'Irak s'est transformé en Far West. Entre les attaques à la voiture piégée, les attentats kamikazes, les massacres interconfessionnels, les querelles intertribales, les opérations et les bavures des armées américaine et britannique ou de leurs supplétifs, chaque mois, 1 200 à 3 000 civils irakiens, selon les périodes, disparaissent de mort violente sur le territoire national. Washbourne a ouvert sa portière, s'est couché sur son siège, bras dehors. Le taxi approche. Le tireur ajuste sa cible.
Une volée de balles transperce le pare-brise. Le taxi finit sa course sur le bas-côté. "Joli coup !", siffle Schmidt.
On ne saura jamais si les deux Irakiens sont morts, s'ils ont été blessés, s'ils ont survécu. Soumis à tous les abus, bavures, braquages, meurtres, vols, viols et enlèvements divers, la plupart des civils d'Irak ne portent même plus plainte. Auprès de qui ? Dominée par les milices chiites, la police est corrompue. La justice ne fonctionne pas. Le gouvernement et les ministères, blottis près des ambassades américaine et britannique dans la fameuse "zone verte" ultrafortifiée du centre de Bagdad, ont déjà bien du mal à se protéger eux-mêmes. Leur autorité ne s'étend guère au-delà des 10 km carrés de "la zone".
L'expédition meurtrière de Jacob C. Washbourne ne serait sans doute jamais remontée à la surface si l'un des hommes du détachement, un Fidjien nommé Isireli Naucukidi, n'avait eu "l'estomac retourné" par ce qu'il a vu "à de si nombreuses reprises", et n'avait décidé de démissionner et de parler. Employés par Triple Canopy, l'une des 177 "sociétés militaires privées" (SMP) qui exercent à présent leur "art" en Irak, Washbourne et ses deux amis, qui nient toute l'histoire, ont été congédiés sans plus de procès. L'affaire n'ira sans doute pas plus loin.
Depuis avril 2003, l'armée américaine a traîné plusieurs centaines de ses hommes devant des tribunaux militaires pour toutes sortes de crapuleries et 64 pour des affaires de meurtre. En revanche, aucun, parmi les 48 000 "soldats de fortune" de toutes nationalités répertoriés en Irak, n'a jamais eu à répondre devant un tribunal. Une loi a bien été votée en 2006 par le Congrès américain qui soumet théoriquement tous les "contractuels militaires privés" au même code de conduite que l'US Army, mais ses modalités d'application n'ont "jamais été rédigées par l'administration Bush", relève Peter Singer, chercheur spécialisé à la Brooking Institution.
"Quand on posait la question à nos chefs, a expliqué Charles L. Sheppard, le troisième larron de l'équipée Washbourne, on nous disait de ne pas nous en faire, que si les Irakiens nous cherchaient noise, on nous sortirait du pays au milieu de la nuit." Tous les contractuels ne sont pas des bandits de cet acabit, mais combien ont pu être ainsi exfiltrés après un mauvais coup ? Nul ne le sait. Dans la jungle sans loi qu'est devenue l'Irak, c'est le mieux armé, le plus riche, le plus puissant, qui dicte ses règles.
Saura-t-on jamais pourquoi et comment 28 civils irakiens ont été tués dimanche 16 septembre, à midi, au centre de Bagdad, par des "privés" qui accompagnaient plusieurs diplomates américains ? Blackwater, l'une des trois "sociétés militaires privées" - avec DynCorp et Triple Canopy - qui ont emporté le contrat offert en 2004 par le département d'Etat pour la protection de ses 300 diplomates en Irak (l'ambassadeur Ryan Crocker en tête, qui ne sort jamais sans sa garde prétorienne), affirme que le convoi "a essuyé des tirs avant de riposter".
Au vu d'une enquête préliminaire, Nouri Al-Maliki, le chef du gouvernement, a dit qu'il ne croyait pas à cette version. Qu'il en avait "assez" des bavures perpétrées par les "mercenaires étrangers contre des civils innocents", qu'il s'agissait là du "septième incident" avec Blackwater, que sa licence d'activité était en conséquence "révoquée" et ses mille et quelques employés basés en Irak, "expulsés" en prélude à une "révision générale" des activités de toutes les SMP étrangères. Au bout de vingt-quatre heures, après un coup de fil passé par la secrétaire d'Etat, Condoleezza Rice, la présentation d'"excuses" et la promesse d'une "sérieuse enquête conjointe" sur l'incident, il n'était plus question de révocation ni d'expulsion.
Blackwater - 800 000 dollars de contrats en cours avec Washington, 20 000 "soldats" sous son drapeau et 20 avions et hélicoptères dans ses entrepôts de Caroline du Nord - est "la plus puissante armée privée du monde", selon Jeremy Scahill, auteur d'un livre sur l'entreprise (Blackwater : The Rise of the Most Powerful Mercenary Army, éd. Nation Books/Avalon). Erik Prince, le richissime patron de Blackwater, est un gros contributeur financier des campagnes de l'administration Bush. Ce chrétien fondamentaliste a le bras long. Mais il existe au moins deux autres raisons pour lesquelles il est fort douteux que la justice irakienne puisse jamais déférer quiconque a participé à la tuerie dominicale. D'abord, Paul Bremer, alors proconsul américain à Bagdad, avait pris, quarante-huit heures avant son départ en juin 2004, un décret qu'aucun gouvernement irakien ne s'est donné la peine d'abroger : l'ordonnance 17 étend à tous les personnels civils employés par l'une ou l'autre des branches du gouvernement fédéral américain en Irak une immunité totale vis-à-vis de la justice locale.
Or, et c'est la seconde raison, entre le département d'Etat, le ministère de la justice, celui de la sécurité intérieure, la CIA, le FBI, les diverses agences fédérales chargées de la reconstruction de l'Irak et le Pentagone, qui emploie à lui seul 7 800 "militaires privés" pour garder ses entrepôts, réparer ses équipements, protéger ses convois de vivres et matériels, entraîner sous contrat les soldats et policiers irakiens, surveiller ses prisons, interroger ses détenus - à Abou Ghraib, plusieurs "privés" ont été mêlés au scandale de la torture et aucun d'entre eux n'a été inquiété -, l'Etat américain a engagé 137 000 "contractuels", dont 21 000 Américains pour l'Irak. Environ un tiers sont des "soldats" qui mènent une guerre de l'ombre, une guerre cachée, leur guerre.
L'armée proprement dite dispose actuellement de 168 000 hommes sur le terrain. Mais l'opinion américaine et l'opposition démocrate veulent faire rentrer les "boys" aussitôt que possible. D'ici l'été prochain, a promis le général David Petraeus, patron du contingent, les 30 000 renforts dépêchés sur place en juin seront rentrés chez eux.
Or l'ancien secrétaire d'Etat Colin Powell, qui voulait deux fois plus de troupes pour l'invasion, l'a souvent dit : "Nous n'avons jamais eu assez d'hommes pour assurer la stabilité du pays, encore moins sa reconstruction." A eux seuls, les 48 000 "PSD" comme on les appelle à Bagdad (Personal Security Details), représentent plus de deux divisions. Nul ne peut croire qu'ils pourraient être remplacés par des soldats réguliers. Pour les aventuriers de la sécurité, l'Irak restera longtemps un eldorado.
 
Patrice Claude
 
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22 septembre 2007 6 22 /09 /septembre /2007 16:39
Document :
L’AFFAIRE GEORGES IBRAHIM ABDALLAH
 
 
n°76
 20 septembre 2007
 
 
 
POUR GEORGES ABDALLAH
CONTRE GEORGE BUSH
 
 
par Jacques Vergès
 
 
Souveraineté de la France concernant sa justice
 
 
Prisonnier de l’Etat français, Georges Ibrahim ABDALLAH a déposé entre les mains d’un tribunal français une demande de liberté conditionnelle le 6 février 2007. Le State Department n’a pas mis longtemps à réagir et donner le la de ces débats. Le 9 mars, sous la forme brutale à quoi l’on reconnaît désormais la signature de sa diplomatie, il fait savoir : « Le gouvernement des Etats-Unis exprime sa ferme opposition quant à l’éventualité d’une mise en liberté conditionnelle de Georges Ibrahim ABDALLAH pouvant résulter de la procédure à venir devant le Tribunal de Grande Instance de Paris ».
 
Les autorités américaines oubliaient ce faisant que la sanction pénale et la privation de liberté relèvent des prérogatives des seuls Etats responsables et pas de leurs voisins ou alliés. Certes, rien n’interdit formellement un Etat étranger à souhaiter la sévérité de la justice d’un autre pays, si le Dieu vengeur dont il se réclame l’exige. Rien, excepté le savoir-vivre, les bonnes manières internationales, les vieux usages diplomatiques, dont on semble à Washington ignorer jusqu’à l’existence.
 
Mais après tout, la vulgarité n’est soumise qu’au seul tribunal du mauvais goût. Le gouvernement américain y a sa place réservée. Pour autant, rien ne l’autorise, et ce n’est plus ici une question de civilité, à notifier à la justice française, sur un ton impérieux « sa ferme opposition » à une mesure de liberté éventuelle qu’elle pourrait prononcer.
 
Il y a dans cette prétention des autorités américaines une ingérence inacceptable et un outrage à la justice française. Est-il besoin de le rappeler, ce n’est pas à un Etat étranger, se crût-il le maître du monde, de régenter la justice française ou d’exprimer sa ferme opposition à une décision souveraine qu’elle pourrait rendre en tapant du poing sur le bureau des juges.
 
Nous demandons que cette pièce obscène soit retirée du dossier.
 
On regrettera donc que 15 jours plus tard, la DST, dans un rapport scandaleux, ait cru devoir se faire le relais des exigences du State Department.
 
Extrait :
« Enfin, il est certain que la libération de Georges Ibrahim ABDALLAH, responsable de la mort de plusieurs personnes en France, dont des diplomates américains et israéliens, soulèvera de vives protestations de la part des parties civiles et des autorités de ces pays ». Là où nous vous demandons un acte de justice, le directeur de la DST vous demande un geste politique en faveur des autorités américaines.
 
Les autorités américaines n’ont pas besoin que les services français leur tiennent la main. Elles l’ont bien assez longue comme ça. D’autant qu’elles n’en sont pas, en ce qui concerne G.I. ABDALLAH, à leur coup d’essai. Déjà, William CASEY, alors patron de la CIA, était venu en France, avec l’arrogance que semble conférer ce type de fonction, exercer, en prévision des Assises, une pression sur le gouvernement français, en la personne de Monsieur Robert PANDRAUD, ministre de la Sécurité.
 
Messieurs de MERITENS et VILLENEUVE rapportent ainsi leur entrevue dans un livre intitulé Les Masques du terrorisme. Au cours du repas offert par Monsieur PANDRAUD : « William menace Robert de sa fourchette. Le message est clair : si ABDALLAH n’est pas condamné à perpétuité, les Etats-Unis considèreront que la France n’a pas respecté la plus élémentaire justice, qu’elle a manqué à ses devoirs envers eux, et ce sera la rupture diplomatique. Rien de moins. Scandale international, honte et crachat sur Paris, etc. Robert PANDRAUD déglutit la menace en même tant que sa bouchée. Il avale tout cela lentement, en silence. CASEY y est allé fort… C’est inacceptable… Mais réagir avec hauteur équivaudrait à entériner le principe du chantage…
« En quelques secondes la réplique va jaillir, typique du personnage, pince-sans-rire.
« — J’ai beaucoup mieux à vous proposer, dit froidement PANDRAUD. On libère ABDALLAH. Si vous voulez, on discute de la date. On l’envoie au Moyen-Orient, et puis on vous donne ses coordonnées. Vous, Etats-Unis, grande puissance, avec vos réseaux de cette région, ce ne sera pas difficile, vous le liquidez, et on n’en parle plus.
« — CASEY en reste médusé. Le chantage aux relations diplomatiques apparaît, dans sa nudité, dans son ridicule absolu ».
 
Dois-je enfin rappeler qu’au cours du procès de Georges Ibrahim ABDALLAH, l’avocat du gouvernement américain ayant audacieusement comparé la justice de la France aux sections spéciales de Vichy, au cas où la décision ne serait pas expressément conforme à la volonté du State Department, l’avocat général Monsieur Pierre BAECHLIN avait cru devoir lui répondre en ces termes bien choisis :
— Vous êtes ici la voix de l’Amérique. il n’appartient pas à la partie civile de s’ingérer dans les affaires de la France. Vous n’êtes en rien habilité à donner des leçons de comportement aux Français.
 
Le Liban traité comme la France en protectorat US
Apparemment, il importe assez peu à la partie civile que le gouvernement libanais ait fait savoir qu’il était disposé à accueillir G.I. ABDALLAH et à lui faire délivrer un sauf-conduit pour rejoindre son pays. Cela est nul et non avenu aux yeux du State Department ; le gouvernement libanais est pareil au gouvernement français : c’est un mineur qu’il faut guider et à qui on doit apprendre le B.A.BA de la doctrine américaine dans la région. Le retour de G.I. ABDALLAH déstabiliserait le Liban. Au contraire de la présence américaine qui, comme chacun sait, a très largement contribué à la pacifier.
 
Forts de leurs innombrables échecs en politique étrangère, les Américains se croient autorisés à administrer aux Français leurs précieuses lumières géopolitiques, qui font l’admiration du monde entier, assorties de l’une des idées fixes du racisme américain : l’atavisme biologique. Georges Ibrahim ABDALLAH était donc il l’est encore.
 
State Department, 9 mars 2007 : «  Le contexte politique et sécuritaire du Liban joue un rôle important. Monsieur ABDALLAH était un personnage clé d’une organisation terroriste basée au Liban et bénéficiant du soutien de la Syrie, désireuse de commettre des assassinats politiques contre des officiels européens et américains. Avec les assassinats récents de Pierre GEMAYEL et de bien d’autres figures politiques qui croyaient en un Liban libre et débarrassé de toute domination syrienne, il est tout à fait possible qu’un ABDALLAH sans remords s’engage une nouvelle fois dans des activités terroristes pour défendre sa cause ».
 
Le 26 mars 2007, en bout de chaîne, la DST vient faire écho à la position du gouvernement américain, sans jamais se départir du ton oraculaire qu’il affecte : « Dans un contexte politique déjà très tendu, une telle libération serait un élément déstabilisateur supplémentaire sur la scène libanaise. »
 
Retirez le conditionnel à leurs supputations, leurs « si », leurs « peut-être », l’épouvantail terroriste se volatilise. C’est un fantôme. Probablement doit-on aussi lyncher les fantômes dans les mauvais westerns.
 
Soutenir que Monsieur Abdallah n’a aucune raison d’être de nouveau mêlé à une action violente, au motif que son pays ne serait plus occupé, reviendrait à oublier qu’il fut l’un des dirigeants des FARL et que celles-ci ont toujours été considérées comme sous obédience syrienne. Or, ce qui se joue actuellement au Liban, c’est bien la possibilité pour cet Etat souverain d’échapper réellement et complètement à la tutelle
 
Ainsi donc, les autorités de Beyrouth, Etat souverain, seraient moins informées de la situation dans leur pays que l’avocat de l’Amérique.
 
L’expiation, le remord, et l’autocritique
La partie civile en France, son nom l’indique, n’est pas là pour se prononcer sur la peine. Charge à elle de représenter un intérêt civil, qui peut prendre la forme d’un dédommagement. En un mot, il lui appartient de toucher le prix de la douleur. Il ne lui est pas interdit de tenter de faire la preuve de la culpabilité de l’accusé puisque c’est sur cette culpabilité que se fonde sa demande, mais elle n’a pas vocation à réclamer une peine. Cela revient au représentant de la société : le procureur.
 
Cette nécessaire division du travail judiciaire, la veuve d’une victime attribuée à G.I. ABDALLAH, Mme RAY ne la comprend pas, elle est Américaine. Dans une lettre au tribunal en date du 3 mars 2007, elle écrit: « Please remember all of us who have reason to wish that he spend more time in prison ». G.I. ABDALLAH doit rester « more time in prison » parce que la partie civile le souhaite si fort qu’elle se croit en droit de l’exiger. Pareille demande s’apparente fort à de l’autosuggestion. Elle est peut-être cliniquement valable, mais juridiquement irrecevable.
 
M. HOMME, qui fut blessé, concède quant à lui que le stress post-traumatique est passé, même s’il « a duré longtemps », cependant « la perspective que Monsieur ABDALLAH puisse être prochainement libéré de sa prison française a ranimé à juste titre ces craintes, cette anxiété et ce stress. »
 
En somme, monsieur ABDALLAH ne doit surtout pas quitter « sa prison française » parce qu’autrement rien ne garantirait à M. HOMME qu’il ne serait plus à l’abri d’un nouvel accès au stress. M. HOMME confond deux ordres, qui peuvent certes se croiser mais pas se recouper : le psychiatrique et le judiciaire, le temps du deuil et le temps de la condamnation. La psychiatrie nous apprend que pour guérir de l’un, on gagne beaucoup à le séparer de l’autre.
 
Occasion nous est donnée de rappeler à l’un comme à l’autre, ainsi qu’au tribunal sollicité par des demandes exorbitantes, outrepassant très largement les attributions de la partie civile, les propos du porte-parole de l’U.S.M. : « La Justice n’est pas là pour aider les gens à faire leur deuil ». Qu’ils soient ou non Américains importe peu en l’affaire, n’en déplaise à l’avocat de l’Amérique !
 
Il n’est pas non plus inutile de rappeler sur ce point ce qu’a dit la porte-parole du S.M. :
« Bien sûr que la Justice doit entendre ses victimes… mais est-ce son rôle de réparer leur traumatisme ? »
 
L’ancien garde des Sceaux, Robert BADINTER, ne dit pas autre chose quand il exhorte les justiciables à « ne pas confondre justice et thérapie ».
 
Madame Vve RAY, en bonne américaine, parle d’expiation, mais pas pour les crimes de ses compatriotes, comprenons-nous.
 
Qu’elle sache pour sa gouverne que Monsieur Georges Ibrahim ABDALLAH s’est livré à une autocritique. L’autocritique est une démarche qui n’est pas rare chez les communistes. Elle est dans son cas effective, étayée par des éléments probants et n’a pas de mal à être plus convaincante que le repentir sans effet dont les évangélistes américains semblent être devenus les champions.
 
Insinuations
La partie américaine comprend bien qu’un ordre tombé trop brutalement d’en haut ne peut que blesser ceux qui, en France, seraient tout à fait disposés à lui obéir, mais sous condition que les formes soient respectées. Il lui faut habiller ses demandes d’insinuations, construites à partir d’extrapolations noyées sous des sous-entendus et des arrières-pensées. La mauvaise foi finira peut-être par éclater au grand jour, mais le mal aura bien et bien été fait. C’est « l’air de la calomnie » qu’on va jouer, mais avec des instruments si grossiers qu’on en éprouve quelque honte à évoquer les noms de Beaumarchais et de Rossini.
 
Décomposons les différentes phases du « message » :
 
1. En prison, Georges Ibrahim ABDALLAH serait en rapport avec « des détenus d’extrême gauche et des éléments radicaux maghrébins ».
 
Que ne l’a-t-on dit plus tôt à l’Administration pénitentiaire ? C’est elle en effet qui a regroupé ces prisonniers dans un même quartier. Soit elle est fautive, auquel cas il faut s’adresser directement à elle. Soit, plus vraisemblablement, l’administration estime qu’il n’y a là rien de condamnable. Dans ces conditions, on ne saurait reprocher à Georges Ibrahim ABDALLAH de parler à la promenade avec les codétenus. L’argument est stupide et médiocre. Il faudrait d’ailleurs savoir à la fin où la partie civile veut en venir. Si elle considère que G.I. ABDALLAH est dangereux en prison par ses mauvaises fréquentations, on ne peut que l’inviter à réexaminer sous un jour plus favorable la demande de liberté qu’il a déposée.
 
2. L’expert français, commis par un juge français, estime que Georges Ibrahim ABDALLAH est apte à se réinsérer dans la vie civile au Liban.
 
Comme de bien entendu, les Américains contestent l’expertise. On en attendait pas moins d’eux. Tant qu’à faire, autant recourir à des experts américains. Le State Department ne devrait pas être en peine de fournir au tribunal quelques bonnes adresses.
 
« L’évolution possible de Monsieur ABDALLAH, qu’a cru pouvoir déceler un expert psychiatre à l’occasion d’une précédente demande, est donc complètement illusoire. Monsieur ABDALLAH est trop intelligent pour n’avoir pas tenu à cet éminent expert le discours lénifiant que ce dernier souhaitait entendre, mais en continuant à n’exprimer ni désaveu, de son action passée, ni engagement pour l’avenir. »
 
Si G.I. ABDALLAH est trop intelligent, doit-on conclure que l’expert désigné, tout éminent soit-il, est par trop bête. Dans ce cas, pourquoi n’avoir pas demandé une contre-expertise ? Ne serait-ce pas plutôt, une fois pour toutes, les Américains qui seraient de mauvaise foi ?
 
3. Les Américains font le reproche à Georges Ibrahim ABDALLAH de ne pas verser d’argent aux parties civiles, sachant très bien qu’il n’est pas en mesure de le faire, puisqu’il se trouve être là où ils veulent le maintenir à tout prix.
 
A quoi ils rétorquent : « Il aurait pu travailler ». Mais le travail en prison n’est pas soumis au Code du travail, c’est du travail au noir. Le refus de Georges Ibrahim ABDALLAH de travailler au noir pour des négriers est moral.
 
Les Américains doivent entrevoir les limites de leur argumentation puisqu’ils se rabattent sur une autre piste, mais d’une si grande imprécision qu’elle conduit nulle part : « tout permet de croire que Monsieur Abdallah dispose au Liban d’un certain patrimoine familial ».
 
Comme on ne dit pas en quoi consiste ce grand « tout » vague et confus, tout ou rien c’est du pareil au même. Si la réalité du patrimoine de G.I. ABDALLAH est établie, pourquoi ne pas engager au Liban une procédure de saisie ? Dans le cas contraire, nous sommes fondés à penser que cet argument repose lui aussi sur une insinuation. Dans l’insinuation, on sait que l’énoncé est partiel et équivoque, l’accusation qu’il contient étant en elle-même sujette à caution. On a là un parfait condensé des arguments avancés par la partie civile.
 
Car derrière ces arguments et ces approximations douteuses, on ne voit qu’une seule chose, la volonté américaine, tour à tour cauteleuse et menaçante, de toutes les façons illégitime, de faire maintenir coûte que coûte G.I. ABDALLAH en prison, l’empêchant ainsi d’exercer sa profession et de payer ce à quoi il a été condamné, pour pouvoir ensuite le lui reprocher, le condamnant ainsi à la prison perpétuelle pour dettes. Cette prison pour dettes disparue de notre droit mais que le State Department voudrait nous voir rétablir.
 
Le recours au mensonge
On a pu apprécier les nuances de l’argumentation de la partie civile. On peut la décrire, pour rester dans le registre d’agression continuelle cher à la rhétorique punitive des Américains, comme celle d’un fusil à deux coups. L’arme des maladroits. On a ainsi le droit de rater une fois sa cible.
 
Premier coup : l’insinuation.
Contester la crédibilité d’un expert français nommé par un juge français sans réclamer une contre-expertise, alléguer que le prisonnier a sans doute un patrimoine mais sans en préciser la nature, reprocher au prisonnier la compagnie de codétenus qu’on lui donne, sont autant d’arguments gratuits, arbitraires et sinistrement fantaisistes, qui ne peuvent raisonnablement pas emporter la conviction.
 
D’où le recours aux mensonges par les Américains. C’est le second coup de fusil. Le chasseur et les rabatteurs font le pari que « plus le mensonge est gros, plus les gens y croient ».
 
Un mensonge répugnant.
Georges Ibrahim ABDALLAH serait impliqué dans les attentats qui ont dévasté Paris en 1986 :
« Pour souligner l’importance de Monsieur Georges Ibrahim ABDALLAH dans la toile qui relie entre eux les différents réseaux terroristes, il suffit de rappeler que ceux qui perpétrèrent l’horrible attentat de la rue de Rennes à Paris le 17 septembre 1986 exigeaient sa libération. »
 
Mensonge d’autant plus infâme que les enquêtes du pôle antiterroriste du parquet de Paris ont démontré depuis que ni ABDALLAH, ni ses proches n’étaient impliqués dans ces attentats.
 
M. MARSAUD du pôle antiterroriste écrit dans un livre de souvenirs titré  Avant de tout oublier :
 
« ABDALLAH fut en partie condamné pour ce qu’il n’avait pas fait car, peu de temps après, nous allions partir sur une bonne piste et identifier les véritables responsables des attentats de 1986.
 
« L’établissement de la responsabilité de Fouad SALEH dans les attentats de 1986 faisait d’un coup retomber la pression, et, par ricochet, remettait Georges Ibrahim ABDALLAH à sa véritable place.
 
« Quelques heures après l’attentat de la rue de Rennes pourtant, la piste des frères ABDALLAH avait été retenue et de nombreux témoins avaient identifié sur les photos les frères de Georges Ibrahim. Nous avons eu assez rapidement l’explication de cette méprise : l’un des poseurs de bombe, qui avait notamment agi rue de Rennes, un nommé Habib HAIDAR, ressemblait quasiment trait pour trait à Emile ABDALLAH ».
 
Cela, les Américains le savent mais ils font semblant de l’ignorer pour accabler Georges Ibrahim ABDALLAH.
 
Procédé répugnant !
 
Un mensonge manifeste.
Georges Ibrahim ABDALLAH serait devenu musulman. C’est la DST, dont décidément il va falloir songer à transférer les services outre-atlantique, qui l’affirme, sans apporter la moindre preuve, et pour cause.
 
Toujours en verve, elle se risque à avancer une hypothèse qui ne passerait pas à l’épreuve d’un détecteur de mensonges :
« Ces relations avec la population carcérale d’origine maghrébine et/ou l’évolution et l’islamisation du combat anti-impérialiste et anti-sioniste sont probablement les raisons qui ont poussé le détenu, ancien chrétien marxiste, à se convertir à l’islam. »
 
On appréciera à sa juste valeur le « et/ou », censé introduire un semblant de pondération scientifique.
 
Si on n’avait pas déjà trop souvent ressenti dans ce dossier l’américano-centrisme effarant de la DST, on aurait de quoi être surpris de constater qu’un service de la police française en vienne à se mêler des opinions religieuses des gens et à fonder ses analyses sur les mensonges du State Department. Nous avons déjà accusé la DST de mensonge. Elle n’a pas tenté de se justifier en avançant des éléments à l’appui de ses affirmations.
 
On a peine à lui rappeler qu’à la différence des Etats-Unis, la France n’est pas une République confessionnelle, fondamentaliste ou créationniste, mais laïque.
 
A vrai dire, on n’est surpris qu’à moitié, tant est grande la tentation en Occident d’assimiler tout musulman à un criminel. L’imputation de terrorisme faite à l’islam est insultante. Elle est malheureusement courante. C’est cela que le rapport de la DST suggère, dans un racisme qui ne prend même plus la peine de se voiler. Par là, preuve serait faite de la « dangerosité » nouvelle de Georges Ibrahim ABDALLAH, mais prétendre qu’un communiste puisse renoncer à la religion de sa communauté pour en adopter une autre, ne peut convaincre que des gens que la soumission à la volonté américaine aveugle.
 
Que le gouvernement libanais, pourtant ami d’un Occident travaillé de toutes parts par des phobies racistes, en croisade récurrente contre l’Orient, continue du reste à considérer Georges Ibrahim ABDALLAH comme chrétien maronite, ne change rien à l’affaire. Le gouvernement libanais étant depuis le début considéré par la partie civile comme quantité négligeable et figurant de troisième ordre.
 
Georges Ibrahim Abdallah a droit à la liberté conditionnelle
Le 19 novembre 2003, la juridiction régionale de libération conditionnelle de la Cour d’Appel de Pau rendait la décision suivante concernant la demande de liberté conditionnelle déposée par Georges Ibrahim ABDALLAH :
 
« Attendu que Mr Georges, Ibrahim ABDALLAH a toujours montré durant son incarcération un excellent comportement notamment avec le personnel pénitentiaire, intervenant même, à une occasion pour protéger l’intégrité physique d’un surveillant menacé ;
 
Attendu qu’aux termes de l’expertise psychiatrique, acceptée par le condamné qui dans un premier temps s’y était refusé par principe, il apparaît que Mr Georges, Ibrahim ABDALLAH ne présente aucune pathologie mentale ni d’organisation perverse de sa personnalité ;
 
Attendu que cette expertise a mis en exergue une évolution des convictions de Mr Georges, Ibrahim ABDALLAH liée à sa maturation et à son analyse actuelle de la situation de son pays qui exclut « en tant qu’adulte tout comportement armé » ;
 
Attendu, en outre que Mr Georges, Ibrahim ABDALLAH qui, du fait de son incarcération mais aussi de son refus de principe, n’a indemnisé que de façon dérisoire par le biais du prélèvement obligatoire les parties civiles, admet actuellement devoir procéder à cette indemnisation et s’est engagé, à l’audience, à ne rien faire pour s’y opposer ;
 
Attendu que Mr Georges, Ibrahim ABDALLAH présente un projet cohérent comportant des garanties d’hébergement et un emploi d’enseignant dans son pays, le Liban, revenu à une situation politique stable ;
 
Attendu qu’il résulte de ce qui précède que nonobstant tout reniement par Mr Georges, Ibrahim ABDALLAH de ses convictions politiques, son comportement en détention mais surtout l’évolution de sa personnalité et son désir de retrouver la paix civile manifestent les efforts sérieux de réinsertion sociale requis par l’article 729 du Code de Procédure Pénale et excluent le risque d’une récidive ;
 
Qu’il y a donc lieu d’octroyer à Mr Georges, Ibrahim ABDALLAH le bénéfice de la libération conditionnelle sous réserves de mise à exécution de la décision d’interdiction du territoire français prononcée à son encontre par le Tribunal correctionnel de Lyon le 17 juillet 1986. »
 
Par rapport à la situation décrite par les magistrats de la Cour d’Appel de Pau, le seul changement intervenu depuis est la baisse de l’influence syrienne au Liban, cette influence qui irrite si fort la partie prétendument civile, et le gouvernement libanais estime que l’arrivée au Liban de Georges Ibrahim ABDALLAH ne peut y troubler l’ordre public.
 
Sur appel du Parquet, la juridiction nationale de la libération conditionnelle a infirmé cette décision le 16 janvier 2004. La juridiction nationale s’est alignée sur les arguments du parquet qui reprochait aux juges de la juridiction régionale de n’avoir « voulu tenir aucun compte de l’impact susceptible d’être provoqué en France, aux Etats-Unis et en Israël par la libération de ce condamné et ce alors même que la situation au Proche-Orient est particulièrement tendue ».
 
On ne peut prétendre, sans les outrager, que les juges de Pau en possession de l’arrêt de la Cour d’Assises condamnant Georges Ibrahim Abdallah aient ignoré l’impact de ce procès.
 
Par ailleurs, le Parquet de la juridiction nationale évoque Israël alors que ni les parents de M. BARSIMENTOV dont la responsabilité de la mort incomberait à Georges Ibrahim ABDALLAH, ni l’Etat d’Israël n’étaient partie civile au procès, la famille désirant l’oubli.
 
Ne reste que le diktat américain mais comme il est dur à faire passer, le procureur le faisait suivre d’un raisonnement per absurdum, qui relèverait tout droit des tribunaux comiques si, en l’espèce, la liberté d’un homme n’était pas en jeu :
 
« Il convient enfin de noter qu’au moment de la tenue du débat contradictoire le 05 novembre 2003, les autorités libanaises n’avaient pu faire connaître leur avis favorable à un retour au Liban de Georges Ibrahim ABDALLAH.
 
« Cet accord par courrier n’a été reçu au cabinet du juge d’application des peines de Tarbes que le 13 novembre 2003 et n’a donc pas été soumis à un débat contradictoire ».
 
En d’autres termes, un argument nouveau en faveur de la liberté de Georges Ibrahim ABDALLAH, à savoir l’avis favorable des autorités libanaises étant arrivé trop tard, il convient d’annuler la décision favorable déjà rendue et que l’élément nouveau ne pouvait que conforter.
 
A trop écouter l’oncle Sam l’on devient décidément sourd à la raison.
 
C’est de cet insupportable protectorat américain que nous vous demandons de libérer la justice française en rendant à Georges Ibrahim ABDALLAH la liberté à laquelle les textes français lui donnent droit.
 
Amalgames et anachronismes
Le harcèlement judiciaire des Américains contre Georges Ibrahim ABDALLAH ne s’explique pas si l’on s’en tient aux seuls éléments que contient son dossier.
 
Vingt-cinq ans se sont écoulés depuis le commencement de cette affaire. Un quart de siècle, une génération, un changement d’époque, et même à certains égards un changement de cycle historique.
 
C’est donc ailleurs qu’il faut chercher les raisons cachées d’un acharnement qui, en toute objectivité, n’a plus lieu d’être. En réalité, il apparaît rapidement que G.I. ABDALLAH n’est qu’un prétexte. A travers lui, on veut faire un exemple pour des faits et des événements qui se sont déroulés longtemps après son incarcération, dans un contexte radicalement différent et avec d’autres acteurs.
 
Quoique derrière les barreaux et à vingt-cinq ans de distance, G.I. ABDALLAH court le risque de devenir une nouvelle victime collatérale de la guerre menée par l’administration américaine contre l’« islam radical ». L’accusation grossière de sa conversion à l’islam ne se comprend que sous cet angle-là. Elle montre bien la contamination du dossier par des éléments qui lui sont extérieurs et postérieurs. Il n’y a eu en effet aucune dimension religieuse notable dans le procès de G.I. ABDALLAH.
 
Les pressions américaines ne sont donc pas seulement injustifiables au regard de l’indépendance de la France et de sa justice, elles comportent encore une erreur volontaire de perspective qui repose sur une fausse symétrie et des confusions en tout genre. C’est l’Amérique d’après le 11 septembre qui parle ici, rétroactivement, par la voix de son avocat.
 
Il ne sert à rien de dire seulement que l’ingérence américaine est indue. Elle est encore, indépendamment de cela, anachronique. Aucune assertion ne la motive directement, sauf à supposer la concordance du passé et du présent. Car c’est uniquement à la lumière du 11 septembre que cette ingérence prend tout son sens.
 
En apparence seulement, on poursuit G.I. ABDALLAH pour des faits remontant à 1982 ; en réalité, il tombe sous le coup de la rigueur d’un monde qui croit dur comme fer au choc des civilisations. Ce n’est donc pas qu’on se refuse à refermer le dossier, même si par principe et par aveuglement on s’y refuse, c’est principalement qu’on espère le voir incorporer à d’autres affaires, toutes celles ouvertes après le 11 septembre.
 
La chute du Mur de Berlin a définitivement scellé le sort d’un monde, celle des Tours jumelles en a inauguré un autre, sans comparaison avec le précédent. Les faits reprochés à Georges Ibrahim ABDALLAH ne sauraient donc se confondre avec ceux reprochés à la nébuleuse Al-Qaida ou aux nouvelles formes de terrorisme qui émaillent les divers conflits en cours au Moyen-Orient.
 
Aussi absurde que cela puisse paraître, c’est pourtant la seule raison, en l’absence de toute autre, que l’on peut avancer une forme d’explication à l’intransigeance des Américains et aux exigences de la partie civile.
 
Le gouvernement américain n’a pas à s’instituer juge de G.I. ABDALLAH pas plus que ce dernier n’a à faire les frais de sa politique internationale. D’une part, Français et Américains pécheraient, les uns par déni de souveraineté, les autres par abus de privilège extraterritorial, en prêtant voix à des exigences excédant les droits formels de la partie civile ; d’autre part, on élargirait sans fin et surtout sans raison la notion de responsabilité collective en confondant les Arabes et les musulmans, les musulmans et les terroristes, ou en mélangeant hier et aujourd’hui, ici et là-bas.
 
C’est de Georges Ibrahim ABDALLAH dont il est question ici, pas des enjeux de la politique étrangère américaine ; pour des faits qui datent de 1982, et non de l’après 11 septembre 2001.
 
Il est urgent de tirer un trait sur les années de plomb
En Europe, les pays qui ont connu le même type de terrorisme que la France, ont su tirer un trait sur les années de plomb.
 
Exemple l’Allemagne :
 
Condamnée à la prison à vie pour neuf assassinats, Brigitte MOHNHAUPT, 57 ans, dirigeante de la « deuxième génération » du groupe terroriste d’extrême gauche allemand Fraction Armée Rouge (RAF), a été remise en liberté le 25 mars de cette année. Après 24 ans de détention, un tribunal de Stuttgart (Sud-Ouest) a jugé que Brigitte MOHNHAUPT « ne présentait plus de dangerosité ». Celle que la presse allemande avait appelée « la femme la plus dangereuse d’Allemagne » avait dirigé la RAF, en 1977, lors de l’enlèvement et du meurtre du patron des patrons allemands, Hans-Martin SCHLEYER. Quelques mois auparavant, elle avait préparé l’assassinat du procureur général fédéral Siegfried BUBACK, et avait elle-même tué par balles le banquier Jürgen PONTO. Elle n’a jamais publiquement regretté ses actes.
 
Mohammed Ali HAMMADI, condamné à la prison à vie il y a plus de seize ans pour le détournement d’un avion de la TWA et le meurtre d’un marine américain a été libéré en décembre de l’année dernière.
 
Un réexamen de la peine est habituel en cas de réclusion à perpétuité. Fédéralisme oblige, la décision relève exclusivement du parquet de Francfort, souligne le ministère de la Justice.
 
HAMMADI est à l’origine d’une des prises d’otages les plus retentissantes des années 80. Le 14 juin 1985, un boeing 727 de la TWA, qui relie Athènes à Rome, est détourné par HAMMADI et un autre libanais sur Beyrouth. Les pirates, qui détiennent 143 passagers et 8 membres de l’équipage, exigent la libération de « tous les Arabes détenus dans les prisons israéliennes ». Les otages, parmi lesquels le chanteur Demis ROUSSOS, seront libérés au compte-gouttes au gré des pérégrinations de l’avion, qui se pose à Alger avant de repartir sur Beyrouth, puis de revenir à Alger avant un ultime atterrissage dans la capitale libanaise. Les derniers otages, dont beaucoup d’Américains, ne seront libérés que le 30 juin. Mais l’un d’eux est tué, un plongeur de l’US Navy, Robert STETHEM.
 
L’affaire rebondit deux ans plus tard quand, lors d’un banal contrôle, HAMMADI est arrêté à l’aéroport de Francfort, en possession de matériel servant à la fabrication d’explosifs. Les Etats-Unis exigent alors l’extradition de HAMMADI, mais la RFA refuse et décide, en juin 1987, de le juger sur son territoire.
 
HAMMADI sera jugé devant une cour des mineurs de Francfort car à l’époque des faits, on ignore son âge. Il passe aux aveux durant son procès, reconnaît son implication dans le détournement du vol du TWA mais nie en revanche avoir tué le marine. Il est condamné à perpétuité.
 
Sa libération a suscité la colère de Washington. Le département d’Etat s’est déclaré « très déçu » par la décision allemande. Mais cette colère n’a pas fait reculer la justice allemande.
 
En France même :
 
Philippe BIDART, chef historique du mouvement indépendantiste Iparretarak, condamné deux fois à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de 3 policiers, a bénéficié de la libération conditionnelle le 14 février dernier.
 
Toutes ces affaires démontrent clairement que la seule chose qui pourrait venir faire entrave à une libération de Georges Ibrahim ABDALLAH tient dans le veto intolérable des Américains. En guerre contre tous, au nom d’une civilisation qui leur fait tant défaut, ils se trouvent en complet décalage avec le climat de « résilience », pour reprendre le mot du psychiatre Boris CYRULNIK, qui règne désormais dans la « vieille Europe », seule manière pour elle de tirer un trait sur « les années de plomb ».
 
Le temps des procureurs est passé, c’est maintenant au tour des historiens de parler.
 
C’est pourquoi nous demandons à la justice française de suivre l’exemple de la justice allemande, et de signifier à nos condescendants amis américains que la France n’est pas une fille soumise, en un mot une putain.
 
Plaidoirie prononcée devant la justice française
à Lannemezan, le 17 septembre 2007
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21 septembre 2007 5 21 /09 /septembre /2007 21:17
Appel pour le second Forum de la résistance sociale :
Tous ensemble, organisons la résistance aux attaques de Sarkozy !
 
Le second Forum de la résistance sociale aura lieu le
SAMEDI 22 septembre
de 13 h à 19 h
au local de Sud-Rail Paris-Est,
9, rue de Château-Landon,
Paris Xe
 
 
Les attaques du gouvernement Sarkozy-Fillon contre les travailleurs, les immigrés et les jeunes
 
Les participants constatent que les différentes réformes du gouvernement Sarkozy-Fillon sont les différentes pièces d’un plan unique de contre-réformes au service du MEDEF. Il s’agit d’améliorer significativement la compétitivité des entreprises françaises sur le marché mondial. Cela suppose une destruction brutale des droits conquis de haute lutte par les travailleurs :
 
 Remise en cause du droit de grève : Sarkozy a annoncé une « loi-cadre » pour juillet. Se souvenant qu’en 1995 l’ « élan réformateur » de Juppé s’est brisé sur les grèves, il veut désarmer les travailleurs avant ses plus grandes contre-réformes. L’obligation de déclaration individuelle d’intention de participer à la grève vise à exercer une pression sur les salariés ainsi qu’à mieux organiser le service le jour de la grève. L’instauration d’un referendum au bout d’une semaine de conflit a pour but de briser les grèves en s’efforçant de les délégitimer. Les « accords de prévention des conflits » sont aussi des entraves inacceptables au droit de grève.
 
 Chasse aux immigrés : un projet de loi prévoit de restreindre encore davantage les possibilités de regroupement familial pour accélérer encore les rafles et les expulsions. Sarkozy veut stigmatiser une partie de la population pour diviser les travailleurs.
 
 Défiscalisation des heures supplémentaires pour les patrons au lieu des hausses de salaire pour les ouvriers :aux ouvriers qui par la grève exigent des hausses de salaire (ex. PSA-Aulnay), Sarkozy répond : travaillez encore plus ! En outre, le projet prévoit d’exonérer ces heures supplémentaires de cotisations sociales : c’est donc une réduction du salaire différé de la classe ouvrière (assurance-maladie, allocations-chômage, pensions de retraite, etc). Bref, il accroît l’exploitation des salariés ayant un emploi, alors qu’il faudrait répartir entre tous les heures de travail sans diminution de salaire.
 
 Multiplication des franchises sur les frais médicaux. Le gouvernement veut faire payer une part croissante des frais médicaux aux travailleurs : le premier jour d’arrêt maladie ne serait plus remboursé, ni le premier euro sur les médicaments, mais les trusts pharmaceutiques continueraient à faire des profits gigantesques.
 
 Subordination accrue de l’université aux intérêts du patronat :  Sarkozy veut finir de détruire le cadre national des diplômes, reconnus dans les conventions collectives, soumettre encore davantage l’Université aux besoins immédiats des entreprises en accroissant leur financement privé et remplacer les fonctionnaires partant en retraite par des précaires. Le « préinscription » est un instrument de sélection à l’entrée en première année.
 
 Répression et criminalisation du mouvement social : le projet de loi prévoit des « peines planchers » dès la deuxième récidive pour tous les délits passibles d’au moins trois ans de prison, soit la grande majorité. Le gouvernement veut disposer d’instruments pour museler toute révolte, comme celle de 2005 et pouvoir poursuivre comme des criminels les militants, travailleurs et jeunes s’opposant à sa politique.
 
 Cadeaux fiscaux aux plus riches et attaques contre les services publics par la suppression massive de postes de fonctionnaires : les cadeaux aux riches (« bouclier fiscal », exonération des droits de succession, etc.) représentent 13 milliards d’euros, une somme correspondant aux 40 000 postes de fonctionnaires supprimés, c’est-à-dire aux enseignants, aux BIATOS, aux infirmières, aux postiers… qui vont manquer demain.
 
 Destruction du CDI par l’instauration d’un « contrat de travail unique » précaire.
 
 Allongement à 41 ans, puis à 42 ans de la durée de cotisation pour une retraite à taux plein.
 
 Nouveau traité européen, ayant le même objectif que le TCE massivement rejeté en mai 2005, mais sans passer par un référendum.
 
Quel plan de bataille pour mettre en échec le gouvernement Sarkozy-Fillon ?
 
Le programme du gouvernement Sarkozy-Fillon est un programme de casse sociale généralisée. S’il parvenait à le mettre en œuvre, cela signifierait non seulement des reculs considérables pour l’ensemble des travailleurs, des jeunes et des immigrés, mais aussi un affaiblissement durable de la capacité du mouvement ouvrier à faire échec aux plans du patronat. Rien ne saurait rendre légitime un tel programme, pas même l’élection de Sarkozy et une large majorité UMP. En 1995, Chirac avait aussi été élu en mai avec près de 53 % des voix, avant de devoir reculer partiellement face aux grèves et aux manifestations des travailleurs en novembre-décembre. Pour les travailleurs et les jeunes, rien ne peut rendre légitime un programme de destruction de leurs acquis ! La gravité des enjeux exige de toutes les organisations se revendiquant de la défense des travailleurs salariés que, tirant les leçons des luttes récentes, elles préparent, diffusent et exécutent un plan de bataille sérieux, capable de stopper les contre-réformes de Sarkozy-Fillon.
1) Il ne faut pas se laisser prendre au piège des luttes éparpillées. Le gouvernement prétend faire ses réformes rapidement, mais en attaquant chaque secteur l’un après l’autre (personnels et étudiants des universités, immigrés, travailleurs des entreprises de transports, personnels de l’enseignement secondaire, travailleurs du privé, etc.). Des luttes sectorielles sont vouées à l’échec étant donnée la détermination et la cohésion du patronat et de son gouvernement. Il faut par conséquent œuvrer à la préparation et à l’organisation d’une riposte faisant converger rapidement l’ensemble des secteurs. Il s’agit d’un combat entre l’ensemble des travailleurs d’un côté et le gouvernement au service du MEDEF de l’autre. Dès juillet, c’est tous ensemble qu’il faut lutter. Il s’agit donc de
- Construire un front de riposte unitaire de toutes les organisations politiques, syndicales et associatives se revendiquant de la défense des intérêts des travailleurs et des jeunes ;
- Faire appel partout à l’initiative des masses et à leur auto-organisation démocratique dans des comités de préparation de la résistance sociale, dans les établissements, les entreprises et les quartiers. Il faut, dès à présent, dans chaque secteur, faire circuler l’information sur les conséquences concrètes des lois de régression sociale et leurs répercussions sur l’ensemble de la société. Il faut organiser des réunions d’information, créer des liens avec les autres salariés et les autres étudiants, sous forme de coordinations autonomes pouvant regrouper des militants politiques ou syndicaux tout comme des personnes non organisées. Dès que les premiers luttes s’engageront, il faut mettre en avant la formation de comités de grève. La lutte des étudiants en 2006 contre le CPE, tout comme celle des ouvriers de PSA-Aulnay ont montré dans la pratique l’efficacité de ces comités pour souder les salariés face au gouvernement et au patronat et organiser le combat. Il est essentiel de commencer dès le début à structurer ces comités à l’échelle locale, départementale, régionale et nationale, comme l’avaient fait les étudiants dans la construction de la grève générale des universités en 2006, en élisant dans chaque assemblée des délégués mandatés et révocables pour les coordinations.
2) Il est vital de combattre pour que les organisations syndicales ne se laissent pas enfermer dans le piège des « concertations ». L’exemple de la loi sur l’autonomie des universités a confirmé de façon éclatante que les projets étaient déjà entièrement ficelés et que le gouvernement ne cherche, par ces pseudo-négociations à froid, qu’à obtenir la caution de tout ou partie des directions syndicales pour ses projets. Il veut ainsi susciter des illusions et des hésitations parmi les travailleurs pour entraver leur mobilisation. Les enseignements des luttes des dernières années sont clairs : lorsque les directions des syndicats ont participé à des concertations, par exemple à l’élaboration d’un diagnostic partagé sur la contre-réforme Fillon sur les retraites, cela a conduit à la défaite. Tout au contraire, la formulation de l’exigence claire par toutes les organisations syndicales du retrait du CPE et le refus de négocier sur ce point ont été parmi les conditions qui ont rendu possible la seule victoire (partielle) des luttes sociales de ces onze dernières années. C’est pourquoi il faut aujourd’hui refuser de participer à ces pseudo-négociations, dénoncer fermement le caractère réactionnaire de ces projets et en demander clairement le retrait pur et simple.
3) Enfin, il ne sera possible d’infliger une défaite à Sarkozy et au MEDEF que par la grève tous ensemble et en même temps, c’est-à-dire par la grève générale. Les journées d’action dispersées et sans perspective sont impuissantes, comme l’ont montré les défaites de 2003 (retraites), 2004 (Sécurité Sociale), et la victoire seulement partielle de 2006. Certes, la faible implantation du syndicalisme constitue un handicap, mais les travailleurs ont montré en 1995, en 2003 et en 2006, leur capacité à faire grève par millions, lorsque leurs organisations les y appellent. Certes, la grève générale ne se proclame pas, mais elle se prépare et se construit. Elle est non seulement nécessaire, mais aussi possible, pourvu que l’on en popularise partout l’objectif dès maintenant.
C’est pourquoi le premier Forum de la Résistance Sociale appelle :
- à organiser des manifestations dès juillet contre les premiers projets de lois réactionnaires de Sarkozy ;
- à populariser partout cet appel ;
- à organiser de nouveaux forums de la résistance sociale, à Paris le 22 septembre, dans les autres villes dès que possible.
 
 
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21 septembre 2007 5 21 /09 /septembre /2007 20:28
Nizar Sassi; Prisonnier 325, Camp Delta : De Vénissieux à Guantanamo

par Anne Schumacher, Allemagne

Analyse de Livre

 
 
En vue du débat, actuellement mené en Allemagne, sur la défaillance du gouvernement allemand en ce qui concerne la libération de Murat Kurnaz, détenu à Guantanamo sous des conditions indicibles, il est indispensable de faire référence au livre de Nizar Sassi, un jeune Français d'origine tunisienne, qui tout comme Murat Kurnaz a dû subir malgré son innocence la privation et le mépris total de ses droits humains et de liberté.
Au nom de la «guerre contre le terrorisme» pour une prétendue «liberté» et «justice», ce jeune homme a été incarcéré par le gouvernement américain sans procès judiciaire et sans possibilité de se défendre pendant presque 30 mois à Guantanamo. Il retrouve finalement la liberté parce que son frère, en commun avec d'autres personnes engagées, intervient avec intrépidité pour le maintien des droits de l'homme et du citoyen et lutte inlassablement pour sa libération.
Les descriptions de la souffrance de Nizar Sassi, qui a duré des années, vont droit au cœur. Elles montrent au lecteur, que c'est le souhait d'une liberté inaliénable, inné à l'être humain, qui fait survivre quelqu'un à de telles conditions. Ce qui est impressionnant dans les descriptions de ce jeune homme, ce sont son attachement humain, son intérêt pour autrui, qui le font survivre malgré l'isolement dû aux conditions de détention. La certitude, qu'il n'est pas oublié et qu'il y a des gens qui dénoncent haut et fort l'injustice qui lui est arrivée et qui exigent la réinstauration du droit, lui donne la force de résister.
Un livre, qui malgré tout est encourageant et peut inciter chaque lecteur à réfléchir sur son engagement dans le monde.
Nizar Sassi naquit le 1er août 1979 à Lyon. Il est le deuxième de 7 enfants. Sa famille vit dans des conditions modestes et quand Nizar quitte l'école sans diplôme, il cherche un travail pour aider financièrement sa famille. Celle-ci est très importante pour lui. Il écrit sur sa mère: «Elle nous inculque la tolérance, le respect et les limites à ne jamais dépasser. Grâce à elle, je sais ce que je peux faire, et ce que je ne ferai jamais.» Au cours d'un de ses emplois, où il rencontre beaucoup de gens, Nizar fait la connaissance d'un musulman pratiquant.
Descente aux enfers pour des mois
En été 2001, à l'âge de 21 ans, par soif d'aventure et par enthousiasme pour les armes à feu, Nizar Sassi se fait enrôler dans un camp d'entraînement de tir à l'arme à Kandahar en Afghanistan. Il n'est ni religieux ni fanatique sur le plan politique et il n'a jamais jusqu'alors entendu parler d' al Qaïda ou de ben Laden.
Nizar Sassi se trouve depuis deux mois en Afghanistan lorsqu'il apprend par les médias les attentats de New York. Après les premiers bombardements contre l'Afghanistan, il décide de fuir aussi vite que possible à l'ambassade de France au Pakistan, pour de là retourner en France. Quand à la suite des attentats du 11 septembre, le Pakistan ferme ses frontières, Sassi vit pendant sa fuite le bombardement américain dans les montagnes de Tora Bora. «Des mois d'enfer», comme il écrit, «on s'attend à chaque instant à être fauché par une bombe, ou à sauter sur un de ces petits engins explosifs jaunes, gros comme un poing, dispersés par milliers lors de l'explosion des bombes qui les acheminent. On peut aussi être pulvérisé par les missiles tirés depuis les avions ou, s'il fait nuit, haché menu par le feu des hélicoptères.»
Et plus loin: «Je n'ai sans doute jamais eu autant envie de vivre que durant ces heures terribles passées sous les bombes. Lorsque les avions nous laissent un peu de répit, je me repasse le film de ma vie. Je revois les bons moments du passé. Je regrette aussi le temps perdu, toutes ces heures gaspillées durant lesquelles je n'ai rien fait de bon. Si j'avais su que ma vie pouvait s'arrêter si vite, j'aurais profité de chaque minute, de chaque seconde. Mais je ne capitule pas. Ma seule obsession, dans ce trou à rats, c'est de survivre. De toutes mes forces et de toute mon âme.»
Quand il atteint enfin le Pakistan après des mois épuisants de fuite, il est vendu comme beaucoup d'autres réfugiés par des soldats pakistanais pour une prime de 5000 dollars par tête comme «terroriste capturé» à la CIA. En tant que numéro «two-nine-four» (294), il est soumis à la torture lors des interrogatoires dans un camp militaire américain et livré à un traitement dépouillé de toute dignité humaine de la part des GI's. Le froid glacial, la privation de nourriture et de sommeil, les traitements les plus brutaux et les humiliations font son quotidien.
Des représentants de la Croix-Rouge essaient de soulager un peu le quotidien du prisonnier en lui donnant du linge chaud pour le protéger contre le froid. On lui promet d'informer sa famille. A part cela, ils ne peuvent pas faire grand'chose. Les Américains ne reconnaissent pas les conventions internationales sur le traitement des prisonniers de guerre.
Des cages installées dans des containers métalliques géants
A l'encontre de tout droit, Nizar Sassi est transféré à Guantanamo. Là-bas, maintenant en tant que numéro «325», les humiliations quotidiennes, les coups et les interrogatoires continuent. Les prisonniers sont incarcérés dans des cages d'environ 1, 80 sur 2 mètres, qui se trouvent dans des containers métalliques géants, n'offrant aucune protection de l'intimité; ce sont d'ailleurs des entreprises civiles qui les livrent à l'armée américaine. Tous les détenus sont régulièrement déplacés dans d'autres cages, afin que des liens humains entre ces derniers ne puissent pas se nouer.
«Les premières semaines sont terribles. Il fait très chaud dans les containers métalliques en plein soleil. Plus de paysage, finie la sensation du vent sur le visage. Rien que ces murs peints en vert fluo et cette lumière électrique allumée vingt-quatre heures sur vingt-quatre…»
Il sombre dans une grave dépression et un profond désespoir. Il craint de devenir fou. C'est à ce moment-là qu'il reçoit après des mois la première lettre de son frère. Celui-ci lui écrit que sa famille lutte pour sa libération et qu'il doit tenir bon.
Le fait de savoir que sa famille et ses amis ne l'oublient pas et qu'ils s'engagent pour sa liberté, donne à Nizar Sassi la force de continuer à combattre: «La seule façon d'y parvenir, c'est de rompre cette solitude, véritable prison dans la prison. Je dois absolument parler aux autres. Leur parler de tout, de rien, mais leur parler avant de perdre la raison. Leur parler pour ne plus penser.»
«Guantánamo Human Rights Commission»
Mais le Français Nizar Sassi n'est entouré dans son conteneur que de personnes de langue arabe. Alors, il décide pour survivre d'apprendre cette langue. La solidarité humaine entre les co-détenus est grande: Ils le soutiennent dans son intention en lui disant un mot et en expliquant ce qu'il signifie par des gestes. Après quatre mois, muni de rien d'autre que de sa volonté et de sa mémoire, Nizar Sassi est capable grâce à l'aide de ses compagnons de prison, de mener une conversation en arabe. Nizar écrit: «J'ai réussi mon pari (…). Surtout, j'ai tenu à distance le spectre de la dépression et de la folie. Je peux désormais m'évader à tout moment de cet endroit, rien que par la parole.» (p. 152) Et ainsi, l'intention des Américains, d'empêcher que des liens étroits entre les voisins de cellules se nouent, en déplaçant les prisonniers quotidiennement par la force, devient pour lui un enrichissement humain: «Une aubaine pour moi. Au gré des transferts, je vais ‹rencontrer› des gens de tous les pays. Ibrahim vient des Maldives. David est australien. Des Anglais, des Jordaniens, des Yéménites, des Pakistanais, et tant d'autres encore. Ils me racontent leur pays, leur vie d'avant. Grâce à eux, mes journées ne sont plus les mêmes.»
Entre-temps, une liste de la CIA avec les noms des prisonniers détenus à Guantanamo a été publiée en France. Le frère de Nizar Sassi initie dans sa commune natale un collectif de soutien. Le maire leur désigne deux avocats, William Bourdon et Jacques Debray, qui sans aucune rétribution, offrent leur concours. Ils portent plainte en France pour «détention arbitraire». Mais même une requête auprès des ministres français de la Justice et des Affaires étrangères, une pétition adressée aux députés du parlement français ne mènent à rien.
Le frère de Nizar Sassi ne cesse pas de se battre. Il part pour Londres, où l'organisation pour la défense des droits de l'homme «Guantánamo Human Rights Commission» est fondée à l'initiative des acteurs britanniques Vanessa et Corin Redgrave.
«Dire au monde ce qui se passe ici»
Début mars 2004, il s'envole pour les USA, accompagné par des membres de cette organisation, les avocats de son frère, le maire de sa commune natale ainsi que d'autres amis. Ce voyage est organisé et entièrement financé par la «American Civil Liberties Union», une association fondée en 1920 pour la protection des droits civiques et qui comprend aujourd'hui 400 000 membres.
Cette visite défraye la chronique: des conférences de presse devant la Cour suprême, devant la Maison Blanche, un entretien avec le Haut Commissaire de l'ONU et le député républicain Graham font croître l'espoir de la libération de Nizar. Nizar Sassi écrit l'effet que ce voyage a eu sur son frère: «Ce voyage avait beaucoup compté pour Aymane. Il avait eu, d'un seul coup, une autre vision de l'Amérique. Il avait rencontré des gens d'une grande humanité, qui s'étaient excusés devant lui, au nom de leur pays. Des gens qui ne voulaient pas juger sur le fond de l'affaire, ça n'était pas leur problème. Pour eux, quoi que ces gens enfermés à Guantanamo aient commis, ils n'avaient rien à faire là-bas.»
La lutte pour la liberté de Nizar Sassi a du succès. Le 26 juillet 2004, celui-ci est libéré du camp de Guantanamo.
Le 27 juillet 2004, il atterrit sur l'aéroport militaire français où il est arrêté «pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste» et est ensuite incarcéré.
Cela dure encore 18 mois avant que Nizar Sassi soit enfin libre. C'est le 9 janvier 2006.
Nizar Sassi a écrit ce livre pour tenir une promesse. Lorsqu'il quitta Guantanamo, ses compagnons de détention lui ont fait cette prière: «Nizar, dit au monde ce qui se passe ici».
 


Mercredi 19 Septembre 2007
Anne Schumacher


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20 septembre 2007 4 20 /09 /septembre /2007 22:10
Jospin dissèque "l'amateurisme insécurisant" de Royal 
 
PARIS (Reuters) 
 
Dans son livre "l'Impasse" à paraître lundi et dont Le Monde publie de nouveaux extraits, Lionel Jospin décortique au scalpel la défaite de Ségolène Royal à l'élection présidentielle.
"La raison fondamentale de l'échec de Ségolène Royal réside en elle-même. Il tient à sa personnalité, il était inscrit dans ses choix politiques", écrit l'ancien Premier ministre
Outre le manque de stature, selon lui, de Ségolène Royal et son "amateurisme insécurisant", il lui reproche d'avoir voulu construire un "mythe" pour provoquer l'engouement au lieu d'une adhésion réfléchie.
"Le soin, pour le moins inédit, mis à donner un sens symbolique à son apparence, à se vêtir de blanc, cette proximité proclamée et cette inaccessibilité organisée semblaient conçus pour provoquer ferveur et dévotion et non pas pour obtenir une adhésion réfléchie", avance-t-il.
A la fin de la campagne, ajoute l'ancien Premier ministre, "on entendit même d'improbables formules religieuses (aimons-nous les uns les autres)".
Répondant à la publication de premiers extraits du livre par Libération, le 17 septembre, Ségolène Royal a invoqué Jeanne d'Arc, Jésus sur la croix, citant cette parole du Nouveau testament : "Pardonnez-leur, parce qu'ils ne savent pas ce qu'ils font."
S'il reconnait à la candidate socialiste des "intuitions plutôt justes" sur l'ordre, l'autorité, la valeur travail, Lionel Jospin regrette les slogans qui revenaient sans cesse, comme "ordre juste", "gagnant-gagnant" ou "désirs d'avenir", comme si "le martèlement des formules pouvait remplacer les analyses et démonstrations."
Il lui reproche également d'avoir donné souvent une "impression d'improvisation" sur des questions sensibles comme le Proche-orient où elle a selon lui "changé de position en passant la frontière d'un pays à l'autre."
De même, Lionel Jospin épingle sa "candeur" à propos de la justice chinoise, dont elle vantait les mérites. "Les propos de touriste de la candidate ont sidéré l'opinion", dit-il.
Sur la question du nucléaire iranien, Ségolène Royal a choisi "de s'enfermer dans une position intenable", ajoute-t-il, expliquant qu'elle ne "semblait pas savoir" que le traité de non-prolifération nucléaire reconnait le droit d'accès de ses signataires au nucléaire civil tout en leur interdisant de développer des technologies à usage militaire.
"Dans le même temps, elle n'a jamais vraiment démystifié les mesures concrètes avancées par le candidat UMP, donnant l'impression de se contenter de généralités, de formules toutes faites", insiste-t-il.
Autre point d'attaque pour Lionel Jospin, le refus pour la candidate d'admettre qu'elle s'est trompée.
"L'incapacité absolue de rectifier une erreur s'est exprimée aussi à propos de l'étrange mot de 'bravitude' qui lui était venu à la place de 'bravoure'", note-t-il.
Pour Lionel Jospin, "les Français étaient prêts à porter une femme à la présidence de la République."
Mais Ségolène Royal "a échoué parce que, insensiblement mais inexorablement, l'idée s'est inscrite dans l'esprit de nos concitoyens que la candidate des socialistes n'avait pas la stature nécessaire pour être portée à la magistrature suprême."
"Le professionnalisme préoccupant de l'un a été préféré à l'amateurisme insécurisant de l'autre", conclut-il.
Le brûlot anti-Royal du candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2002, battu dès le premier tour, a brouillé la rentrée du Parti socialiste. Lionel Jospin s'est vu reprocher notamment d'avoir rallumé les divisions.
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19 septembre 2007 3 19 /09 /septembre /2007 22:16
Régimes spéciaux: grève des cheminots le 17 octobre, Bertrand concerte
 
PARIS (AFP)
 
 Cinq fédérations de cheminots ont appelé mercredi soir à la grève le 17 octobre contre la réforme des régimes spéciaux de retraite, sur lesquels Xavier Bertrand a entamé la concertation, tandis que les syndicats de l'Energie et de la RATP réfléchissent à leur riposte.
Les fédérations de cheminots CGT, FO, la CFTC, Sud Rail et la CGC appellent à la grève "pour agir et peser sur l'avenir du régime spécial de retraite (de la SNCF), la situation du fret SNCF et l'emploi", a annoncé Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT-Cheminots, à l'issue d'une réunion interfédérale.
L'Unsa, la CFDT et la Fgaac (agents de conduite) ont, elles, décidé de consulter leurs instances avant de décider de leur éventuelle participation.
Les syndicats doivent se retrouver prochainement pour décider des modalités de la grève, qui pourrait durer 24 heures ("grève carrée") ou être reconductible.
"1995, c'était 1995: je sais que l'histoire ne repasse pas les plats de la même façon mais il y a quand même beaucoup de sujets d'insatisfaction et de mécontentement", a répondu M. Le Reste aux journalistes qui l'interrogeaient sur une possible répétition de la grande grève d'il y a douze ans contre le plan Juppé.
"Nous ne sommes pas entendus de la part de la direction de la SNCF et du gouvernement, une intervention des cheminots est donc nécessaire pour (...) imposer d'autres choix beaucoup plus porteurs et en rapport avec l'intérêt général", a-t-il ajouté, en espérant que "cette journée nationale de grève puisse aussi aider à construire des mobilisations interprofessionnelles, sur les retraites comme sur d'autres sujets".
Les fédérations de l'énergie (CGT-CFDT-CFTC-FO-CFE-CGC) étaient aussi réunies mercredi soir pour décider leur "riposte" face à de multiples sujets de mécontentement: réforme des régimes spéciaux, mais aussi fusion Suez-GDF et privatisation de GDF.
Jeudi, ce sera au tour des syndicats de la RATP de se retrouver pour "définir un ensemble d'initiatives", permettant le "maintien" du régime spécial dont bénéficient les salariés de l'entreprise de transport public francilienne, d'après la CGT.
Mercredi, le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a débuté une concertation qui doit durer deux semaines afin de préciser "les principes communs de l'harmonisation" des régimes spéciaux avec le régime de la fonction publique, conformément à ce que lui a demandé mardi le chef de l'Etat.
Il a reçu le président de la CFTC, Jacques Voisin, qui a fait état d'un calendrier "plus souple" que prévu, un projet devant, selon lui, être soumis aux partenaires sociaux à l'issue des 15 jours de la première concertation, qui doit être suivie d'une négociation "entreprise par entreprise".
La réforme devra avoir été menée "d'ici à la fin de l'année", a précisé M. Bertrand.
Reçue à son tour, la présidente de la SNCF, Anne-Marie Idrac, a salué la méthode des pouvoirs publics, se disant "très frappée par la bonne écoute du ministre sur l'identité cheminote" et "sur le maintien d'éléments de spécificité forte dans le cadre des évolutions envisagées".
De leur côté, les syndicats de fonctionnaires, qui ne sont pas concernés par la réforme des régimes spéciaux mais ont vivement dénoncé le discours de Nicolas Sarkozy mercredi, doivent se réunir vendredi pour arrêter leur stratégie.
 
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18 septembre 2007 2 18 /09 /septembre /2007 21:10
Steve Watson (Prison planet) - La nouvelle video de ben Laden : Falsification à 100% <http://usa-menace.over-blog.com/article-7109794.html> . 


A noter qu'il est question dans cet article d'Adam Gadahn dont nous avons déjà parlé ICI. <http://usa-menace.over-blog.com/article-4159589.html> .. il aurait d'après le FBI réalisé le script de la video... mais il serait, en réalité, un agent du Mossad... lire ICI. <http://www.prisonplanet.com/articles/september2007/100907_double_agent.htm> .. voir aussi ICI, la "transformation" des terroristes par le FBI <http://www.fbi.gov/terrorinfo/terseekinfomartyr.htm> ... lire aussi ICI <http://www.prisonplanet.com/articles/september2007/090907SITE.htm>  que l'organisation SITE -directrice Rita Katz- est directement connectée aux services de renseignements israéliens. Ce que nous avions aussi supputé <http://usa-menace.over-blog.com/article-7098922.html> .
Alors effectivement regardez la video à partir d'1mn58  et vous allez voir que ben Laden est complètement figé, plus rien ne bouge jusqu'à 12 m 30 s. Puis se refige à 14mO2. Prostré le ben laden made by les manipulateurs de tous poils qui sont aussi nul en mise en scène que toute leur propagande mensongère pour faire avaliser leurs crimes. L'heure approche de l'addition
.
La nouvelle vidéo d'Oussama Ben Laden est une falsification béton et même pas bien réalisée. Toutes les références à l'actualité faites soit-disant par Ben Laden se produisent à un moment dans la vidéo où l'image se fige et où l'audio est seulement présent. Ben Laden présente aussi la vidéo d'un martyr pré-enregistrée d'un des pirates de l'air présumé du 9/11, Waleed al Shehri, qui a été annoncé par BBC comme toujours bel et bien vivant en Arabie Saoudite.
Les blogs comme celui-ci <http://www.boomantribune.com/story/2007/9/9/61032/95401> sont montés en flèche car ils ont été les premiers à montrer les aspects louches de la vidéo qui est devenue publique pour la première fois aujourd'hui :
La vidéo d'Oussama Ben Laden largement annoncée aux américains a une particularité qui jette un doute sérieux sur son authenticité : les images vidéos se figent à environ 1 minute et 58 secondes et reprennent seulement de nouveau à 12:30. La vidéo se fige alors de nouveau à 14:02 reste statique jusqu'à la fin. Toutes les références à l'actualité, comme le 62ème anniversaire du bombardement atomique américain du Japon, Sarkozy et Brown étant les chefs de la France et du Royaume-Uni, respectivement, se produisent quand la vidéo est figée ! Les mots prononcés quand la vidéo est en mouvement ne contiennent aucune référence aux événements contemporains et pourraient avoir été (et étaient probablement) fait avant l'invasion américaine de l'Iraq.
Les empreintes audio ont vraiment l'air d'être la voix d'un simple speaker. Je soupçonne qu'ils se sont servis d'une video qui été doublée pour cette opération, avec la vidéo figée, ils ont collé la voix audio sur une video originale. 
 

Watch the video:
Aussi, le fait est que Ben Laden commence à parler des 19 pirates de l'air alors que la video semble figée comme si cela avait coupé au montage ou changé.
Pendant ce temps ABC's The Blotter <http://blogs.abcnews.com/theblotter/2007/09/second-bin-lade.html>  dit qu'une deuxième bande d'Oussama Ben Laden a été enregistrée au même endroit que la vidéo réalisée la semaine dernière :
Les services de renseignements qui ont vu la bande pensent qu'elle est directement rattachés à l'anniversaire du 9/11 parce que le chef d'al Qaeda présente la vidéo du martyr préenregistrée d'un des pirates de l'air 9/11, Waleed al Shehri.
Waleed al Shehri était soit-disant un des pirates de l'air sur le vol 11 d'American Airlines qui a percuté la Tour Nord du WTC.
Non, vraiment Waleed al Shehri n'était pas un des pirates de l'air sur le vol 11, comme  comme l'a annoncé la BBC
<http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/middle_east/1559151.stm>  et d'autres média peu de temps après le 9/11. Le rapport qui est vite parti aux oubliettes à la suite des attaques exposait :
Le pilote saoudien Waleed Al Shehri était un de cinq hommes dont le FBI disait qu'il s'était délibérément scratché lors du vol 11 d'American Airlines dans le WTC le 11 septembre.
Sa photographie a été diffusée et est, depuis, apparu dans les journaux et à la télé dans le monde entier.

Maintenant il proteste de son innocence de Casablanca, au Maroc. 

Il a dit aux journalistes là qu'il n'a rien en commun avec les attaques sur New York et Washington et qu'il vivait au Maroc quand ils sont arrivés. Il a contacté tant les autorités saoudiennes qu'américaines, selon les rapports de presse saoudiens.
Demandez-vous donc pourquoi Oussama Ben Laden donne l'impression que cet homme était sur le vol 11 et pourquoi il existe une vidéo d'un martyr alors que cet homme est toujours vivant et n'est pas retenu, ni cherché par le FBI pour sa connexion avec le 9/11 ?
La diffusion de la vidéo a été retardée pour provoquer une frénésie chez les mass-média  à l'approche du sixième anniversaire des attaques. Les services de renseignement et les principaux mass-média ont eu la video en leur possession depuis un certain nombre de jours si ce n'est pas de semaines, et elle a seulement été divulguée sur Internet aujourd'hui. 

Pourtant les rapports <http://prisonplanet.com/articles/september2007/090907Wanted.htm> continuent d'affluer en exposant : "pour la première fois depuis presque trois ans, le nouveau message de Ben Laden sera dévoilé sur les écrans de télévison à travers le monde et qu'il fait une déclaration télévisée pour marquer le sixième anniversaire des attaques du 11 septembre."
Oussama Ben Laden ne contrôle pas les agences de renseignements américaines ou les mass-média principaux, il y a eu une décision consciente de retarder la diffusion de la vidéo pour lui donner l'impact maximum sur l'anniversaire de 9/11. Dans ce sens, même si vous voulez toujours croire que les vidéos sont des productions authentiques d'Al Qaeda, en face il y a toute l'évidence du contraire, il n'y a aucun démenti que nos propres mass-média à l'ordre du gouvernement utilisent les bandes comme de la propagande.
L'absence de questionnement de la part de tous les principaux médias ou même l'absence de tout soupçon quant à la fixité des images dans la vidéo aux points précis où Ben Laden parle de l'actualité est scandaleux et trahit un manque total de volonté pour correctement enquêter et signaler des renseignements exacts.
A leur crédit certains analystes ont montré que  la barbe
<http://www.prisonplanet.com/articles/september2007/080907beard.htm>  d'Osama est entièrement fausse tandis que d'autres apologistes ont essayé de le faire passer comme un "changement d'image" pour le chef terroriste, en disant qu'il a teint sa barbe et ses cheveux dans un effort de sembler plus jeune et plus sévère, que d'autres en citant l'agence de renseignements de  l'Institut SITE <http://www.prisonplanet.com/articles/september2007/090907SITE.htm> , ont ridiculement fait ressortir que c'est "la pratique commune" parmi les hommes Musulmans. En réalité c'est entièrement rare pour les hommes Musulmans de teindre leurs barbes en noir.
Les vidéos de Ben Laden diffusées auparavant se sont révélées être de vieux films datant d'il y a cinq ans, et que les principaux mass-médias font encore toujours passer comme des nouvelles <http://www.prisonplanet.com/articles/july2007/180707oldfootage.htm> . <javascript:void(0);/*1189564681470*/>  

Dans notre article précédent <http://www.prisonplanet.com/articles/september2007/070907_ladens_help.htm> , nous avons exposé comment presque chaque soit-disant bande d'"Al-Qaeda" a été diffusée à des époques ou à des moments politiquement opportuns pour l'administration  Bush et les néo-cons.
Nous avons aussi accentué les conclusions de notre enquête précédente concernant IntelCenter, le soi-disant "intermédiaire", bien nommé "middle-man" derrière le mass-média El-Sahab, diffuseur du réseau terroriste d'Al-Qaeda et la diffusion publique des bandes. En réalité, toute l'évidence montre qu'IntelCenter est lui-même directement lié à  la diffusion des bandes et de son rôle envers le complexe industriel-militaire.
En plus, les services de renseignement ont  précisé
<http://www.prisonplanet.com/articles/september2007/100907_double_agent.htm>  qu'ils voient Adam Gadahn, alias Adam Pearlman, comme le scénariste de la dernière vidéo d'Oussama Ben Laden. La CIA nous ferait croire que Gadahn est "l'Américain Al Qaeda", le citoyen américain qui aurait mal tourné. Pourtant si vous effectuez un minimum de recherche sur Gadahn, vous découvrirez comme actualité principale qu'il est un Sioniste juif hardcore qui a écrit une fois des essais mordants condamnant des Musulmans comme "les terroristes sanguinaires,".
La propagande ne peut pas être mieux accentuée qu'avec une analyse superficielle de la nouvelle vidéo. Qui a ajouté la nouvelle toile de fond représentant un avion volant dans des 11 et des 9 ? Il n'a certainement pas été présent dans la vidéo réelle, ni dans celle diffusée la semaine dernière. Aussi, qui exactement se tire d'embarras avec l'image publique de ben Laden cette semaine ?
La perpétuelle continuation de ce mythe a atteint le point culminant de la farce désormais. Il ne peut plus y avoir aucun doute que ces bandes de propagande diffusées de manière systématiques, révisées et fabriquées, qui sont imposées aux Américains ne représentent rien d'autre qu'un canular ou hoax organisé par les Néo-cons pour renforcer la fausse version officielle du 9/11 et la légitimité de la soi-disant guerre à la terreur. 

Sources Info wars  
<http://www.infowars.net/articles/september2007/100907BinLaden.htm>
Posté par Adriana Evangelizt
http://usa-menace.over-blog.com/article-7109794.html

 
 
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18 septembre 2007 2 18 /09 /septembre /2007 21:06
Bil’in ! Bil’in !

Uri Avnery
 


Quand mes amis sont en proie au désespoir, je leur montre un morceau de béton peint que j’ai rapporté de Berlin.
C’est l’un des restes du mur de Berlin que l’on vend dans cette ville.
Je leur dis que j’ai l’intention, le moment venu, de demander le droit de vendre des morceaux du Mur de séparation.
Quelquefois, quand je donne une conférence devant un auditoire allemand, je pose la question : "Combien d’entre vous croyaient, une semaine avant la chute du mur, que celle-ci interviendrait de leur vivant. ?" Personne n’a jamais levé la main.
Mais le mur de Berlin est tombé. Cette semaine cela s’est aussi passé ici - certes, seulement à un endroit, sur une petite section de la barrière - quand la Cour suprême a décidé que le gouvernement devait démanteler l’obstacle (qui à cet endroit consiste en une clôture, avec fossés, routes de patrouilles et fils de fer barbelés) et le réinstaller plus près de la Ligne verte.
La Bible nous commande : "Quand ton ennemi tombe, ne te réjouis pas, et quand il s’effondre, que ton cœur n’exulte pas" (Proverbes XXIV,17) [traduction empruntée à La Bible, Ancien Testament, tome 1, Editions La Pleiade - ndt]. Ce commandement est très difficile à observer.
L’ennemi, dans ce cas, est l’"obstacle de séparation". Il est difficile de ne pas se réjouir, même si c’est une joie limitée, une joie conditionnelle, parce que nous avons gagné une bataille, pas la guerre.
Premièrement, une partie de la terre de Bil’in a été rendue, mais pas toute. La nouvelle barrière restera loin de la Ligne verte. La longueur de la section devant être démantelée est de moins de deux kilomètres.
Deuxièmement, Bil’in est seulement un des nombreux villages dont la terre a été volée au moyen du Mur.
Troisièmement, le mur est seulement un des moyens de l’occupation, et l’occupation devient pire chaque jour.
Quatrièmement, dans beaucoup d’autres endroits, la Cour suprême a confirmé le tracé de la barrière, même quand elle vole des terres palestiniennes au moins autant qu’à Bilin.
Cinquièmement, la décision de Bilin a aussi un aspect négatif : elle donne à la Cour un alibi aux yeux du monde. Elle confère aux colons une légitimité apparente dans beaucoup d’autres endroits. Il ne faut pas oublier pour le moment que la Cour suprême est un des instruments de l’occupation, même si quelquefois elle essaie de l’alléger.
Comme pour souligner ce point, la Cour elle-même s’est empressée cette semaine de rendre un autre jugement, donnant une autorisation rétroactive à un autre quartier de colonie qui a été aussi construit sur la terre de Bilin.
Cependant, malgré tout : dans cette lutte désespérée, même une petite victoire est une grande victoire. Particulièrement à Bilin.
CAR BILIN est un symbole. En deux ans et demi, il est devenu une part de notre vie.
Ici, chaque vendredi, depuis 135 semaines sans exception, une manifestation a lieu contre la barrière.
Qu’y a t-il de si spécial à Bilin, un petit village perdu, dont le nom n’était connu auparavant que de quelques étrangers, et encore ?
La lutte y est devenue un symbole en raison d’une combinaison inhabituelle de caractéristiques :
(a) DÉTERMINATION. Le courage des gens de Bilin. Dans d’autres villages aussi, les manifestants ont montré du courage, mais ici la persévérance acharnée force l’admiration. Semaine après semaine, ils reviennent. Des militants ont été arrêtés encore et encore, plus d’une fois blessés. Le village entier a souffert du terrorisme des autorités d’occupation.
Plus d’une fois, j’ai été remué à la vue de la résistance de ce petit village. J’ai vu des jeeps blindées qui le prenaient d’assaut, sirènes hurlant hystériquement, des policiers lourdement armés qui sautaient de ces jeeps et lançant gaz et grenades assourdissantes dans toutes les directions, des jeunes garçons qui arrêtaient les jeeps de leur corps.
(b) PARTENARIAT. Le partenariat triangulaire entre les habitants du village, des militants de la paix israéliens et des représentants de la solidarité internationale.
C’est une sorte de partenariat qui ne s’est pas exprimé dans des discours ronflants ou des rencontres stériles dans de luxueux hôtels à l’étranger. Il s’est forgé sous les nuages de gaz lacrymogènes suffocants, sous les jets des canons à eau, sous le feu des tirs de grenades assourdissantes et des balles d’acier gainées de caoutchouc, et dans des ambulances du Croissant rouge aussi bien que dans des lieux de détention de l’armée. Il a donné naissance à une camaraderie et une confiance mutuelles, au moment même où celles-ci semblaient avoir été perdues pour toujours dans notre pays.
Depuis la mort de Yasser Arafat, la coopération entre mouvements de paix palestiniens et israéliens a décliné sur plusieurs plans. Beaucoup de Palestiniens ont désespéré des Israéliens, qui n’ont pas réussi à obtenir le changement espéré, et beaucoup de militants israéliens de la paix ont perdu espoir face à la réalité palestinienne. Mais à Bilin, la coopération s’est épanouie.
Les militants israéliens, conduits par les jeunes femmes et hommes résolus des "Anarchistes contre le Mur", ont prouvé aux Palestiniens qu’ils ont un partenaire israélien auquel ils peuvent faire confiance, et les gens de Bilin ont prouvé à leurs amis israéliens qu’ils ont des partenaires fiables et déterminés. Je suis fier du rôle que Gush Shalom a joué dans cette bataille.
Maintenant, la Cour a prouvé que de telles manifestations, que beaucoup considéraient désespérées, peuvent cependant donner des fruits.
(c) NON-VIOLENCE. Toujours et partout. Mahatma Gandhi et Martin Luther King auraient été fiers de tels disciples.
La non-violence fut entièrement du côté des manifestants. Je peux témoigner comme témoin oculaire : dans toutes les manifestations auxquelles j’ai participé, je n’ai pas vu un seul exemple de manifestant levant la main sur un soldat ou un policier. Quand, au cours d’une de ces actions de protestation, des pierres ont été lancées depuis les rangs des manifestants, des films vidéo ont démontré de manière concluante qu’elles avaient été lancées par des policiers en civil.
En réalité, il y eut de la violence dans les manifestations. Beaucoup de violence. Mais elle venait des soldats et des policiers des frontières qui ne pouvaient pas supporter, je suppose, la vue de Palestiniens et d’Israéliens agissant ensemble.
Généralement, les choses se déroulaient ainsi : les manifestants défilaient ensemble du centre du village vers la clôture. A l’avant des jeunes gens marchaient en portant sur eux ou brandissant des symboles de non-violence. Une fois, ils étaient menottés l’un à l’autre, une autre fois ils portaient de grands portraits de Gandhi et de Martin Luther King, une autre fois, ils s’enfermaient dans des cages - imagination et créativité se donnaient libre cours. Quelquefois des personnalités connues marchaient en tête, bras dessus bras dessous.
Près de la clôture, un contingent important de soldats et de policiers des frontières les attendaient, portant des boucliers et des gilets pare-balle et armés de pistolets et de lance-grenades, menottes et matraques accrochés à la ceinture. Les manifestants ne s’arrêtaient pas mais avançaient vers la porte, tapant sur elle, la secouant, en brandissant des drapeaux et en criant des slogans. Les soldats ouvraient le feu avec des gaz et des grenades assourdissantes et des balles recouvertes de caoutchouc. Quelques manifestants s’asseyaient sur le sol, d’autres battaient en retraite et revenaient et repartaient et revenaient, etc. Certains étaient traînés de force, leur dos dénudés égratignés le long de la route et des rochers, suffoquant sous les gaz. Des arrestations étaient opérées. Des plaies étaient soignées.
Quand la manifestation prenait fin et que les participants retournaient vers le village, les garçons du coin commençaient à lancer des pierres aux soldats, qui répondaient avec des balles de caoutchouc. Des poursuites s’engageaient entre les oliviers, les garçons agiles ayant généralement l’avantage.
Quelquefois, les jets de pierres commençaient même plus tôt, quand les garçons voyaient de loin la concentration de forces camouflées dans les bosquets du village et les manifestants emmenés de force dans des véhicules de l’armée. Mais, conformément à l’accord entre eux, les protestataires n’ont jamais utilisé la violence, pas même quand ils étaient traînés sur le sol pierreux ou étaient frappés et battus alors qu’ils étaient au sol.
Cette combinaison de détermination, de partenariat et de non-violence est ce qui a transformé Bilin en un phare de la lutte contre l’occupation.
L’AFFAIRE de Bilin a une autre face, qui fut révélée dans toute son horreur ces quelques dernières semaines.
La Cour suprême a décidé que le tracé de la clôture dans ce secteur n’était pas fondé sur des considérations de sécurité, mais était conçu dans le but d’agrandir les colonies. Pour nous, bien, sûr, ce n’était pas une découverte. Tous ceux qui y sont allés, y compris des diplomates étrangers, l’ont vu de leurs propres yeux : le tracé a été défini de telle sorte que la terre de Bilin soit annexée de facto à Israël, pour permettre la réalisation d’un énorme projet de construction de maisons appelé "Matityahu East", extension de la colonie Matityahu (et aussi Modiin Illit et Kiryat Sefer) qui est déjà installée.
Dans une seconde décision cette semaine, la Cour suprême, au nom d’un prétendu "équilibre", a décidé que le complexe d’habitations déjà réalisé à Matityahu, également sur les terres de Bilin, peut rester là et être habité, en dépit du fait que la même Cour l’avait antérieurement interdit.
Et qui construit Matityahu ?
Il y a quelques semaines, un énorme scandale a éclaté. Le coupable est une entreprise de construction appelée Heftsiba. Elle a fait faillite, entraînant avec elle les appartements que ses clients avaient déjà payés. Beaucoup d’entre eux ont perdu toutes leurs économies.
Le propriétaire de la société s’est enfui et a été retrouvé en Italie. Les dettes de l’entreprise approchent le milliard de dollars. La police soupçonne le fuyard d’avoir volé d’immenses sommes.
Et devinez quoi : c’est la même société qui a construit le quartier originel de Matityahu, et qui devait construire le nouveau projet Matityahu sur les terres volées au moyen de la "barrière de sécurité". Elle construisit aussi le monstrueux complexe immobilier de Har Homa et d’autres quartiers dans les territoires occupés.
Qui peut maintenant contredire ce que nous disons depuis des années, à savoir que les colonies sont un énorme business de milliards de milliards de dollars, qui est entièrement basée sur des propriétés volées ?
Tout le monde connaît ce qui fait le noyau dur des colons, des fanatiques nationalistes-messianiques, qui sont prêts à expulser, tuer et voler, parce que leur Dieu leur a dit de le faire. Mais, autour de ce noyau s’est agglutiné un grand groupe de gangsters, d’opérateurs immobiliers, qui mènent leurs sales et très lucratives affaires derrière l’écran du patriotisme. Dans ce cas, le patriotisme est vraiment le refuge des crapules.
Talia Sasson, avocate nommée à l’époque par le gouvernement pour faire une enquête sur l’installation d’avant-postes de colonisation "illégaux", a conclu que la plupart des dirigeants des ministères et de l’armée avaient violé la loi et coopéré secrètement avec les colons. On pourrait croire qu’ils ont agi ainsi par sentiment patriotique. J’ai des doutes. J’ose supposer qu’il doit y avoir des centaines de politiciens, de fonctionnaires et d’officiers qui ont reçu de substantiels pots de vin de la part d’hommes d’affaires qui encaissent des milliards de leur transactions "patriotiques".
P.S. :
L’homme qui a eu l’idée du Mur est Haïm Ramon, alors l’un des dirigeants du parti travailliste. Ramon a commencé sa vie politique comme une des "colombes" du parti (quand c’était populaire). Plus tard, il est passé au parti Kadima (quand cela était rentable).
Cette semaine, Ramon a proposé de couper l’électricité qu’Israël fournit à la bande de Gaza, en punition des tirs de fusées Qassam sur Sderot. On doit rappeler que, depuis le début de l’occupation, les gouvernements israéliens y ont empêché l’installation de systèmes d’eau et d’électricité indépendants, afin d’être sûrs que la bande serait complètement dépendante d’Israël sur les questions de vie et de mort.
Maintenant Ramon propose de couper cette source de vie, pour plonger Gaza dans l’obscurité, couper l’électricité pour les hôpitaux et les réfrigérateurs, comme punition collective - ce qui constitue un crime de guerre. Son gouvernement a en principe accepté la proposition.
Si Bilin représente la lutte des Fils de la lumière, Ramon représente sûrement - très littéralement - les fils des Ténèbres.
(Le compte-rendu et les photos de la manifestation de la victoire qui a eu lieu ce vendredi peuvent être consultés sur www.gush-shalom.org)
Article publié, en anglais et en hébreu, le 9 septembre 2007 sur le site de Gush Shalom 

Traduit de l’anglais "Bil’in ! Bil’in !" pour l’AFPS : SW
 


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17 septembre 2007 1 17 /09 /septembre /2007 20:35
Paris s'alarme sur le nucléaire iranien, Téhéran réplique
 
PARIS (Reuters)
 
 Pour la seconde fois en moins de 24 heures, Paris a tiré la sonnette d'alarme lundi sur le dossier du nucléaire iranien, au grand dam de Téhéran qui a accusé la France d'entretenir artificiellement la crise.
Le Premier ministre, François Fillon, a fait état, à la suite de Bernard Kouchner, d'une situation de très grande tension avec l'Iran mais a souligné que la France entendait épuiser tous les moyens diplomatiques pour "éviter la guerre".
"La menace que fait peser sur le monde l'existence d'une arme iranienne nucléaire est réelle", a dit le Premier ministre à des journalistes en marge d'une visite au 1er Régiment d'infanterie de marine, à Angoulême (Charente).
"Le ministre des Affaires étrangères a raison de dire que la situation est dangereuse et qu'elle doit être prise au sérieux", a-t-il souligné.
Bernard Kouchner a déclaré dimanche que la communauté internationale devait "se préparer au pire" dans la crise du nucléaire iranien. "Le pire, c'est la guerre", a-t-il dit quand on lui demandait ce qu'il entendait précisément par ce terme.
Le gouvernement de Téhéran a condamné lundi les propos de Bernard Kouchner, contraires selon lui à "la tradition historique et culturelle de la France et à sa civilisation".
Le ministre français des Affaires étrangères s'écarte en outre de la politique de l'Union européenne, a estimé le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Mohammad al Hosseini.
Après avoir cité al Hosseini critiquant les propos "provocants" de Kouchner, l'agence officielle Irna a envoyé une nouvelle version dans laquelle le ministre iranien parle de "déclarations qui provoquent la crise".
Dans un commentaire, l'agence accuse la France d'"extrémisme" et s'en prend directement au président français. "Depuis que (Nicolas) Sarkozy est à l'Elysée, un Européen s'est glissé dans la même peau que celle des Etats-Unis, dont il imite les 'sorties' et les postures nuisibles", écrit Irna.
"Le nouveau gouvernement français pense que la meilleure approche sur l'arène internationale est de porter atteinte à la paix et de favoriser la tension", ajoute l'agence.
 
TENSION EXTREME
 
Soupçonnant l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique - ce qu'il nie -, l'UE et les Etats-Unis envisagent une nouvelle série de sanctions contre Téhéran dans l'espoir d'amener les Iraniens à cesser leurs activités nucléaires sensibles.
"Ce que le président de la République a décidé, a dit aussi François Fillon, ce sont des sanctions les plus sévères possibles à l'égard du gouvernement iranien s'il perdure dans son projet de construire une force nucléaire autonome".
"Je crois que les sanctions n'ont pas encore été jusqu'au bout de ce qu'il est possible de faire. Je crois par ailleurs qu'il faut écouter le peuple iranien qui n'est pas forcément unanime dans son appréciation de la politique qui est conduite par son gouvernement", a-t-il dit.
"Une confrontation avec l'Iran, c'est la dernière extrémité que n'importe quel responsable politique peut souhaiter", a-t-il souligné, ajoutant qu'il n'avait "pas de raison" à ce stade "d'en dire plus" sur la perspective d'un conflit.
"Je crois que les Iraniens doivent comprendre que la tension est à son extrême et en particulier dans la région, dans la relation entre l'Iran et ses voisins, dans la relation entre l'Iran et Israël. Nous sommes dans une situation de très grande tension", a affirmé François Fillon.
L'Allemagne a de son côté réagi aux déclarations françaises en replaçant le problème sur le seul terrain de la négociation.
"Il serait complètement faux de parler de menaces de guerre", a déclaré le porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères.
Martin Jäger a souligné que le gouvernement allemand était fermement engagé dans la voie de la diplomatie. "Toute autre option n'est pas objet de discussion", a-t-il ajouté.
A Washington, la porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perino, a affirmé que les Etats-Unis cherchaient une solution diplomatique à la crise iranienne.
"Le président (George W. Bush) pense que nos problèmes avec l'Iran peuvent être résolus diplomatiquement", a-t-elle déclaré.
"Comme l'a dit le président, aucun chef d'Etat ne doit écarter quelque option que ce soit. Mais nous utilisons des canaux diplomatiques afin d'obtenir de l'Iran qu'il remplisse ses obligations internationales sous l'autorité du Conseil de sécurité des Nations unies", a-t-elle ajouté.
Le secrétaire général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Mohamed ElBaradei, a appelé au calme. "Nous devons garder notre sang-froid et ne pas faire du battage autour de la question iranienne", a-t-il dit.
 
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16 septembre 2007 7 16 /09 /septembre /2007 21:26
Manifestation anti guerre à Washington 


 
Des dizaines de milliers des anti-guerres ont organisé une manifestation, hier, de la Maison Blanche au Congrès demandant la fin de la guerre en Irak. Les policiers ont arrêté au moins 160 manifestants qui tentaient d'entrer au Congrès. Quand les policiers ont eu recours à la violence et utilisé les sprays chimiques, les manifestants ont réagi en lançant des différents objets vers eux et en scandant "Honte à vous !" Les manifestants portaient des pancartes sur lesquelles il était écrit : "sortez vos soldats d'Irak !" Les manifestants ont demandé également la motion de censure de Bush. Les organisateurs ont estimé à 100,000 le nombre des manifestants.
 
Dimanche 16 Septembre 2007
IRIB
 
 
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