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11 janvier 2017 3 11 /01 /janvier /2017 20:55

 

http://www.liberation.fr/france/2017/01/11/un-seul-des-ex-goodyear-relaxe-du-sursis-pour-les-autres_1540651

 

Un seul des anciens employés de Goodyear Amiens Nord relaxé, du sursis pour les autres

 

Par Amandine Cailhol

 

Mercredi 11 Janvier 2017

 

La cour d'appel d'Amiens a condamné sept anciens salariés de Goodyear Amiens Nord, poursuivis pour séquestration, à des peines de prison avec sursis allant jusqu'à douze mois. Leur avocat entend se pourvoir en cassation. Un seul salarié à bénéficié d'une relaxe.

Ils encouraient jusqu’à cinq ans de prison. Trois ans après la fermeture de leur usine, les huit de Goodyear, poursuivis pour séquestration et violence en réunion, ont finalement été condamnés par le tribunal d’Amiens à des peines de sursis allant jusqu’à un an. Un jugement plus clément que les réquisitions du parquet, deux ans de prison avec sursis, et que la peine prononcée en première instance, vingt quatre mois de prison, dont neuf mois de prison ferme. Mais qui est toutefois loin de satisfaire les huit anciens salariés, dont cinq syndicalistes de la Confédération Générale du Travail (CGT), qui demandaient la relaxe.

D’où leur décision de se pourvoir en cassation, selon leur avocat Fiodor Rilov.

Dans le détail, quatre d’entre eux, dont Mickaël Wamen, l'ancien leader de la CGT de l’usine, ont été reconnus coupables de séquestration et condamnés à douze mois de prison avec sursis, tout en étant relaxés du chef d’accusation de violence en réunion. A l’inverse, trois salariés ont été relaxés du chef de séquestration, mais reconnus coupables de violence en réunion. Deux d’entre eux ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis et le troisième à deux mois de prison avec sursis. Le dernier a été relaxé.

Une distinction entre prévenus qui étonne leur avocat. « Notre objectif, c’était la relaxe pour la totalité des salariés. Nous avons obtenu la moitié, puisque quatre des prévenus sont relaxés pour les faits de séquestration. C’est un progrès significatif mais pas suffisant. Nous n'allons donc pas nous arrêter là ». Même mécontentement sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter, où la décision est comparée à celle rendue, quelques jours plus tôt, dans le cadre de l’affaire de Christine Lagarde.

Au cours des trois dernières années, les huit prévenus n’ont eu de cesse de plaider la légitimité de leur action et de leur colère. Celle du 6 janvier 2014, jour où deux cadres de l’usine avaient été retenus pendant une trentaine d’heures dans les locaux de l’usine de pneus d’Amiens, alors que la direction venait d’annoncer qu’elle mettait la clé sous la porte.

Les prévenus n’en démordent pas. Ils n’ont rien à se reprocher. « Selon l’accusation, les huit prévenus ont participé à un événement empêchant les deux cadres de se mouvoir librement. Tout le débat est là. Est-ce que, oui ou non, il y a des preuves de cela ? La réponse est non. Il n’y a rien », expliquait à Libération leur avocat, au mois d’octobre 2016, lors du procès en appel. « Au contraire, leur présence a permis d’éviter le drame ».

D’où leur demande de relaxe, maintenue tout au long du procès, un message aussi porté par les quelque trois cent cinquante militants environ, issus notamment des rangs de la CGT, qui s’étaient rassemblés, dans l’attente du jugement, devant le palais de justice, pour les soutenir. Trois mois plus tôt, ils étaient également plusieurs milliers, venus de toute la France, réunis au même endroit et dans un parc de la ville, pour réclamer la relaxe des anciens employés de Goodyear Amiens Nord. Une mobilisation sur laquelle Fiodor Rilov compte pour appuyer son pourvoi en cassation et, au travers de cette affaire, « faire lever l’épée de Damoclès qui pèse sur tous les salariés qui se battent pour sauver leur emploi ».

 

 

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