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28 novembre 2017 2 28 /11 /novembre /2017 18:55

 

 

http://www.leparisien.fr/paris-75/paris-le-bidonville-de-la-petite-ceinture-evacue-ce-mardi-matin-28-11-2017-7419618.php

 

Le bidonville de la petite ceinture de nouveau évacué

 

Cette quatrième évacuation du campement était attendue avec appréhension par les roms, mais aussi par les riverains qui redoutent un retour d’ici peu.

« Quand est-ce que cela casse ». La question revenait lancinante ces derniers jours chez les deux cent cinquante roms, dont une centaine d’enfants, du bidonville de la porte des Poissonniers, dans le dix-huitième arrondissement de Paris. Mardi 28 Novembre 2017, dès 7 heures 30 du matin, cent treize personnes, dont cinquante cinq enfants, ont été mises à l’abri dans des hôtels et des centres d’hébergement d’urgence, annonce la préfecture d’Ile-de-France. L’opération, qui a mobilisé une centaine de policiers, s’est déroulée dans le calme, selon Yann Drouet, chef de cabinet du préfet de police de Paris.

Dès l’aurore, les pelleteuses avaient commencé à s’attaquer de nouveau au village de la centaine de cahutes alignées le long de l’ancienne voie de chemin de fer de la petite ceinture.

Ordonnée par le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Paris au mois de septembre 2017, ce sera la quatrième expulsion de ce campement géant apparu à la fin de l'année 2013.

A la préfecture de région, on annonce une opération transparente et préparée de longue date pour reloger un maximum d’occupants. « Nous essaierons de prendre en charge tout le monde », souligne-t-on dans l’entourage du préfet. « La priorité sera donnée aux plus vulnérables, les malades, les femmes enceintes, les enfants de moins de trois ans et les parents d’enfant scolarisés », énumère un spécialiste du dossier, « nous proposerons aussi quelque chose aux personnes en insertion, qui ont un Contrat de travail à Durée Déterminée (CDD) ou un Contrat de travail à Durée Indéterminée (CDI) ». Des places en hébergement d’urgence seront mobilisées sur toute la région parisienne.

Reste que cette nouvelle évacuation inquiète chez les associations de soutien, qui ont organisé une conférence de presse, Lundi 27 Novembre 2017, craignant un gâchis humain. « Ces solutions ne seront pas adaptées aux projets des personnes », dénonce Florian Huyghe, chargé de mission à la Fondation Abbé Pierre, « nous demandions à travailler en amont et dans le temps ». Selon ces structures, un éclatement précipité des familles aux quatre coins de l’Ile-de-France mettrait à mal les parcours d’insertion, de scolarisation et de soins, engagés par les habitants.

Déjà expulsée au mois de février 2017 du bidonville de la porte des Poissonniers après un incendie, Elena, mère de trois enfants, espère ne pas revivre l’errance qui l’a menée d’hôtels à d’autres campements de Seine-Saint-Denis avant un retour à la porte des Poissonniers.

« J’aimerais avoir un logement stable, que mes enfants restent scolarisés et trouver un travail de femme de ménage », énumère la trentenaire qui ne sait pas où elle dormira, Mardi 28 Novembre 2017.

Au début du mois de novembre 2017, plusieurs associations avaient demandé en vain aux autorités de surseoir à l’expulsion du bidonville jusqu’à la fin de la trêve hivernale, le 31 mars 2018. « Nous aurions pu organiser une sortie progressive du terrain. Cela aurait été innovant pour une ville comme Paris », avance Nathalie Jantet, du Secours Catholique.

Une occasion manquée, comme celle du projet d’auto construction de hameaux-passerelles portée par l’association des Bâtisseurs de Cabanes pour reloger les familles roms. « La ville de Paris n’a pas de foncier pour ce projet. Pourtant, elle en trouve bien pour Réinventer Paris », grince son secrétaire adjoint, André Feigeles.

L’apparition d’un cinquième campement sur cette portion de la petite ceinture est la hantise des autorités. « Lors des réunions de préparation, il a été demandé à la Société Nationale des Chemins de Fer (SNCF) de tout faire pour éviter une réinstallation », souligne une source proche du dossier, « on parle d’un gardiennage en permanence et d’une surveillance par la police. Mais ce site reste difficile à sécuriser entièrement, on peut cisailler les clôtures pour y pénétrer ».

Parmi les associatifs qui s’exprimaient, Lundi 27 Novembre 2017, on se montre fataliste. « Les quatre fois précédentes, il y avait des parpaings énormes devant les accès et les gens se sont réinstallés », explique l’un d’eux.

« De toute façon, s’il ne se reforme pas ici, ce sera ailleurs en Ile-de-France », prédit Florian Huyghe, de la Fondation Abbé Pierre, « les gens ne disparaissent pas dans la nature. Tant que nous serons dans une logique d’expulsion des bidonvilles à répétition dans l’urgence et pas dans une politique de résorption, cela ne fonctionnera pas ».

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