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2 décembre 2017 6 02 /12 /décembre /2017 17:49

 

 

Trois cadres de Lafarge mis en examen en France (Reuters)

 

Deux anciens cadres de Lafarge et un responsable de la sécurité du groupe ont été mis en examen Vendredi Premier Décembre 2017 dans le cadre de l'enquête sur les activités de la cimenterie de Jalabiya, en Syrie, a-t-on appris de source judiciaire.

Ils avaient été placés en garde à vue Mercredi 29 Novembre 2017 pour interrogatoire par les enquêteurs de la douane judiciaire. Cette garde à vue a été levée Vendredi Premier Décembre 2017 et ils ont été déférés devant des juges d'instruction chargés du dossier.

L'enquête porte sur les conditions dans lesquelles le groupe français, absorbé en 2015 par le Suisse Holcim pour former le géant du ciment Lafarge Holcim, a maintenu en 2013 et en 2014 ses activités en Syrie dans une zone de conflit, tenue notamment par l'organisation de l'Etat Islamique.

Une enquête interne a confirmé que de l'argent avait été versé à des groupes armés. La filiale syrienne de Lafarge Cement Syria (LCS) est également soupçonnée d'avoir utilisé du pétrole provenant de territoires contrôlés par l’Etat Islamique.

Les anciens directeurs de LCS, Bruno Pescheux et Frédéric Jolibois, ont été mis en examen pour financement du terrorisme, mise en danger d'autrui et violation de la réglementation relative aux relations financières avec l'étranger, précise-t-on de source judiciaire.

Selon l'avocat de Bruno Pescheux, Daniel Soulez Larivière, cette dernière incrimination vise des infractions présumées aux règlementations européennes sur les achats et les ventes de matières premières en Syrie.

Les deux anciens directeurs ont été placés sous contrôle judiciaire.

Bruno Pescheux « estime qu'il est totalement innocent de ce dont on l'accuse. Il a quitté la Syrie en 2014 alors qu'il avait demandé à partir en 2013 », a déclaré à Reuters Daniel Soulez Larivière.

Le troisième homme, Jean-Claude Veillard, responsable de la sécurité du groupe et toujours salarié de Lafarge Holcim, a été mis en examen pour financement du terrorisme et mise en danger d'autrui et placé sous contrôle judiciaire.

L'avocat de cet ancien militaire des forces spéciales a déclaré à Reuters qu'il entendait contester cette mise en examen selon lui « sans aucun fondement factuel et juridique » devant la cour d'appel de Paris, dans les prochaines semaines.

Jean-Claude Veillard « n'a jamais eu de pouvoir de décision au sein de la société Lafarge, il n'a cessé d'alerter ses interlocuteurs opérationnels et il n'a commis aucune infraction pénale », a expliqué Sébastien Schapira, qui fait valoir que son client « était contre tout accord avec des groupes armés ».

Selon des sources familières du dossier, une nouvelle vague d'interrogatoires de dirigeants ou anciens dirigeants du groupe, dont l’ancien Président Directeur Général (PDG) Bruno Lafont, est attendue la semaine prochaine. Selon le Parisien, ce dernier est convoqué Mercredi 6 Décembre 2017.

Lafarge Holcim a déclaré au mois de septembre 2017 condamner « avec la plus grande fermeté les erreurs inacceptables commises en Syrie ».

Des organisations non gouvernementales, parties civiles dans ce dossier, souhaitent également faire la lumière sur ce que savait le gouvernement français de l'époque sur les activités de Lafarge en Syrie.

La cimenterie de Jalabiya a été mise en service au mois de mai 2010, juste avant que la situation en Syrie ne se détériore et place l’usine et son personnel dans une situation difficile en matière de sécurité. Le site a été évacué au mois de septembre 2014.

Selon des sources au fait de ce dossier, elle sert maintenant de base aux forces spéciales américaines en Syrie.

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