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4 décembre 2017 1 04 /12 /décembre /2017 21:03

 

 

L’ancien président yéménite Ali Abdallah Saleh a été tué près de Sanaa (Reuters)

 

L'ancien président yéménite Ali Abdallah Saleh a été tué Lundi 4 Décembre 2017 au sud de la capitale Sanaa, où ses partisans affrontent depuis cinq jours les Houthis, leurs anciens alliés.

Ali Abdallah Saleh, qui a dirigé le Yémen pendant trente trois ans, s'était dit prêt Samedi 2 Décembre 2017 à tourner la page de ses relations conflictuelles avec l'Arabie Saoudite, ce que les Houthis ont considéré comme une trahison.

Le secrétaire général adjoint de son parti, le Congrès Général du Peuple (CGP), Yasser al Aouadi, a également été tué lors de l'attaque du convoi routier où se trouvait Ali Abdallah Saleh, ont précisé à Reuters plusieurs sources au sein du CGP.

Selon des sources des Houthis, la voiture blindée de l'ancien président a été stoppée par un tir de roquette puis l’ancien président a été abattu.

Sa mort a été confirmée sur Facebook par son neveu et ancien chef des forces de sécurité, Yahya Mohammed Abdallah Saleh, qui le présente comme un martyr.

Des images circulant sur les réseaux sociaux montrent un corps ressemblant à celui d’Ali Abdallah Saleh, qui était âgé de soixante quinze ans. On y voit des miliciens déroulant une couverture enveloppant le cadavre en criant « dieu soit loué » et « Hé Ali Affach », l'autre nom de l'ancien président.

La chaîne de télévision à capitaux saoudiens al Arabia a également diffusé des images d'un corps présenté comme étant celui d’Ali Abdallah Saleh, avec une profonde blessure d'un côté de la tête.

Des habitants avaient auparavant rapporté que les Houthis avaient fait sauter la maison de l’ancien président dans le centre de la capitale. La mort d’Ali Abdallah Saleh avait d'abord été annoncée par une radio des Houthis mais aussitôt démentie par le CGP.

Le chef des Houthis, Abdoul Malik al Houthi, a salué dans la mort de son rival une grande victoire contre la coalition conduite par les saoudiens.

Il a félicité les yéménites « en ce grand jour, exceptionnel et historique, qui a vu la défaite du complot et de la trahison, en ce jour de deuil pour les forces de l'agression ».

Le soulèvement des partisans d’Ali Abdallah Saleh, a ajouté le chef des Houthis, a représenté une terrible menace pour le pays mais il a été écrasé en trois jours.

Il a précisé que son mouvement entendait maintenir le système républicain et qu’il n'avait pas l'intention de lancer une chasse à l'homme contre les membres du CGP.

Abdoul Malik al Houthi a par ailleurs réaffirmé que son mouvement avait récemment tiré un missile en direction des Emirats Arabes Unis (EAU), ce que ce pays a démenti.

Les Houthis avaient crié victoire avant même l'annonce de la mort d’Ali Abdallah Saleh.

« Avec l'aide et l'approbation de dieu, les forces de sécurité qui ont bénéficié d'un large soutien populaire ont pu nettoyer les zones où étaient déployées les milices de la trahison », a déclaré Mohammed Abdoul Salam, porte-parole des Houthis.

Les Houthis, soutenus par l'Iran, et le CGP s'étaient alliés en 2015 pour faire face à l'intervention militaire d'une coalition conduite par l'Arabie Saoudite visant à rétablir au pouvoir le président yéménite Abd-Rabbou Mansour Hadi, reconnu par la communauté internationale.

S'exprimant sur une chaîne de télévision saoudienne, Abd-Rabbou Mansour a appelé Lundi 4 Décembre 2017 les yéménites à se soulever contre les Houthis.

Lundi 4 Décembre 2017, des avions saoudiens ont bombardé pour la deuxième journée consécutive des positions des Houthis à Sanaa, pour venir en aide aux hommes d’Ali Abdallah Saleh.

La chaîne de télévision des Houthis, al Masirah, et des témoins ont rapporté que les miliciens chiites avaient occupé à Sanaa la résidence d'un neveu d’Ali Abdallah Saleh, Tarek Saleh, un général qui est l'un des principaux soutiens de l'ancien président.

Selon la presse des Houthis et des sources politiques, les miliciens chiites progressent aussi vers le village natal de l’ancien président, près de Sanaa, où celui-ci possédait un palais fortifié.

L’Organisation des Nations Unies (ONU) a demandé un cessez-le-feu entre 10 heures du matin et 16 heures de l'après-midi à Sanaa pour permettre à la population civile de quitter les zones de combat et pour assurer l'envoi d'une aide humanitaire.

Jamie Mac Goldrick, coordinateur de l’ONU au Yémen, a déclaré que les rues de Sanaa étaient devenues des champs de bataille inaccessibles aux travailleurs humanitaires.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé les belligérants à mettre fin aux combats, qui se sont calmés dans l'après-midi du Lundi 4 Décembre 2017.

Les combats et les frappes aériennes se sont intensifiés à Sanaa où les voies de circulation sont bloquées et où des chars ont été déployés, piégeant les civils et entravant l'acheminement de l'aide humanitaire.

Selon l’ONU, certains des combats les plus violents se sont déroulés à proximité du quartier diplomatique et de leurs bâtiments. L'ONU déplore en outre la suspension des vols humanitaire à destination et à partir de Sanaa.

Selon le Comité International de la Croix-Rouge (CICR), les affrontements ont fait au moins cent vingt cinq morts et deux cent trente huit blessés depuis Mercredi 29 Novembre 2017. Le CICR précise que la nuit du Dimanche 3 Décembre au Lundi 4 Décembre 2017 a connu les pires combats depuis cinq jours, ce qui l'a forcé à retirer du pays treize de ses employés.

Les affrontements entre les Houthis et les partisans d’Ali Abdallah Saleh illustrent l'extrême complexité de la situation dans le pays où l'Arabie Saoudite et l'Iran se livrent à une guerre indirecte dans leur rivalité d'influence au Moyen-Orient.

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