En Seine-Saint-Denis, soixante quinze pour cent des parents s’opposent au retour en classe
D’après un sondage en ligne réalisé par la Fédération des Conseils des Parents d'Elèves (FCPE) du département de la Seine Saint Denis auquel ont répondu deux mille cinq cent personnes, seules vingt cinq pour cent des familles envisagent de remettre leurs enfants en classe, tous niveaux confondus.
Alors que de nombreux maires du département ne souhaitent pas rouvrir les écoles maternelles et primaires, Lundi 11 Mai 2020, un sondage réalisé par la FCPE du département de la Seine Saint Denis montre que la mesure inquiète aussi une majorité de familles. L'association de parents d'élèves a réalisé une consultation en ligne entre le Mardi 28 Avril et le Jeudi 30 Avril 2020 pour savoir si les parents de Seine-Saint-Denis comptaient remettre leurs enfants à l'école après le déconfinement. Le résultat est sans appel, soixante quinze pour cent y sont défavorables.
Au total, deux mille cinq cent personnes ont répondu au questionnaire qui était ouvert à tous. « Cinquante quatre pour cent des sondés ne sont d'ailleurs pas adhérents chez nous », précise Alixe Rivière, coprésidente de la FCPE de la Seine Saint Denis, qui nuance tout de même les résultats. « Ils sont susceptibles de varier en fonction des annonces que le gouvernement fera sur le maintien ou non et à quel niveau du chômage partiel pour les gardes d'enfants », estime-t-elle. La FCPE de la Seine Saint Denis compte d'ailleurs réaliser un second sondage après les annonces qui seront faites Jeudi 7 Mai 2020 sur le déconfinement propre à chaque département.
Fait remarquable, le taux de sondés défavorables au retour en classe ne varie quasiment pas d'un niveau scolaire à un autre. Ils sont ainsi soixante quinze pour cent à s'y opposer en maternelle comme en élémentaire, et soixante quatorze pour cent au collège comme au lycée. Même si pour l'instant, seule l'ouverture des écoles est officiellement programmée.
Parmi les raisons qui inquiètent les parents sont citées les conséquences pour la santé de l'enfant à trente quatre pour cent, celle des membres de la famille à trente et un pour cent et le manque de mesures sanitaires à vingt cinq pour cent. A contrario, les familles favorables souhaitent remettre leurs enfants en classe pour qu'il puisse reprendre leur scolarité. « Je n'ai pas le niveau pour leur faire l'école à la maison, ils commencent à tout perdre », ajoute ainsi l'une d'elles en commentaire. « Ils ont besoin de vie sociale et le confinement leur pèse », complète une autre. Mais pour trente deux pour cent des personnes favorables, le choix du retour en classe est une obligation liée à leur travail.
« Le retour à l'école est une vraie usine à gaz », souffle Alixe Rivière. « Les parents n'ont aucune visibilité, ils manquent d'information et la cacophonie du gouvernement ne les aide pas. En réalité, il faudrait autant de réponses qu'il y a d'élèves car chaque foyer a des problématiques qui lui sont propres. Mais c'est compliqué », souligne la responsable qui juge tout de même le retour en classe important, mais qui plaide pour la redéfinition de chaque projet d'école.
« C'est un outil dont nous nous servons assez peu habituellement, mais qui dans cette crise doit reprendre son importance. Cela permet aux équipes éducatives et aux parents d'élèves de définir au plus près les problématiques de chaque établissement ». La FCPE de la Seine Saint Denis souhaite d'ailleurs que l'éducation à l'hygiène et aux gestes barrières soit au cœur de ces projets.
« L'état des sanitaires, leur nombre et leur utilisation, reste problématique dans la plupart des établissements. Comment respecter les gestes barrières dans ce cas-là ? Dans un autre sondage que nous avons réalisé la semaine dernière auprès de nos adhérents de Saint-Denis, la majorité d'entre eux estimaient que les sanitaires des établissements de leurs enfants étaient dépourvus de papier et de savon et qu'ils étaient trop souvent fermés. Il y a un vrai décalage entre ce que nous disent les directions d'établissements et le rectorat et ce que nos enfants nous rapportent sur le terrain », ajoute Alixe Rivière, qui souhaiterait notamment que la FCPE puisse réaliser des marches exploratoires dans les écoles pour vérifier dans quelles conditions seront accueillis leurs enfants.
Sandra, une habitante de Montreuil mère de trois enfants de quatre à douze ans, confirme. « Aucun des trois établissements où sont scolarisés mes enfants ne sera en mesure de donner des garanties sanitaires solides », dit-elle, « ni en classe, ni lors des récréations, ni dans les toilettes ».
Alors, avec son conjoint, elle a tranché. Sa progéniture ne retournera pas à l'école, Lundi 11 Mai 2020, « je suis censée retourner au bureau, Mardi 12 Mai 2020, et mon mari dès Lundi 11 Mai 2020. Nous ne savons pas encore comment nous allons réussir nous organiser, mais nous allons trouver, l'école, dans ce contexte, c'est hors de question ».
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