ETUDIANTS CONTRE L'INDIFFERENCE

https://www.france-palestine.org/Gaza-les-etudiant-es-refusent-l-indifference

Communiqué du Bureau National de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) du Lundi 6 Mai 2024

Voilà bientôt deux semaines que, en écho au mouvement étudiant qui se développe aux États Unis, les étudiants en France ont décidé eux-aussi de se mobiliser pour dénoncer l’agression monstrueuse en cours depuis sept mois contre les palestiniens de Gaza.

Si le focus médiatique a été mis sur l’Institut d’Etudes Politiques (IEP) de Paris pour des raisons politiciennes rapidement démasquées, la mobilisation s’est vite développée dans d’autres lieux à Paris, en région parisienne et partout en France. Lundi 6 Mai 2024, les lycéens étaient appelés à rejoindre le mouvement.

L’AFPS, tout comme elle l’avait fait les mois précédents, a apporté immédiatement son soutien à cette mobilisation qui remet le génocide en cours à Gaza sur le devant de la scène médiatique. Elle a condamné la répression qui leur a été immédiatement opposée et ses militants se rendent partout où ils peuvent être présents. L’AFPS se félicite qu’une partie des étudiants refuse l’indifférence.

Depuis sept mois, partout en France, toutes les semaines, des initiatives de tous ordres sont prises par un mouvement de solidarité très large sans que cela n’intéresse les grands médias plus prompts à relayer le narratif israélien. Depuis sept mois, les interdictions tombent pour tenter de faire taire les voix qui dénoncent les crimes d’Israël et qui demandent un cessez-le-feu immédiat et permanent et l’arrêt du génocide en cours.

Non seulement le pouvoir n’entend pas ces voix, mais il veut les faire taire. La période que nous vivons est inédite à plusieurs titres. Ce sont des centaines de militants qui ont été interpellés, diffamés et convoqués pour apologie du terrorisme. Le seul fait de contextualiser de manière factuelle les attaques du Samedi 7 Octobre 2023 peut mener devant la brigade anti-terroriste en France.

La violence d’une très grande partie de la classe politique et médiatique contre ceux qui se mobilisent, particulièrement à l’IEP de Paris, est aussi inédite. Cette prestigieuse école aurait été mise à sac, à feu et à sang, selon la secrétaire d’état aux universités. Ces ministres qui prétendent refuser l’usage du mot génocide parce que les mots ont un sens font bien peu de cas du sens des mots quand ils veulent diffamer les voix de la solidarité.

Ces étudiants seraient antisémites. Si nous écoutons Eric Ciotti ou Élisabeth Badinter, ils seraient une minorité de radicalisés appelant à la haine, des accusations proférées sans l’ombre d’une preuve et jamais contredites par ceux qui les diffusent.

Sur France Info, Dimanche 5 Mai 2024, Clément Viktorovitch signale un traitement de défaveur voire de désinformation dont font l’objet les voix pour la Palestine. Comment ne pas lui donner raison ?

Alors que Bezalel Smotrich, le ministre israélien des finances qui appelle à la destruction totale de la bande de Gaza et de ses habitants a été accueilli à Paris, au mois de mars 2023, et qu’un autre ministre, qui appelle les juifs de France à s’installer dans les colonies israéliennes en Cisjordanie, a été reçu par le ministre de l’intérieur, un médecin palestinien britannique, Ghassan Abou Sitta, ayant travaillé à l’hôpital al Shifa à Gaza a été empêché par la police française de participer à un colloque au Sénat et il a été refoulé.

Toutes les valeurs sont inversées. Ceux qui violent le droit international sont reçus officiellement et ceux qui veulent témoigner de leurs actions pour soulager les victimes sont refoulés. Ceux qui dénoncent les violations du droit sont traités comme des criminels et les médias ouvrent leurs microphones à longueur de journée à ceux qui nient les crimes ou tentent de les minimiser.

Nous le disons avec d’autres, les étudiants mobilisés partout dans le monde sont un honneur pour une humanité tellement malmenée depuis des mois par les violations de toutes les règles de droit. Ils prolongent avec dignité les mobilisations étudiantes historiques menées en leur temps contre la guerre d’Algérie, contre la guerre du Vietnam et contre l’apartheid en Afrique du Sud.

Nous ne les laisserons pas se faire insulter et dénigrer et nous ne les laisserons pas seuls face à la répression d’un pouvoir qui a choisi le camp des criminels de guerre. Ils sont une part essentielle du mouvement de solidarité. Pour les palestiniens, leur mouvement représente un espoir de voir enfin le monde stopper Benjamin Netanyahou dans son entreprise génocidaire.