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2 juin 2008 1 02 /06 /juin /2008 21:02
Le responsable de l’ex-trader Kerviel remplacé

NICOLAS CORI


QUOTIDIEN : lundi 2 juin 2008


Annoncé depuis la révélation de l’affaire Kerviel et les pertes dues aux subprimes, son départ aura finalement bien lieu. Vendredi, la Société générale a annoncé que Jean-Pierre Mustier, le patron de sa Banque de financement et d’investissement (BFI), jugé responsable de l’absence de contrôle de son ex-trader, quitterait ses fonctions «au cours du troisième trimestre prochain». Il sera remplacé par Michel Péretié, responsable des activités Europe et Asie de Bear Stearns. Mustier n’est pas licencié. La Socgen annonce juste que «ses nouvelles fonctions seront précisées ultérieurement». Cette sanction est à mettre en parallèle avec la démission de Marc Litzler, ex-directeur général de Calyon, filiale du Crédit agricole, annoncée le 15 mai. Les deux hommes sont emblématiques d’une certaine finance française. Imaginative et, à ce titre, encensée hier, mais porteuse de risques incontrôlés. Litzler et Mustier ont en effet un destin très proche.


Tous les deux passés par Polytechnique, ils se retrouvent à la Société générale à la fin des années 80, quand Antoine Paille crée le département options, une usine à produire, gérer, transformer et revendre (avec profit) le risque financier. Au départ de Paille, en 1991, ses deux lieutenants reprennent le concept et font de la Socgen la première banque sur le marché des dérivés actions. Les deux hommes entrent alors en compétition. Une guerre de pouvoir gagnée par Mustier, qui se traduit par le départ de Litzler à Calyon, en 2004.


Mais la compétition continue. Le Crédit agricole veut devenir aussi gros que la Socgen et Litzler débauche alors à la Socgen. Mustier résiste en distribuant des bonus à ses traders. Les deux hommes se sucrent au passage. Certaines années, le montant total (fixe plus bonus) de Mustier atteint les 11 millions d’euros. Litzler se voit réserver un bonus garanti de 3,4 millions. Chacun prend de plus en plus de risques. Jusqu’à l’accident. Et la sanction.



http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/329280.FR.php
© Libération
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