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16 août 2013 5 16 /08 /août /2013 18:42

 

http://www.lorientlejour.com/article/828158/lasl-dement-tout-lien-avec-lattentat-meurtrier-de-roueiss.html

 

L’ASL dément tout lien avec l’attentat meurtrier de Roueiss

 

Il pourrait s’agir de l’attentat le plus meurtrier de l’après guerre ciivile à Beyrouth.

 

Au lendemain de l'explosion d'une voiture piégée dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, l'Armée Syrienne Libre (ASL), principale composante de la rébellion luttant contre le régime syrien, a affirmé vendredi qu’elle n’a rien à voir avec cet attentat.

 

« Nous, l'état-major de l'ASL, condamnons cet acte criminel qui a visé des civils », a indiqué à l'AFP Louai Moqdad, coordinateur politique et responsable de la communication au sein de l'ASL. 

 

Un peu plus d'une heure après l'explosion, qui a eu lieu vers 18 heures, heure locale, Jeudi 15 Août 2013, l'attentat a été revendiqué par un groupuscule inconnu se réclamant d'une faction des rebelles syriens se nommant la brigade d’Aïsha (« la brigade d'Aïsha Oum al Mouminine », du nom de l'épouse favorite de Mahomet). Dans une vidéo qui n'a pas pu être authentifiée, un homme masqué, entouré de deux hommes en armes et cagoulés eux aussi, appelle les libanais à rester à l'écart des régions tenues par le Hezbollah.

 

« Hassan Nasrallah, nous t'envoyons notre deuxième puissant message, car tu ne comprends toujours pas », poursuit l'homme cagoulé lisant un communiqué aux côtés des deux hommes armés.

 

Les trois hommes cagoulés « qui sont apparus dans la vidéo n'ont pas dit qu'ils étaient membres de l'ASL ni qu'ils prenaient part à la révolution syrienne », a souligné Louai Moqdad.

 

Il a toutefois affirmé que c'est le Hezbollah qui assumait la responsabilité morale de l'attentat, en raison de son implication en Syrie. « Le responsable de ce crime est celui qui a participé au meurtre du peuple syrien aux côtés du régime criminel », a-t-il dit. 

 

La puissante explosion sonne comme un défi au chef du mouvement chiite Hassan Nasrallah qui avait affirmé la veille, lors d'une interview, avoir pris des mesures pour éviter un second attentat après celui du 9 juillet dans ce quartier.

 

Lourd bilan 

 

Le bilan de l'explosion qui a eu lieu dans le quartier de Roueiss s'est encore aggravé Vendredi 16 Août 2013 dans la matinée, la Croix-Rouge Libanaise annonçant vingt quatre morts et trois cent vingt cinq blessés. La police, elle, a avancé un bilan de vingt deux morts. 

 

Les deux bilans ne sont pas encore définitifs. Et ce d’autant plus que l’Agence Nationale d’Information (ANI) a rapporté que sept personnes, dont un homme et ses trois enfants, sont encore portés disparus.

 

Il pourrait donc s'agir de l'attentat le plus meurtrier de l'après guerre civile à Beyrouth.

L'attentat perpétré contre l'ancien premier ministre libanais Rafic Hariri, en février 2005, avait fait vingt trois morts. 

 

Vendredi 16 Août 2013 dans la matinée, des enquêteurs poursuivaient leur travail d'investigation sur le site de l'explosion, bouclé par des membres de sécurité du Hezbollah, a constaté un photographe de l'AFP. Ces membres du parti en tenue civile inspectaient également les voitures dans d'autres zones de la banlieue sud. 

 

Le ministre démissionnaire de l’intérieur Marwan Charbel a affirmé que les enquêteurs cherchent à savoir si l’attentat était l’acte d’un kamikaze. « Les images filmées par les caméras de surveillance sont analysées pour identifier le ou les auteurs de l’attaque », a-t-il dit à la Voix du Liban (93.3 FM). Il a précisé qu'aucun suspect n'avait encore été arrêté. « Nous avons encore besoin de quarante huit heures pour éclaircir les circonstances de l’explosion », a-t-il indiqué. 

 

Jeudi 15 Août 2013, la chaîne du Hezbollah al-Manar a montré un énorme incendie, plusieurs voitures et bâtiments en feu, et des pompiers aidant des habitants bloqués à descendre de leur appartement, après la très puissante explosion.

 

La chaîne a également montré une foule paniquée et en colère attroupée près du site de l'explosion, d'où s'élevait une épaisse fumée noire. 

 

Un habitant a raconté sur une chaîne libanaise avoir vu une fourgonnette tourner trois fois dans le secteur, comme si elle recherchait un endroit pour se garer, avant d'exploser en pleine rue.

 

Un autre témoin a parlé de véritable « séisme ». 

 

« Le terrorisme frappe de nouveau la banlieue sud », a commenté le présentateur d'al-Manar qui a estimé que le parti chiite « paye le prix de sa position ».

 

Le Hezbollah chiite, un allié indéfectible du régime syrien de Bachar el-Assad et qui combat avec ses troupes contre les rebelles en Syrie, est devenu la bête noire des insurgés syriens, en majorité des sunnites.

 

Cette explosion survient plus d'un mois après un attentat à la voiture piégée dans la même région qui avait fait une cinquantaine de blessés. 

 

L'engagement des combattants du Hezbollah en Syrie a eu un impact décisif dans la reprise, par les troupes d'Assad, de la ville syrienne de Qousseir et du quartier de Khaldiyé, à Homs. 

 

Après l'explosion de la première voiture piégée le 9 juillet, le numéro deux du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem, avait déclaré que cet attentat faisait « partie du plan qui vise la résistance » et qu'il est perpétré « par ceux qui soutiennent l'agenda d'Israël ».

 

Un groupuscule peu connu avait néanmoins revendiqué l'attentat, affirmant riposter à l'implication du Hezbollah dans les combats aux côtés du régime en Syrie.

 

Ce groupuscule, baptisé brigade 313 des forces spéciales, avait justifié son attaque notamment par « l'incapacité des politiciens libanais à contrôler » le Hezbollah. « Cette attaque n'est pas la première et ne sera pas la dernière, et le Hezbollah sait parfaitement qui a pris ses hommes pour cibles dans la zone de Ksara à Zahlé (est du Liban) le mois dernier », avait indiqué la brigade 313 dans un communiqué. Le 28 juin, deux petits engins explosifs avaient explosé à la sortie de Zahlé, touchant un convoi du Hezbollah. 

 

Les rebelles de l'Armée Syrienne Libre (ASL) avaient toutefois condamné l'attentat à la voiture piégée. 

 

Le 16 juillet, un convoi du Hezbollah avait également été la cible d'une explosion sur la route entre Majdel Anjar et Masnaa, dans la Békaa.

 

Le 26 mai dernier, ce sont deux roquettes Grad de cent vingt deux millimètres qui avaient explosé dans la banlieue-sud de Beyrouth. 

 

A de nombreuses reprises, la rébellion syrienne a menacé le Hezbollah de représailles, en raison de son engagement dans les combats en Syrie. 

 

L'attentat a été condamné par la classe politique, le président Sleiman accusant Israël et le Hezbollah assurant qu'il « vaincra le terrorisme d’où qu’il vienne ».

 

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