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29 décembre 2012 6 29 /12 /décembre /2012 19:52

 

DEUXIEME ANNIVERSAIRE DE LA REVOLUTION TUNISIENNE

 

Deux ans après son début, les médias et les gouvernements occidentaux ne comprennent plus rien à la révolution arabe.

 

Je l’écrivais de nombreuses fois depuis deux ans, la révolution arabe est directement une conséquence de la chute du mur de Berlin en 1989 et de la dissolution de l’union soviétique en 1991.

 

Vous trouverez par exemple le paragraphe ci-dessous dans un message de juillet 2012, « la coexistence pacifique entre l’impérialisme occidental et la bureaucratie soviétique, le faux débat entre la fausse démocratie impérialiste et la fausse dictature socialiste dominait le vingtième siècle pendant des dizaines d’années. La disparition de l’union soviétique laissait l’impérialisme mondial sans adversaire global. Il en inventait un autre, c’était la guerre des civilisations contre l’islam politique. La base idéologique la plus fondamentale de la guerre des civilisations était la fausse incompatibilité entre l’islam et la démocratie. C’est le sens le plus fort de la révolution arabe, c’est la négation de cette fausse incompatibilité par l’invention de la démocratie musulmane ».

 

Je prendrais dans ce message le seul exemple de la Tunisie, je parlerais des situations de l’Egypte, de la Syrie et de la Palestine dans un autre message.

 

En Tunisie, depuis plusieurs mois, de mystérieux agresseurs attaquent de temps en temps le siège national de l’UGTT, des réunions des partis progressistes ou bien même l’ambassade des Etats Unis.

 

Personne ne les identifie ni ne les arrête, la police tunisienne observe attentivement et passivement leurs agressions mais dans le meilleur des cas elle intervient seulement après la fin des agressions, les agresseurs ne revendiquent pas leurs actions et ils disparaissent dans la nature tout aussi mystérieusement immédiatement après la fin de leurs agressions.

 

Ces agressions sont autant de messages à l’attention des médias occidentaux et les médias occidentaux les reçoivent parfaitement bien. Ces agressions sont la cause d’une extraordinaire campagne de propagande obscurantiste des médias occidentaux. Dans la nuit des médias occidentaux, tous les chats tunisiens sont gris. Ils mélangent tout. De leur point de vue, les salafistes seraient des islamistes, la Ligue de Protection de la Révolution serait aussi une organisation islamiste, l’actuel gouvernement tunisien serait le gouvernement du seul parti des affreux méchants islamistes d’al Nahdha, ce serait le gouvernement d’une seule composante, les médias internationaux ignorent totalement les deux autres composantes gouvernementales minoritaires, le CPR et Ettakatol, elles seraient certainement elles aussi des organisations islamistes et les médias internationaux ignorent encore plus les divergences politiques à l’intérieur d’al Nahdha.

 

Plusieurs dizaines de salafistes sont en prison et deux d’entre eux mourraient d’ailleurs récemment en prison à la suite d’une longue grève de la faim, mais ces informations n’entrent pas du tout dans le cadre de la propagande occidentale.

 

Le jour du deuxième anniversaire de l’immolation par le feu du jeune vendeur de fruits et légumes de Sidi Bouzid, le président Marzouki était lui-même victime d’une agression à Sidi Bouzid, mais cette information n’entre pas non plus dans le cadre de la grille de lecture des médias occidentaux.

 

Il y a aussi toute une propagande des médias occidentaux selon laquelle il y aurait une situation de confrontation entre le gouvernement d’al Nahdha et l’UGTT. Rien n’est plus faux, il n’y a pas de situation de confrontation entre le gouvernement d’al Nahdha et l’UGTT. La direction nationale de l’UGTT appelait à une grève générale le 13 décembre et après une réunion de huit heures de négociations entre le gouvernement et l’UGTT et la satisfaction de la majorité de ses revendications, la direction nationale de l’UGTT annulait son mot d’ordre de grève générale.

 

Il n’y a pas d’affrontement entre le gouvernement d’al Nahdha et l’UGTT et cette situation d’affrontement ne serait dans l’intérêt de personne. Les relations entre l’actuel gouvernement tunisien et l’UGTT sont des relations normales entre un gouvernement capitaliste normal et une centrale syndicale majoritaire dans un pays capitaliste normal, comme par exemple les relations entre le gouvernement Hollande et la CGT en France.

 

Bernard Fischer 

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