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2 mai 2013 4 02 /05 /mai /2013 17:43

 

Vous trouverez ci-dessous la première partie d’un message d’Alan Benjamin,  militant trotskyste des Etats Unis, relatif au bilan des deux premières années de la première présidence Obama.

Le message est disponible en totalité à l’adresse ci dessous

Bernard Fischer

http://www.quatrieme-internationale.org/spip.php?article193&lang=fr

Léon Trotsky sur le Labour Party et le Parti Noir aux Etats Unis

 

Par Alan Benjamin

 

Août 2010

 

Introduction

 

Alors que nous mettons cet article sous presse, aux Etats-Unis, il ne reste que quatre mois avant les élections de mi-mandat du 2 novembre 2010, une période marquée par des crises politiques qui se succèdent dans le principal pays impérialiste de la planète.

 

En novembre 2008, pour la première fois dans l’histoire de ce pays, un noir était élu président, exprimant les profondes aspirations au changement, à un changement d’orientation, au sein des populations laborieuses et surtout dans les secteurs les plus opprimés, à commencer par les noirs autrefois privés de leurs droits.

 

Ce n’était pas Barack Obama qui était le candidat de la classe dirigeante américaine pour occuper la plus haute fonction de la nation. C’était Hillary Clinton. Obama s’est hissé au rang de favori durant les primaires, puis au moment de l’élection elle-même, porté par une armée de volontaires et de sympathisants largement organisée en dehors de la machine électorale du parti démocrate et avec le soutien énergique du mouvement syndical et du mouvement noir.

 

Mais Obama était le candidat d’un des deux partis de la classe dirigeante aux Etats-Unis et le mandat auquel il devait se tenir était de mettre en œuvre la politique de la classe capitaliste dans une période d’aggravation de la crise du système capitaliste mondial, même si c’était en contradiction ouverte avec les aspirations des millions qui l’avaient porté à la présidence.

 

Et c’est justement là que se situe l’une des principales causes des convulsions dont le capitalisme américain est aujourd’hui la proie : le profond mouvement pour le changement qui a porté Obama à la présidence contre la direction du parti démocrate n’a pas été vaincu et continue à chercher la moindre ouverture pour faire avancer son combat contre les guerres en Irak et en Afghanistan, pour le système d’assurance maladie basé sur la répartition, pour l’emploi pour tous, pour l’autodétermination des Noirs et plus encore.

 

Cependant, et parce que le mouvement syndical américain reste subordonné au parti démocrate, les travailleurs, et en particulier les noirs, continuent de porter le poids de la crise du capitalisme. Il y a près de vingt sept millions de personnes au chômage ou qui ont des emplois à temps très partiel. Cinquante millions de personnes n’ont toujours pas de couverture maladie. Les saisies immobilières s’accélèrent et atteignent des records. Et tout cela se produit alors qu’Obama continue l’opération de sauvetage de Wall Street et des banques, et continue d’alimenter la machine de guerre dans le monde entier.

 

La situation est si mauvaise pour la classe ouvrière américaine qu’Harold Meyerson, journaliste au Washington Post, écrivait en février :

 

« Pour les syndicats américains, la première année de l’administration Obama est un quasi-désastre ».

 

En effet, Obama a impulsé un projet de loi de réforme de l’assurance maladie qui va détruire les plans d’assurance actuels pour les salariés et remplir les poches des assureurs privés. Il tourne le dos à la loi de libre choix pour les salariés (qui permettrait à de nouveaux adhérents de rejoindre les syndicats) et il n’a pas mis en œuvre un véritable programme de créations d’emplois.

 

Il tourne également le dos à la population noire en refusant d’écouter l’appel à la justice de Mumia Abu-Jamal, en refusant de reconstruire La Nouvelle-Orléans et le Sud, et en refusant de fournir des emplois et des logements pour les plus opprimés, c’est-à-dire les travailleurs noirs et latinos.

 

Les faits sont là : le mouvement syndical ne peut pas se battre pour l’emploi et ne peut pas défendre les intérêts de ses adhérents, et ceux de tous les travailleurs de ce pays, tant qu’il reste lié au parti démocrate. C’est parce que le mouvement syndical est subordonné à l’administration Obama et au parti démocrate qu’est intervenu ce « quasi-désastre pour le mouvement syndical » dont parle Meyerson, le journaliste du Washington Post.

 

Et ce désastre va encore s’aggraver si le mouvement syndical ne rompt pas avec la politique du parti démocrate et des patrons, et ne mobilise pas sur sa propre orientation indépendante sur les lieux de travail et dans la rue partout dans le pays.

 

Il faut que les syndicats deviennent des instruments de combat au service de leurs adhérents contre les restrictions budgétaires, les dégraissages, les concessions, les rafles, les expulsions et une véritable politique de destruction des syndicats mise en œuvre par le gouvernement et les patrons. Cela fait trop longtemps que les syndicats ne sont guère plus que des comités d’action politique au service des démocrates. Il faut que cela cesse !

 

Il faut aussi que ce combat soit mené sur le terrain politique par des candidats ouvriers politiques indépendants et un parti, un Labor Party, rattaché au combat pour construire un Parti Noir.

 

La classe dirigeante a deux partis, les démocrates et les républicains. Les travailleurs ont besoin de leur propre parti. Il est temps que le mouvement syndical rompe avec les démocrates. Il est temps d’ouvrir la plus large discussion dans le mouvement syndical sur la nécessité d’engager le combat pour le Labor Party et pour un Parti Noir qui lutterait main dans la main avec le Labor Party, les deux pouvant même se fédérer pour constituer un instrument unique de combat.

 

C’est avec cet objectif en tête que, en ce soixante dixième anniversaire de l’assassinat du révolutionnaire russe Léon Trotsky, nous publions ci-dessous un bref résumé des conceptions de Trotsky sur la question du Labor Party et du Parti Noir aux Etats-Unis.

 

Ces conceptions sont tout à fait actuelles dans les combats que mènent les travailleurs américains et la nation noire opprimée aux Etats-Unis aujourd’hui.

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