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23 juillet 2013 2 23 /07 /juillet /2013 19:24

 

http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/07/23/avec-l-exclusion-de-gilles-bourdouleix-la-fin-du-turbulent-cnip-au-sein-de-l-udi_3451436_823448.html

 

Avec l’exclusion de Gilles Bourdouleix, la fin de la frange droitière de l’UDI

 

Par Abel Mestre

 

C’est le genre de propos dont le centre droit n’est pas habitué. Gilles Bourdouleix, député UDI et maire de Cholet dans le Maine et Loire, a plus que dérapé, Dimanche 21 Juillet 2013. Après de vifs échanges avec des gens du voyage venus s’installer sur un terrain de sa commune et apparemment excédé par les saluts nazis le visant et le fait que les gens l’appellent « Hitler », Gilles Bourdouleix  a marmonné : « comme quoi Hitler n’en a peut être pas tué assez ».

 

Plus de cinq cent mille tsiganes ont été exécutés par les nazis lors de la seconde guerre mondiale.

 

Un journaliste du Courrier de l’Ouest était présent et a enregistré la phrase. Dans un premier temps, le journal a rapporté les propos de Gilles Bourdouleix dans ses pages. Mais, le député et maire criant à la manipulation, nos confrères ont pris la décision de mettre en ligne l'enregistrement, rendant caduque la défense de Gilles Bourdouleix, bien obligé de reconnaître les faits. Celui-ci continue à se dire victime d'une manipulation de la part du Courrier de l’Ouest, même s'il ne nie pas ses propos.

 

Ces propos indignes, d'une rare violence, ont évidemment déclenché une avalanche de condamnations, à commencer par les dirigeants de l'Union des Démocrates et Indépendants (UDI). Ils ont rapidement promis l'exclusion de l'édile qui est un des vice-présidents du parti de Jean Louis Borloo. Le président de l'assemblée nationale, Claude Bartolone, a, lui, condamné « avec la plus grande fermeté ces mots abjects et insoutenables ».

 

Il devrait y avoir aussi des suites judiciaires puisqu'à la demande de Manuel Valls, ministre de l'intérieur, le préfet du Maine-et-Loire va saisir le procureur de la république pour apologie de crime contre l'humanité.

 

« Etre exclu ? Je n’en ai rien à foutre »

 

Gilles Bourdouleix, qui n'en est pas à sa première sortie problématique contre les gens du voyage et les roms, en tout cas ne devrait plus être membre de l'UDI à partir de mercredi. Le comité exécutif, auquel il appartient, doit se réunir ce jour-là pour décider de son exclusion. « On coupe les branches mortes. Ce sont les valeurs qui sont en cause », relève Yves Jégo, délégué général de l'UDI.

« Etre exclu ? Je n'en ai rien à foutre ! Ce n'est pas Borloo qui m'a fait élire, il fait ce qu'il veut », a déclaré au Monde Gilles Bourdouleix, qui prendra « du recul » en se mettant « en congé pour une longue période ».

 

Il faut dire qu'au-delà de la sortie de Gilles Bourdouleix, son exclusion marque la fin du compagnonnage entre les centristes et les « indépendants » du CNIP (Centre National des Indépendants et Paysans) dont Gilles Bourdouleix est le président. Ce dernier ne s'y trompe pas, qui lance crânement que « le CNIP quitte l'UDI ».

 

« Nous n'avons que des problèmes avec le CNIP, il y a de fausses adhésions. Cinq dirigeants départementaux issus de ce parti sont en voie d'exclusion », raconte un cacique du parti de Jean Louis Borloo. Déjà lors du débat sur le mariage homosexuel, des membres du CNIP, comme le maire du huitième arrondissement de Paris, François Lebel, qui avait comparé le mariage gay avec « la polygamie, l'inceste et la pédophilie », s'étaient distingués par la virulence de leurs propos.

 

Ce départ des indépendants de l'UDI marque un échec politique pour Jean-Louis Borloo. Il a eu pour ambition de réunir tous les centres, même les plus droitiers comme le CNIP (l'ancien parti d'Antoine Pinay et de Valéry Giscard d'Estaing).

 

Mais cela n'a jamais marché. « Jean-Louis Borloo avait justifié l'adhésion du CNIP en disant qu'ils allaient contribuer à l'implantation locale et rurale », se rappelle Yves Jego, très hostile au CNIP.

 

Escalade verbale

 

« Tout le monde a sa place au sein de l'UDI à partir du moment où ils respectent la charte des valeurs du mouvement », rappelle Jean-Christophe Lagarde, député de Seine-Saint-Denis, qui précise que « c’est vrai que le CNIP a eu une dérive très droitière il y a quelques années, mais sous la présidence de Bourdouleix, il y a eu un recentrage ». Il faut noter que, dans les années 1980, le CNIP faisait office de lessiveuse pour des cadres d'extrême droite désireux de faire carrière.

 

En tout cas, les déclarations de Gilles Bourdouleix marquent le point culminant d'une escalade verbale dans les propos anti roms et hostiles aux gens du voyage, dont on ne sait où elle s'arrêtera. Au début du mois, Jean-Marie Le Pen a ainsi évoqué une supposée « présence urticante et odorante » des roms. Christian Estrosi (UMP) a embrayé quelques jours après en appelant « les maires de France à la révolte » et en utilisant des clichés éculés sur les gens du voyage. Il a ainsi évoqué les « belles et grosses voitures avec lesquelles ils tirent leurs belles et grosses caravanes pour lesquelles il faudrait parfois aux français toute une vie pour pouvoir se payer les mêmes ».

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