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8 mai 2013 3 08 /05 /mai /2013 15:27

 

Les militants du PKK entament leur retrait de Turquie

 

ANKARA/SEMDINLI (Reuters) - Les militants séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont entamé mercredi leur retrait de Turquie dans le cadre d'un accord censé mettre fin à un conflit qui a fait quarante mille morts en près de trente ans.

 

Le début du retrait des combattants du PKK a été confirmé à Reuters par Gultan Kisanak, l'un des dirigeants du parti pour la paix et la démocratie (BDP, pro-kurde).

 

Quelque deux mille militants qui opéraient en territoire turc doivent gagner par petits groupes les bases du PKK dans le nord de l'Irak, aux termes de l'accord conclu entre le chef historique du parti séparatiste, Abdullah Öçalan, emprisonné depuis 1999, et les autorités turques.

 

Le processus, qui doit s'étaler sur plusieurs mois, sera surveillé par les services de renseignement côté turc et par le gouvernement autonome du Kurdistan côté irakien.

 

Mardi, le PKK a accusé l'armée turque de mettre en danger ce processus en raison de mouvements de troupes à la frontière et de vols de reconnaissance opérés par des drones au-dessus de la région.

 

Mercredi, on ne faisait état d'aucune activité militaire dans les secteurs concernés du sud-est de la Turquie.

 

Les militants du PKK, conservant leurs armes légères, notamment leurs fusils d'assaut Kalachnikov, doivent franchir la frontière en direction des bases du parti dans les montagnes du Nord irakien.

 

« UNE GRANDE CHANCE »

 

Ce retrait a été ordonné fin avril par le commandant militaire du PKK, Murat Karayilan, dans le cadre des négociations entre Abdullah Öçalan et les dirigeants turcs.

 

Des hommes politiques pro-kurdes sont sur place pour vérifier le bon déroulement des opérations.

 

A Semdinli, là même où l'insurrection a débuté le 15 août 1984, la population espère voir enfin le bout du tunnel.

 

« La ville n'a plus connu une vie normale depuis trente ans », a déclaré le maire, Sedat Tore.

 

« Ce jour du 8 mai représente une grande chance de faire taire les armes. Les gens ne comprennent pas complètement le processus en cours mais ils ont de l'espoir, ils recherchent le moindre rayon de lumière ».

 

Le plan de paix, selon Selahattin Demirtas, co-président du BDP, comporte trois étapes : retrait des combattants kurdes, modifications de la législation turque et négociations politiques en vue d'une « normalisation ».

 

Le BDP a quatre demandes-clés : la constitution ne doit plus définir tous les citoyens comme « turcs », elle doit accorder aux kurdes le droit à l'éducation dans leur langue maternelle, reconnaître la diversité turque et prévoir le droit à une certaine forme d'autonomie.

 

Plusieurs milliers de militants kurdes, dont des dizaines d'élus, sont sous les verrous en Turquie, accusés d'avoir soutenu le PKK.

 

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