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18 octobre 2014 6 18 /10 /octobre /2014 18:43

Les manifestants hongkongais reviennent en force à Mong Kok (Reuters)

Délogés la veille par la police, les manifestants pour la démocratie d’Hong Kong ont en partie repris Samedi 18 Octobre 2014 le terrain perdu dans le quartier de Mong Kok, tenant tête aux forces de sécurité, ont rapporté des témoins.

Un millier de manifestants, certains portaient des casques et des lunettes de protection, ont érigé de nouvelles barricades dans ce quartier densément peuplé situé sur le continent, entre les nouveaux territoires et la péninsule de Kowloon.

Le lieu principal de la contestation, près du siège du pouvoir exécutif dans le quartier d'Admiralty, se trouve lui sur l'île d’Hong Kong, de l'autre côté de Victoria Harbour.

Vendredi soir, les manifestants ont tenté de franchir les cordons de police à Mong Kok en se protégeant avec des parapluies des tirs de gaz au poivre.

Dans la mêlée, les policiers armés de bâtons et de matraques se sont violemment heurtés aux protestataires mais ont été contraints de reculer, moins de vingt-quatre heures après avoir réussi à chasser les manifestants de ce secteur.

« Occupez Mong Kok », « Nous voulons un véritable suffrage universel », scandait la foule.

Le gouvernement local a annoncé que vingt-six personnes avaient été interpellées et quinze policiers blessés dans les affrontements.

Rompant trois semaines de silence, le chef de la police de la ville a déclaré samedi que ses troupes avaient été « extrêmement tolérantes » mais qu'elles n'étaient pas parvenues à empêcher les manifestants de devenir plus « radicaux ou violents. Ces manifestants pensent peut-être que leurs actes illégaux ont empêché la police d'accomplir son devoir, qu'ils ont perturbé ses déplacements et nous ont même contraints à battre en retraite », a déclaré Andy Tsang.

« En apparence, cela peut être le cas. Mais laissez-moi vous dire que ces actes illégaux sapent l'état de droit, sapent ce sur quoi Hong Kong se base pour réussir », a-t-il ajouté.

RETOUR AU CALME

Pour le chef de la police, la réoccupation de Mong Kok « sape gravement l'ordre public et met gravement en péril la sécurité publique ».

Le calme était revenu samedi après-midi à Mong Kok mais les manifestants, qui s'accordaient un répit, s'attendaient à une nouvelle nuit mouvementée.

Jeudi, le chef de l'exécutif régional, Leung Chun Ying, a laissé entendre qu'un dialogue pourrait se nouer la semaine prochaine avec les contestataires.

Le mouvement Occupy Central, qui milite depuis des mois pour des élections libres et démocratiques dans l'ancienne colonie britannique, a pris de l'ampleur cet été, lorsque le parlement chinois a annoncé que seuls quelques candidats « patriotes » préalablement sélectionnés par un comité désigné par le pouvoir pourraient briguer les suffrages des électeurs d’Hong Kong lors des prochaines élections, en 2017.

La contestation s'est transformée au cours du dernier week-end de septembre en une « révolte des parapluies » en réaction à une violente intervention de la police contre des étudiants.

Au plus fort de la contestation, on a compté jusqu'à cent mille manifestants dans les rues d’Hong Kong. Mais le mouvement s'est essoufflé tandis que le soutien dont il disposait parmi la population s'est fragmenté à mesure que les occupations dans l'espace public perturbaient l'activité économique et commerciale.

Outre le rassemblement à Mong Kok, un millier de manifestants continuent de camper sur l'île d’Hong Kong, sur une avenue à huit voies recouverte de tentes au milieu des grattes ciels du coeur politique de la ville.

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