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6 mars 2017 1 06 /03 /mars /2017 19:19

 

http://www.liberation.fr/france/2017/03/05/republique-resonne-au-son-des-casseroles_1553488

 

La place de la République résonne au son des casseroles

 

Par Ramsès Kefi

 

Une manifestation contre l’impunité des élus a rassemblé un millier de personnes, venues à Paris faire du bruit et dénoncer une campagne hallucinante.

Un type trimbale une croix de Jésus, sur laquelle il a épinglé les trombines de tous les candidats à la présidentielle. L’homme, Thierry Paul Valette, dit qu’il a crucifié cette élection et parle d’un brunch qu’il aimerait organiser au mois de mai 2017 près de l’Elysée, pour protester contre les combines politiques. Michelle, une septuagénaire qui a tout entendu, nous demande de lui écrire son nom sur un bout de papier.

Puis elle tire de son sac une petite casserole pour faire du boucan, comme l’ont réclamé les organisateurs sur les réseaux sociaux. « Pas trop de bruit quand même, je pense aux riverains ».

Dimanche 5 Mars 2017, place de la République à Paris, il y avait la manifestation « pour le respect du peuple, de la justice et de la presse ».

C’était un contre-rassemblement à celui du Trocadéro, dans lequel François Fillon a été vilipendé et les juges ovationnés. Dont l'intitulé rappelle que les choses ne tournent vraiment plus rond.

Sur place, autour d’un millier de personnes s'étaient réunies, avec ou sans matériel de cuisine. On a écouté des militants de gauche, des curieux qui voteront blanc, des jeunes couples et Raphaël Glucksmann, le philosophe qui a largement relayé l’appel à manifester. Au micro, qui fonctionne très mal, il a répété son exemple préféré. Il y a quatre ans, une ministre allemande a dû démissionner après avoir été accusée d’avoir plagié sa thèse alors que, en France, jeter l’éponge pour un politique dans la tourmente est bien plus compliqué.

On a croisé des gens arrivés trop tard au Trocadéro, plus de place, périmètre bouclé, et qui se sont rabattus sur République. D’autres qui tapaient sur une boîte de conserve ou de Ricoré en bougeant la tête, comme s'ils faisaient de la vraie musique. Et une majorité qui se pose des questions plus profondes que les slogans contre la corruption, sur le mode « une fois que nous avons dit que les politiques étaient tous pourris, que fait-on ».

La place de la République s'est alors transformée en forum, genre Nuit Debout, où chacun a des théories pour la suite et une histoire personnelle avec la politique à raconter. Un quadragénaire se souvient ainsi comment son père est passé, au fil des élections présidentielles, du Parti Communiste Français (PCF) à la droite dure. Robert, retraité et ancien de la Confédération Générale du Travail (CGT), explique pourquoi il vote blanc depuis le referendum européen du mois de mai 2005. « C’est très bizarre, nous nous faisons avoir à chaque fois et nous en redemandons », avant de glisser, en regardant la foule, que « la France est un pays de droite, contrairement à ce que racontent ces bobos parisiens qui voient tout en blanc ou en noir ».

Amaury Gaillard se dit satisfait de la mobilisation. C’est lui qui a lancé la page Facebook du rassemblement, Mercredi Premier Mars 2017. Le jeune homme se décrit comme un ancien socialiste désormais « militant de gauche un peu perdu », prêt à remettre cela si les circonstances l'imposent, « c’est quand même hallucinant, deux candidats à l’Elysée sont dans le viseur de la justice ».

 

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