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5 mars 2017 7 05 /03 /mars /2017 17:32

 

Un nouveau parti à gauche en Italie, épine dans le pied du gouvernement de Paolo Gentiloni (Reuters)

 

Un nouveau mouvement de gauche détient l'équilibre du pouvoir au sein du sénat italien, ce qui complique les choses pour le président du conseil Paolo Gentiloni alors qu'il va devoir prendre une série de décisions économiques délicates.

Le Mouvement Démocratique et Progressiste (MDP) a été créé par plusieurs frondeurs qui ont fait scission avec le reste du Parti Démocrate durant le week-end du Samedi 25 Février et du Dimanche 26 Février 2017, à la suite d'une brouille avec l’ancien chef du gouvernement Matteo Renzi, lequel a remis en jeu son mandat à la tête du parti afin de réaffirmer son contrôle sur les instances dirigeantes.

Plutôt que d'essayer de faire élire à la tête du Parti Démocrate l'un des leurs, les frondeurs ont préféré partir et créer un nouveau parti. Ils ont annoncé Mardi 28 Février 2017 qu'ils avaient le soutien de trente sept députés et de quatorze sénateurs.

Lorsque la rumeur de la scission a enflé la semaine dernière, certaines sources au sein du Parti Démocrate laissaient entendre qu'un nombre plus grand de parlementaires allaient quitter le parti. Mais même si, au bout du compte, ils sont relativement peu, ils risquent de causer des problèmes à Paolo Gentiloni.

« Il suffit de quelques voix pour que la coalition tangue au sénat », a déclaré le chef des députés du Parti Démocrate, Luigi Zanda. « Sans aucun doute, cette scission accroît l'instabilité du pays », dit-il au journal Il Messaggero.

Matteo Renzi a démissionné de la tête du gouvernement au mois de décembre 2016 à la suite de sa cinglante défaite au référendum sur la réforme constitutionnelle et il a été remplacé par Paolo Gentiloni, un pilier du Parti Démocrate.

Pour entrer en fonctions, celui-ci a dû obtenir la confiance des parlementaires et, si cela a été aisé à la chambre des députés, il n'a eu que onze sièges de majorité au sénat, ce qui signifie que le MDP dispose de suffisamment de sièges pour le faire tomber lors des votes à venir, si tel est son souhait.

Le nouveau mouvement, qui compte parmi ses partisans l'ancien président du conseil Massimo d’Alema et l’ancien ministre de l’industrie Pier Luigi Bersani, s'est engagé à soutenir Paolo Gentiloni, mais sa fidélité effective sera testée dès les semaines à venir, lorsque le gouvernement devra affronter le casse-tête budgétaire.

L'Union Européenne demande à l'Italie de réduire de trois milliards quatre cent millions d'euros le budget de l’état cette année. Le cabinet de Paolo Gentiloni n'a pas dit pour l'heure s'il s'y soumettrait mais, si tel est le cas, il pourrait envisager de procéder soit à des privatisations soit à des hausses d'impôt, ce que le MDP risque fort de frapper d'anathème, alors même qu'il doit affirmer son image de gauche.

L'un des grands bénéficiaires des turbulences au sein de la gauche italienne pourrait bien être le Mouvement Cinq Etoiles (MCE) qui, à en croire certains sondages, dépasse d'ores et déjà le Parti Démocrate en termes d'intentions de vote.

 

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