Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
23 janvier 2018 2 23 /01 /janvier /2018 18:39

 

 

https://www.humanite.fr/soutien-aux-refugies-la-police-piege-cedric-herrou-649108

 

La police piège Cédric Herrou

 

Par Emilien Urbach

 

L’agriculteur a été arrêté pour la neuvième fois, Jeudi 18 Janvier 2018, et il a été retenu pendant vingt six heures, un coup monté.

 

Après la diatribe contre les associations solidaires du président Emmanuel Macron, Mardi 16 Janvier 2018, à Calais, les intimidations policières à l’encontre de ceux qui tendent la main aux réfugiés, dans le département des Alpes-Maritimes, continuent de plus belle. Cédric Herrou, paysan emblématique de la bataille pour la défense des droits des réfugiés à la frontière franco-italienne, en a fait, une fois encore, les frais, Jeudi 18 Janvier 2018. L’agriculteur s’est fait arrêter au péage de la Turbie, alors qu’il se rendait à Nice pour livrer les produits de son exploitation à quelques commerçants. Il a été placé en rétention pendant vingt six heures pour avoir contrevenu au contrôle judiciaire lui interdisant de se rendre en Italie.

Pour se rendre à Nice, Cédric Herrou doit, depuis cet été, suite à son interpellation, à Cannes, en compagnie de cent cinquante six demandeurs d’asile, suivre les routes sinueuses de l’arrière-pays. Mais les intempéries de ces derniers temps avaient rendu la route impraticable. La seule solution pour faire ses livraisons d’œufs extra frais et de tapenade est de descendre la vallée de la Roya jusqu’à Vintimille pour prendre l’autoroute. En chemin, l’agriculteur est d’abord suivi de près par une voiture de police italienne. Arrivé au péage, il remarque la présence de policiers en civil et d’une voiture banalisée d’où on le filme. « Je me suis tout de suite dit que cette livraison allait mal tourner », avoue le citoyen solidaire, sans se cacher d’avoir eu peur de finir, cette fois-ci, en prison. Quelques kilomètres après Menton, pas moins de dix policiers lui sont tombés dessus, le faisant sortir de son véhicule, le plaquant contre un camion et lui passant les menottes dans le dos.

« On a tendu un piège à mon client », s’insurge Zia Oloumi, l’avocat de Cédric Herrou, « il avait fait parvenir un fax à la préfecture pour prévenir qu’il était obligé de suivre cette route suite aux éboulements de la semaine dernière et il avait déjà eu affaire aux gendarmes mobiles la semaine précédente ». Mais les policiers ont omis d’en informer la juge d’instruction qui a reçu Cédric Herrou, Vendredi 19 Janvier 2018.

« Ils ont également adapté leur déposition à la mienne pour me coincer », déclare l’agriculteur, « leurs déclarations ont changé pendant la nuit de mon placement en rétention ».

La justice n’est heureusement pas tombée dans le panneau et elle a finalement ordonné la libération du paysan. Depuis le 5 décembre 2017, ce dernier attend une réponse à sa demande de nullité dans la procédure qui a ouvert la voie à ce contrôle judiciaire.

Partager cet article
Repost0

commentaires