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5 avril 2018 4 05 /04 /avril /2018 19:12

 

 

http://www.liberation.fr/france/2018/04/05/le-5-mai-francois-ruffin-veut-faire-la-fete-a-macron_1641171

 

Samedi 5 Mai 2018, François Ruffin veut faire la fête à Emmanuel Macron

 

Par Ismaël Halissat

 

Le député insoumis, autour duquel se sont réunis Mercredi 4 Avril 2018 à la Bourse du Travail de Paris plusieurs centaines de personnes investies dans les mouvements sociaux en cours, veut organiser une grande journée de protestation à l'occasion du premier anniversaire du mandat du chef de l'état.

La dernière fois que nous avions vu François Ruffin à la Bourse du Travail de Paris, la soirée avait mal tourné. C’était il y a deux ans, en plein mouvement de contestation contre la loi travail. La place de la république était occupée par le mouvement des Nuits Debout et les débats commençaient à tourner en boucle. Le réalisateur de Merci Patron, pourtant cofondateur, à l’époque, du mouvement qui occupait la place de la République, avait alors tenté un coup de force en proposant une grande union avec les syndicats à la veille du premier mai 2016. La salle s’était finalement vidée dans le brouhaha et sa proposition n’avait pas emporté une large adhésion.

Depuis, François Ruffin est devenu député insoumis et il sent qu’il y a un coup à jouer en ce début de printemps social. Mercredi 4 Avril 2018, il a invité un panel des luttes actuelles pour un point d’étape, des étudiants, des cheminots, une infirmière, une employée de Carrefour, un chauffeur Uber ou encore un postier syndicaliste récemment licencié. La salle déborde de monde. Plus de cinq cent personnes ont répondu à l'appel « si on essayait quelque chose ».

« Le gouvernement ne nous écoute pas et ne nous entend pas », débute Bruno, un cheminot inquiet, en colère et déterminé, alors que l’exécutif s’apprête à lancer une vaste réforme de la Société Nationale des Chemins de Fer (SNCF). Une trentaine de jours de grève sont prévus lors des trois prochains mois. « Nous sommes partis sur une longue lutte », prévient Béranger, en poste à Paris, à la Gare de Lyon. Le cheminot pointe les médias qui les présentent comme des nantis et il réplique que « notre statut n’est pas si bien que cela, nous avons du mal à recruter et bizarrement les enfants de députés ne veulent pas entrer à la SNCF ». François Ruffin abonde, « nous ne nous bagarrons pas pour que ceux qui ont un statut le perdent mais pour que ceux qui n’en ont pas, comme les auxiliaires de vie sociale, en gagnent un ».

« Cela fait chaud au cœur de nous nous retrouver », poursuit Catherine, infirmière dans l’Essonne et venue représenter la lutte invisible des personnels hospitaliers et des Etablissements d'Hébergement des Personnes Agées Dépendantes (EHPAD). « Le déclic est que nos métiers sont mis à mal, nous avons perdu le sens de notre travail et nous sommes dans un cadre comptable et gestionnaire », se désole-t-elle. Zohra, qui travaille dans un magasin Carrefour à Sevran, récemment en grève, enchaîne, « nous avons toujours eu des grands patrons qui mangeaient bien et qui buvaient bien et pour les salariés le ticket restaurant est à quatre euros et trente cinq centimes ».

Dans toutes les interventions revient la nécessité de la convergence des luttes. « Nous avons besoin d’agréger tous les mécontentements », estime Bruno. Un étudiant de l’université Panthéon Sorbonne, dont le site de Tolbiac est actuellement bloqué, appelle chacun à venir proposer des ateliers et des cours. Puis, après plus d’une heure de prises de parole, le syndicaliste Gaël Quirante, récemment licencié par la Poste, invoque le mouvement du mois de mai 1968. Il n’en fallait pas plus pour que la salle se lève et appelle en boucle à la grève générale.

Pour l’instant, les militants se quittent sur une date, Samedi 5 Mai 2018, proposée par François Ruffin, pour une manifestation et peut-être plus.

Car « la plus grande question, c’est que faisons nous le Samedi 5 Mai 2018 dans la soirée après la manifestation », interroge le député insoumis, qui veut faire de cette journée la fête à Emmanuel Macron.

« Nous avons déjà des idées », poursuit-il. Une nouvelle occupation de la place de la république, deux ans plus tard, l'économiste Frédéric Lordon a déjà tranché la question, « nous ne sommes pas là pour refaire » le mouvement des Nuits Debout, avant de proposer, de son côté, un grand débordement.

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