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26 septembre 2018 3 26 /09 /septembre /2018 18:25

 

 

https://www.revolutionpermanente.fr/Turquie-600-travailleurs-en-greve-sur-le-chantier-de-l-aeroport-d-Istanbul-arretes-et-mis-en-prison

 

Six cent travailleurs en grève sur le chantier de l’aéroport d’Istanbul arrêtés et mis en prison

Une grève a éclaté Vendredi 14 Septembre 2018 à Istanbul sur le chantier de ce qui doit être le plus grand aéroport du monde. Les travailleurs protestent contre des conditions de travail esclavagistes et pour ne pas avoir été payés. Recep Tayyip Erdogan a répondu en envoyant sa police qui a arrêté et mis en prison les six cent travailleurs en grève. Dans un contexte de crise de la monnaie turque qui fragilise Recep Tayyip Erdogan, un réveil de la lutte des classes pourrait venir ébranler l'ordre de plus en plus autoritaire imposé en Turquie.

Vendredi 14 Septembre 2018, une grève éclate sur la chantier de l'aéroport d'Istanbul, travaillant sur ce qui est sensé être le plus grand des aéroports du monde. Un projet mégalomaniaque, à l’image de Recep Tayyip Erdogan et ses méga projets du même type, des projets qui requièrent beaucoup de liquidités.

Or la Turquie traverse une importante crise monétaire des suites de la chute de la livre turque, situation aggravée par la crise diplomatique ouverte par les Etats-Unis du fait de la détention du pasteur américain Andrew Brunson accusé de terrorisme par Recep Tayyip Erdogan.

Face à cela, des mesures comme l’augmentation des taux d’intérêt par la banque centrale ont permis un moment d’enrayer la chute précipitée de la livre turque.

Pourtant, cela n’a pas été suffisant et, avec une inflation à deux chiffres qui rogne le pouvoir d’achat, de nombreuses entreprises ont cessé de payer leurs ouvriers. C’est notamment le cas de l’aéroport où la grève a été déclenchée. La crise économique qui sévit dans la pays a mis en faillite des sous-traitants qui ont quitté l’aéroport sans payer les ouvriers, aggravant le nombre d’accidents.

Mais face à la menace de récession et de faillites en chaine, il faudra bien plus à classe ouvrière que des discours sur dieu et l’indépendance de la banque centrale pour continuer à travailler sans être payés dans les pire conditions, digne de l’esclavagisme, et dans un contexte de répression menée par un régime autoritaire en guerre.

Une vraie ville sur le chantier, avec environ trente cinq mille personnes sur place, dont trois mille ingénieurs et personnels administratifs, dans des conditions de travail qui tuent des travailleurs. C’est d’ailleurs ces conditions qui ont entrainé l’accident de deux salariés tombés du toit, ainsi que de la collision entre deux navettes de bus transportant des salariés du chantier, faisant dix sept blessées. Cet accident s’inscrit dans un contexte de mortalité très importante où les autorités dénombrent vingt sept morts depuis le début de chantier en 2015, chiffre contesté par les syndicats qui parlent de quatre cent travailleurs qui auraient perdu la vie dans des accidents ou suite à des problèmes de santé liés aux conditions de travail.

Comme la défense des intérêt de la la classe ouvrière n’est pas au goût du patronat, le gouvernement, par le biais d’une décision de justice, a fait arrêter six cent ouvriers en grève manifestant contre les conditions de travail sur la chantier de l’aéroport. Ils ont été placé en détention, Samedi 15 Septembre 2018. La réaction des ouvriers ne s’est pas faite attendre. Samedi 15 Septembre 2018 dans la soirée, ils ont manifesté par solidarité pour libérer leurs camarades emprisonnés. Si cent soixante grévistes ont été libérés, il n’ont toujours aucune nouvelle des leurs camarades restés derrière les barreaux.

Mais malgré la répression policière et les gaz lacrymogènes, la lutte va continuer. Les tensions vont continuer à s’accentuer en Turquie. Entre la crise monétaire, l’inflation et l’esclavage des salariés, des affrontements vont en découler.

La lutte des classes pourrait faire trembler les piliers du pouvoir de Recep Tayyip Erdogan ébranlé par la crise de la monnaie turque. Le mouvement des travailleurs en lutte devront néanmoins rompre avec toute la clique nationaliste rangée derrière le discours guerrier de Recep Tayyip Erdogan qui les mène a la mort. Les travailleurs doivent maintenant étendre leur lutte à l’ensemble des secteurs ouvriers qui, comme eux, ne veulent pas crever sur l’autel du capital ou sous celui du régime autoritaire de Recep Tayyip Erdogan.

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