DEMANDE D'ENQUETE INDEPENDANTE

https://news.un.org/fr/story/2024/04/1145006

L’Organisation des Nations Unies (ONU) demande une enquête sur des fosses communes découvertes dans des hôpitaux de Gaza

Le Haut-Commissaire aux Droits Humains (HCDH) de l’Organisation des Nations Unies (ONU) a déploré, Mardi 23 Avril 2024, les meurtres effroyables d’enfants et de femmes à Rafah, dans le sud de Gaza, et il s’est déclaré horrifié par la destruction des installations médicales al Nasser et al Shifa et par les rapports faisant état de fosses communes découvertes à l’intérieur et autour de ces sites.

Le HCDH de l’ONU a demandé que des enquêtes indépendantes, efficaces et transparentes, soient menées sur ces morts. Tous les sites de fosses communes doivent faire l’objet d’une enquête approfondie, d’une manière crédible et indépendante, a dit Ravina Shamdasani, porte-parole du HCDH.

Cette semaine, les autorités palestiniennes ont signalé la découverte de corps dans des fosses communes dans un hôpital de Khan Younis, abandonné par les troupes israéliennes. Selon les rapports des médias, des corps ont également été découverts sur le site d’al Shifa à la suite d’une opération de l’armée israélienne.

Aidés d’une pelleteuse, les employés de la défense civile de Gaza poursuivent leurs recherches. Depuis trois jours qu’ils creusent dans ces fosses communes de l’hôpital al Nasser à Khan Younis, ils auraient exhumé près de trois cent corps, selon les rapports des médias.

Le bureau du HCDH de l’ONU s’efforçait de corroborer les rapports des autorités palestiniennes selon lesquels deux cent quatre-vingt-trois corps ont été trouvés à al Nasser et trente corps ont été trouvés à al Shifa. Selon ces rapports, les corps ont été enterrés sous des piles de déchets et ils comprenaient les corps de femmes et de personnes âgées.

« Certains d’entre eux avaient les mains liées, ce qui indique bien sûr de graves violations du droit international des droits humains et du Droit International Humanitaire (DIH), et ces faits doivent faire l’objet d’enquêtes plus approfondies. Cette découverte intervient quelques semaines après l’opération militaire menée par l’armée israélienne dans cet hôpital au début du mois d’avril 2024. Nous ressentons le besoin de tirer la sonnette d’alarme, car il est clair que de nombreux corps ont été découverts. Compte tenu du climat d’impunité qui prévaut, des enquêteurs internationaux devraient être associés à cette démarche. Les hôpitaux ont droit à une protection très spéciale en application du DIH et l’assassinat intentionnel de civils, de détenus et d’autres civils hors de combat est un crime de guerre », a dit la porte-parole du HCDH.

Sur un autre plan, le HCDH a également réitéré sa mise en garde contre une incursion à grande échelle à Rafah dans une zone dans laquelle un million deux cent mille civils ont été confinés de force, affirmant que cela pourrait conduire à d’autres crimes atroces.

« Une telle opération risquerait d’entraîner davantage de morts, de blessés et de déplacements à grande échelle, voire de nouveaux crimes atroces, pour lesquels les responsables seraient tenus de rendre des comptes. Les leaders du monde entier sont unis sur l’impératif de protéger la population civile prise au piège à Rafah », a écrit, dans un communiqué, le HCDH.

Il aussi a déploré une série de frappes israéliennes à Rafah au cours des derniers jours, qui ont tué principalement des enfants et des femmes, « les dernières images d’un enfant prématuré arraché au ventre de sa mère mourante et des deux maisons adjacentes dans lesquelles quinze enfants et cinq femmes ont été tués, tout cela dépasse les limites de la guerre ».

Vendredi 19 Avril 2024, un immeuble d’habitation a été touché dans le quartier de Tal al Sultan à Rafah, tuant neuf palestiniens, dont six enfants et deux femmes. Samedi 20 Avril 2024, une autre frappe contre deux maisons adjacentes dans le quartier d’At Tanour, dans l’est de Rafah, aurait tué vingt palestiniens, quinze enfants et cinq femmes.

A la date du Lundi 22 Avril 2024, selon les autorités de Gaza, sur les plus de trente-quatre mille palestiniens tués à Gaza, il y a plus de quatorze mille enfants et il y a plus de neuf mille femmes. En outre, plus de soixante-dix-sept mille palestiniens ont été blessés et plus de sept mille autres palestiniens se trouveraient sous les décombres.

« Toutes les dix minutes, un enfant est tué ou blessé. Ils sont protégés par les lois de la guerre et pourtant ce sont eux qui, de manière disproportionnée, paient le prix ultime de cette guerre », a dit Volker Türk.

Dans le même temps, Volker Türk a déclaré que de graves violations des droits humains se poursuivaient sans relâche en Cisjordanie occupée. Malgré la condamnation internationale des attaques massives des colons du 12 avril au 14 avril 2024, facilitées par l’armée israélienne, la violence des colons s’est poursuivie avec le soutien, la protection et la participation de l’armée israélienne.

Au cours d’une opération de cinquante heures dans le camp de réfugiés de Nour Shams et dans la ville de Tulkarem, qui a débuté le 18 avril 2024, l’armée israélienne a déployé des troupes au sol, des bulldozers et des drones, et elle a bouclé le camp. Quatorze palestiniens ont été tués, dont trois enfants. Dix soldats israéliens ont été blessés.

Le bureau du HCDH a reçu des informations selon lesquelles plusieurs palestiniens ont été tués illégalement, les soldats israéliens ont utilisé des palestiniens non armés pour se protéger contre les attaques et les soldats israéliens ont tué d’autres palestiniens dans le cadre d’exécutions extrajudiciaires apparentes. Des dizaines de palestiniens auraient été détenus et maltraités.

Dans ce climat de terreur, des soldats israéliens ou des colons ont abattu, Samedi 20 Avril 2024, un ambulancier palestinien âgé de cinquante ans. L’ambulance évacuait deux palestiniens blessés par des balles réelles lors d’une attaque de colons, accompagnés par les soldats israéliens, à As Sawiya, dans la région de Naplouse.