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23 avril 2024 2 23 /04 /avril /2024 15:33

 

 

https://news.un.org/fr/story/2024/04/1144986

 

Un groupe d'examen indépendant propose des mesures pour améliorer le respect par l'United Nations Relief and Works Agency (UNRWA) de sa neutralité

Un panel indépendant a publié Lundi 22 Avril 2024 son rapport très attendu sur l’UNRWA, dans lequel il fait cinquante recommandations et il note que les autorités israéliennes n'ont pas encore fourni la preuve de leurs affirmations selon lesquelles un nombre important d'employés de l'UNRWA sont membres d'organisations terroristes.

« Israël a déclaré publiquement qu’un nombre significatif d’employés de l’UNRWA étaient membres d’organisations terroristes. Cependant, Israël n'a pas encore fourni de preuves à l'appui de cela », selon le rapport final de cinquante-quatre pages, dont le titre est « examen indépendant des mécanismes et des procédures visant à garantir l'adhésion de l'UNRWA au principe humanitaire de neutralité ».

Le secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies (ONU), qui a reçu le rapport final, Samedi 20 Avril 2024, a nommé le groupe d'examen indépendant après qu'Israël ait rendu publiques ses allégations contre l'UNRWA, qui emploie trente mille agents et qui sert six millions de réfugiés palestiniens en Cisjordanie, en Jordanie, au Liban, en Syrie et à Gaza. Le groupe d'examen est dirigé par l'ancienne ministre française des affaires étrangères, Catherine Colonna.

Le rapport final très attendu révèle que l'UNRWA, créée par l'Assemblée Générale de l’ONU en 1949, dispose d'outils complets pour garantir qu'elle reste impartiale dans son travail et qu’elle fournit régulièrement à Israël des listes d'employés. Il note que « le gouvernement israélien n'a informé l'UNRWA d’aucune préoccupation concernant des employés de l’UNRWA sur la base des listes du personnel depuis 2011 ».

« Les règles, les mécanismes et les procédures de l’UNRWA sont les règles de l’ONU les plus élaborées, précisément parce qu'il est très difficile de travailler dans un environnement aussi complexe et sensible », a déclaré Catherine Colonna aux journalistes lors de la conférence de presse du Lundi 22 Avril 2024 au siège de l'ONU après la publication du rapport, « ce qui doit être amélioré le sera. Je suis convaincue que la mise en œuvre de ces mesures aidera l’UNRWA à remplir son mandat. J’encourage vivement la communauté internationale à travailler aux côtés de l’UNRWA afin qu'elle puisse accomplir sa mission et surmonter les défis lorsqu'ils se présentent. C’est le but de l'examen ».

Au cours de son examen des mécanismes existants, qui a duré neuf semaines, le groupe a mené plus de deux cent entretiens, il a rencontré les autorités israéliennes et palestiniennes et il a contacté directement quarante-sept pays et organisations, présentant un ensemble de cinquante recommandations sur des questions allant de l'éducation aux nouveaux processus de sélection lors du recrutement du personnel.

Les recommandations du rapport incluent la création d’une unité d’enquêtes de neutralité centralisée, le déploiement d’un code d’éthique mis à jour, la formation associée à tout le personnel, l’identification et la mise en œuvre de moyens supplémentaires pour sélectionner les candidats de l’UNRWA à un stade précoce du processus de recrutement.

Le rapport suggère également d'explorer la possibilité d'une surveillance par une tierce partie pour les projets sensibles et d'établir un cadre avec les bailleurs de fonds intéressés pour garantir la transparence.

Dans un communiqué du Lundi 22 Avril 2024, le porte-parole du secrétaire général de l'ONU a déclaré que le secrétaire général de l'ONU acceptait les recommandations contenues dans le rapport de Catherine Colonna. Il a convenu avec le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, que l'UNRWA, avec le soutien du secrétaire général, établira un plan d'action pour mettre en œuvre les recommandations contenues dans le rapport final.

Selon le rapport final du groupe d’examen, les allégations d’Israël contre l’UNRWA ont déclenché la suspension du financement d’un montant d’environ quatre cent cinquante millions de dollars.

L’impact direct des allégations israéliennes a rapidement entravé la capacité de l’UNRWA à poursuivre son travail. Fonctionnant uniquement grâce à des dons volontaires, l'UNRWA a vu d'importants bailleurs de fonds, dont les États-Unis, annuler ou suspendre leurs fonds.

Au mois d’avril 2024, Washington a interdit le financement de l’UNRWA jusqu’en 2025 au moins, mais d’autres bailleurs de fonds ont promis un financement supplémentaire ou rétabli leurs dons.

Le nouveau rapport recommande d’augmenter la fréquence et de renforcer la transparence des communications de l’UNRWA avec les donateurs sur sa situation financière, sur les allégations et sur les violations de neutralité. Le groupe d'examen a suggéré des mises à jour régulières et des séances d'information pour les bailleurs de fonds intéressés à soutenir l'UNRWA sur l'intégrité et les questions connexes.

L’UNRWA remplit son obligation d'assurer la neutralité de ses mille installations, y compris des écoles, des centres de santé et des entrepôts, selon le rapport, qui indique également que les problèmes de sécurité et de capacité peuvent entraver les mécanismes existants de diligence raisonnable.

Le groupe d'examen a déclaré que l'UNRWA s'est constamment efforcé d'assurer la neutralité de l'éducation, car l’UNRWA dispense un enseignement élémentaire et préparatoire à cinq cent mille élèves dans plus de sept cent écoles avec vingt mille enseignants, y compris à Gaza, où actuellement les enfants ne sont pas scolarisés suite aux attaques qui ont détruit le système éducatif de l'enclave dans le cadre du conflit en cours.

Examinant les critiques soutenues, principalement de la part d’Israël, concernant la présence présumée de discours de haine, d’incitation à la violence et d’antisémitisme dans le matériel éducatif de l’Autorité Palestinienne, le groupe d’examen a examiné trois évaluations et études internationales majeures.

Le nouveau rapport montre que deux de ces études ont identifié des préjugés et des contenus non conformes, mais elles n'ont pas fourni de preuves de références antisémites. Une troisième étude, le rapport Eckert, a identifié deux exemples affichant un contenu antisémite, mais il a noté que l'un avait déjà été supprimé et que l'autre avait été considérablement modifié.

A ce titre, le rapport recommande plusieurs actions, notamment la révision du contenu de tous les manuels scolaires avec les pays hôtes, Israël et l'Autorité Palestinienne.

Le rapport écrit que « l’UNRWA, en l'absence d'une solution politique entre Israël et les palestiniens, est un acteur essentiel dans la fourniture d'une aide humanitaire vitale et de services sociaux essentiels, en particulier dans les domaines de la santé et de l'éducation, aux réfugiés palestiniens à Gaza, en Jordanie, au Liban, en Syrie et en Cisjordanie, et elle est irremplaçable et indispensable au développement humain et économique des palestiniens. En outre, nombreux sont ceux qui considèrent l'UNRWA comme une planche de salut humanitaire ».

Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU a déclaré Lundi 22 Avril 2024 que « le secrétaire général de l’ONU compte sur la communauté des bailleurs de fonds, les pays hôtes et le personnel, pour coopérer pleinement à la mise en œuvre des recommandations finales du nouveau rapport. A l’avenir, le secrétaire général appelle toutes les parties prenantes à soutenir activement l’UNRWA, car c’est une planche de salut pour les réfugiés palestiniens dans la région ».

D'autres hauts responsables de l'ONU ont exprimé leur ferme soutien à l’UNRWA, appelant les bailleurs de fonds à annuler les coupes budgétaires et à permettre à l'UNRWA d'accomplir son travail, en particulier à Gaza.

A la fin du mois de mars 2024, Israël a annoncé qu'il rejetterait les demandes de l'UNRWA visant à fournir de l'aide au nord de Gaza, où une famine sévit alors que les autorités israéliennes continuent de bloquer ou de retarder considérablement les expéditions d'aide vitale, selon des responsables de l'ONU, qui ont lancé un appel la semaine dernière pour un financement d'urgence.

Outre ses allégations accusant un nombre significatif d'employés de l’UNRWA d'être membres d'organisations terroristes, Israël a accusé une douzaine de membres de l'UNRWA d'être impliqués dans les attaques sanglantes du Hamas du Samedi 7 Octobre 2023 en Israël. L'UNRWA a immédiatement licencié les employés en question et elle a demandé une enquête rapide et impartiale.

Le rapport de Catherine Colonna ne concerne pas les allégations contre cette douzaine d’employés. « Il s’agit d’une mission distincte et cela ne fait pas partie de notre mandat », a dit Catherine Colonna.

Quelques jours après les allégations israéliennes, le secrétaire général de l’ONU a nommé le groupe d'examen indépendant, dirigé par Catherine Colonna et incluant l'Institut Raoul Wallenberg en Suède, l'Institut Michelsen en Norvège et l’institut danois des droits humains, pour enquêter sur le processus suivi par l'UNRWA pour garantir la neutralité de ses activités.

Dans le même temps, le secrétaire général de l’ONU a ordonné au plus haut organisme de contrôle de l’ONU, le Bureau des Services de Contrôle Interne (BSCI), d’enquêter sur la véracité des affirmations d’Israël contre les douze membres du personnel de l’UNRWA.

Dès le début, les enquêteurs du BSCI ont contacté les états membres concernés, ils se sont rendus au siège de l’UNRWA en Jordanie et ils ont examiné les premières informations envoyées à l’UNRWA par les autorités israéliennes et par diverses sources, y compris les informations diffusées par les médias. Cette enquête est en cours.

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