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28 juin 2014 6 28 /06 /juin /2014 20:00

Projet de loi en Turquie sur le processus de paix avec les kurdes (Reuters)

Le gouvernement turc a présenté Jeudi 26 Juin 2014 au parlement un projet de loi fixant un cadre juridique à des négociations de paix avec les séparatistes kurdes, décision qui pourrait renforcer les chances de l'actuel premier ministre Recep Tayyip Erdogan de se faire élire président, en août.

Les hommes politiques pro-kurdes réclamaient de longue date un tel projet de loi, en partie pour éviter le risque de poursuites judiciaires à ceux qui prendraient part à des négociations, au cas où le climat politique en Turquie se retournerait à l'avenir contre le processus de paix.

Ankara a entamé en 2012 des discussions de paix avec le leader séparatiste kurde emprisonné Abdullah Öcalan, afin de mettre un terme à un conflit qui a fait environ quarante mille morts depuis 1984.

« Nous nous rapprochons du moment où ces problèmes seront résolus, où la violence cessera, où les gens poseront les armes et descendront des montagnes pour reprendre une vie sociale normale », a déclaré le vice-premier ministre Besir Atalay, après la présentation du projet de loi au parlement.

Le projet de loi mettra toute personne engagée dans les négociations à l'abri de poursuites judiciaires liées à l'insurrection du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes). Il chargera en outre le gouvernement de réhabiliter les militants séparatistes qui poseront les armes.

Öcalan lui-même a laissé entendre qu'il soutenait le projet de loi, après avoir rencontré des membres du HDP (parti démocratique populaire, pro-kurde) dans son île-prison d'Imrali.

« Voir cette loi déposée devant le parlement, c'est une évolution historique », a-t-il dit, selon le site internet de la chaîne CNN-Türk.

Recep Tayyip Erdogan a investi un capital politique non négligeable dans les efforts de paix, accordant davantage de droits culturels et linguistiques aux kurdes au risque de s'aliéner une partie de sa base de soutien à travers le pays. Ankara, les Etats-Unis et l'Union Européenne considèrent le PKK comme une organisation « terroriste » et nombre de turcs continuent de détester Abdullah Öcalan.

Le cessez-le-feu décrété par celui-ci en mars 2013 tient dans l'ensemble, mais le PKK a interrompu au cours de l'été dernier le repli de ses militants vers leurs bases arrière du nord de l'Irak, en déplorant la lenteur des négociations en cours.

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