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7 novembre 2014 5 07 /11 /novembre /2014 20:55

François Hollande promet toute la vérité sur la mort de Rémi Fraisse (Reuters)

François Hollande a promis Jeudi 6 Novembre 2014 « toute la vérité » à la famille de Rémi Fraisse sur la mort du jeune militant tué sur le site du barrage de Sivens fin octobre.

La famille du jeune homme, dont le décès a ému le pays, a demandé au chef de l'état d'expliquer le silence des autorités pendant quarante-huit heures, alors qu'elles connaissaient selon elle les circonstances de sa mort dès le premier jour.

« La mort de ce jeune homme est une tragédie et un drame pour notre pays », a déclaré François Hollande sur TF1. « Toute la vérité sera faite. Je ferai en sorte qu'elle soit établie dans tous ses détails et j'en tirerai toutes les conclusions en terme de responsabilités ».

Le président français a déclaré qu'il aurait d'ici huit jours les conclusions de l'enquête sur la grenade offensive qui a tué Rémi Fraisse. Une deuxième enquête est en cours pour connaître les circonstances de sa mort. Parallèlement, deux juges d'instruction ont été saisis.

Ils travailleront « en toute indépendance », a promis François Hollande.

Arié Alimi, qui représente les proches de Rémi Fraisse, a lu jeudi à la presse une déclaration de la famille, qui assure, en se fondant sur des éléments de l'enquête de flagrance, que les gendarmes ont immédiatement su qu'une grenade était à l'origine de son décès.

« Pourquoi, alors que les militaires le voient distinctement tomber, à la suite de l'explosion de la grenade, que les circonstances de sa mort sont connues dès cet instant, la vérité sur la mort de notre enfant et frère n’a-t-elle pas été immédiatement révélée », s'interrogent-ils.

Mediapart affirme jeudi que l'état a su « immédiatement » que le jeune était mort des suites d'un tir de grenade offensive et tenté pendant quarante-huit heures de « brouiller les pistes ».

« DOCTRINE CONFORME À L'ÉTAT DE DROIT »

Dans la nuit du 25 au 26 octobre, environ quarante grenades offensives ont été lancées par les militaires, selon le site d'information.

Celle qui a tué Rémi Fraisse « sur le coup » visait « directement » un petit groupe de quatre à cinq jeunes qui leur lançait des pierres et des mottes de terre, ajoute-t-il.

« Équipés de jumelles à vision nocturne, plusieurs gendarmes reconnaîtront avoir vu tomber le jeune homme tout de suite après l'explosion, et avoir compris immédiatement ce qui venait de se passer, selon des sources proches du dossier », écrit Mediapart.

Il a pourtant fallu attendre le 28 octobre pour que le procureur d'Albi, Claude Dérens, indique que le jeune homme avait sans doute été victime d'une grenade offensive. Bernard Cazeneuve avait annoncé dans la foulée qu'il en suspendait l'utilisation.

« Pendant plus de deux jours, alors qu'effectivement les éléments sont clairs, que tout le monde sait ce qui s'est passé, précisément, dès l'instant où la grenade est tombée, on n'a pas voulu dire ce qui s'est passé, je ne comprends pas, comme la famille de Rémi Fraisse ne le comprends pas », a dit Arié Alimi.

Le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, a répété jeudi soir que sa doctrine était de laisser la justice s'exprimer en premier pour que l'on ne puisse pas penser que le gouvernement cherche à faire pression sur elle.

« Il y a une doctrine qui a été établie, elle est conforme à l'état de droit », a-t-il dit à la presse à l'issue d'une réunion à Paris des ministres de l'intérieur du G 6 européen.

Outre le délai observé avant que soient communiqués des éléments sur sa mort, les parents de Rémi Fraisse s'interrogent sur la raison pour laquelle le préfet du Tarn a appelé, disent-ils, à une « extrême sévérité » à l'égard des manifestants.

Ils demandent aussi au président des explications sur la présence de militaires, « en si grand nombre et surarmés », alors qu'aucun bien ni personne ne nécessitaient de protection sur le site du barrage.

Bernard Cazeneuve a démenti avoir donné des instructions de fermeté aux gendarmes chargés de protéger les travaux du site.

« Je le dis solennellement, parce que c'est la vérité, je n'ai jamais donné aucune instruction à un fonctionnaire pour qu'il y ait de la fermeté ou une sur réaction. Au contraire, j'ai donné des instructions d'apaisement », a-t-il déclaré jeudi.

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