Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 février 2015 1 09 /02 /février /2015 20:50

http://www.okeanews.fr/20150208-malgre-la-pression-tsipras-ne-recule-pas

Malgré la pression, Alexis Tsipras ne recule pas

Avec une semaine très difficile qui se profile pour la Grèce et au milieu de la pression croissante des créanciers, le premier ministre Alexis Tsipras a présenté, Dimanche 8 Février 2015, le programme de son gouvernement au parlement, s’engageant à mettre en œuvre ses promesses pré électorales.

« Nous n'avons qu'un seul engagement, servir les intérêts du peuple et le bien de la société », a-t-il dit, ajoutant que c'était la « décision irrévocable » de son gouvernement de mettre en œuvre les promesses de campagne « dans leur intégralité ».

Le premier ministre a dit que le gouvernement ne chercherait pas une extension du plan de sauvetage de la Grèce, notant que cela serait équivalent à une « extension d'erreurs et de catastrophes », et a réitéré les demandes grecques pour une phase de transition jusqu'à ce qu'un « accord mutuellement acceptable » soit atteint avec les créanciers. « Nous n'avons pas l'intention de menacer la stabilité en Europe », a-t-il précisé, ajoutant toutefois qu'il ne négociera pas la souveraineté du pays. « Notre pays ne reçoit plus d'ordres par mail », a-t-il lancé.

Alexis Tsipras a déclaré que son gouvernement a besoin d'espace pour une discussion sur la restructuration de la dette de la Grèce et un nouvel accord, ajoutant que l'augmentation de l'austérité ne ferait qu'exacerber le problème.

Il s'est engagé à remplacer l'impôt foncier unifié (ENFIA) par une nouvelle taxe sur les grandes propriétés et à remettre en place le seuil d'exonération des revenus à son niveau d'avant crise, soit douze mille euros, contre cinq mille euros aujourd'hui, soit un revenu imposable dès 416,66 euros par mois.

Il a également promis d'introduire un système fiscal équitable et de sévir contre l'évasion fiscale et la corruption. Les conventions collectives seront également restaurées. Alexis Tsipras a également confirmé que salaire minimum retrouvera son niveau d'avant la crise, sept cent cinquante et un euros, progressivement jusqu'en 2016.

Un treizième mois de retraite sera également versé pour les retraités qui gagnent moins de sept cent euros par mois.

Sa priorité reste la lutte contre la « crise humanitaire », disant que « la Grèce ne peut pas être un pays civilisé si des milliers de gens ont faim ». Il promet l'électricité et la nourriture gratuite pour les ménages qui ont été victimes des « mesures barbares » de ces dernières années.

Dans la fonction publique, Alexis Tsipras demande la réembauche immédiate des femmes de ménage du ministère des finances, des gardes scolaires et du personnel administratif des universités, notant que cela n'alourdira pas le budget puisque ces réembauches remplaceront des embauches prévues pour 2015.

Le premier ministre a également promis de rouvrir ERT, le radiodiffuseur public brusquement arrêté en juin 2013 par l'ancien gouvernement d’Antonis Samaras, et va lancer une enquête parlementaire pour déterminer comment la Grèce est entrée dans le mémorandum. Concernant les privatisations, il dit que le gouvernement n'est pas contre l'investissement privé, mais rejette les « ventes massives », ajoutant que les services publics ne seraient pas en vente.

Gros dossier également et source probable de désaccords avec l'Allemagne, Alexis Tsipras a dit que c'était un « devoir historique » pour la Grèce de demander des réparations de guerre à l'Allemagne. Manolis Glezos devrait prendre en charge la commission dédiée à ce sujet.

Alexis Tsipras a également évoqué la création d'un portefeuille spécial pour superviser la lutte contre la corruption et l'évasion fiscale, avec comme priorité la vérification des listes à disposition, comme par exemple la liste Lagarde.

Le premier ministre a annoncé des coupes dans les budgets des ministères, rationalisation de l'administration publique, annulation des privilèges des ministres et des députés, vente d'un des trois avions du gouvernement, vente d'une partie des véhicules de fonctions des députés et révision des droits aux voitures de fonctions pour les députés.

Alexis Tsipras a également directement visé les élites grecques en déclarant que le triangle des puissants, des banques, des médias et de la politique, sera brisé. Il annonce de profonds changements dans les médias et proposera de nouvelles procédures pour les permis de radiodiffusion et souhaite « vérifier comment les médias obtiennent des prêts », annonçant que les médias privés devront obtenir des licences appropriées et payer leurs fréquences, ce qui n'est toujours pas le cas en Grèce.

Le discours d’Alexis Tsipras marque le lancement de trois jours de débats qui doivent aboutir à un vote de confiance pour son gouvernement. La coalition est certaine de remporter le vote, avec cent soixante-deux sièges sur les trois cent que compte la Vouli.

Mais la partie qui s'annonce avec les créanciers du pays sera beaucoup plus difficile. Le ministre des finances Yanis Varoufakis devra faire face à ses homologues de la zone euro à Bruxelles pour un sommet d'urgence Mercredi 11 Février 2015. Alexis Tsipras rencontrera ses homologues européens le lendemain lors d'un sommet des dirigeants à Bruxelles.

Partager cet article
Repost0

commentaires