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7 décembre 2015 1 07 /12 /décembre /2015 19:16

Gauche et droite tentent d’empêcher le Front National de gagner des régions (Reuters)

La nouvelle percée électorale du Front National a obligé Lundi 7 Décembre 2015 gauche et droite à mettre les bouchées doubles pour empêcher la formation d'extrême droite de prendre le pouvoir dans plusieurs régions Dimanche 13 Décembre 2015, avec peu de chances d'y parvenir.

La formation de Marine Le Pen a conforté son statut de premier parti de France au premier tour des élections régionales Dimanche 6 Décembre 2015 en remportant 27,73% des voix et en virant en tête dans six régions métropolitaines, devant le bloc formé par les Républicains, le Mouvement Démocrate et l’Union des Démocrates et des Indépendants (UDI), qui obtient 26,65% des voix, ainsi que le Parti Socialiste et ses alliés, qui obtiennent 23,12% des voix.

Au second tour, le Front National paraît en mesure de l'emporter dans le Nord Pas De Calais Picardie (NPDCP) et en Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), où Marine Le Pen et sa nièce Marion Maréchal-Le Pen, avec un score supérieur à quarante pour cent des voix, ont respectivement l'avantage.

Dans ces deux régions, la situation leur est tellement favorable que le Parti Socialiste a décidé de retirer ses candidats dans l'espoir de faire élire un représentant des Républicains, les anciens ministres Xavier Bertrand dans le Nord et Christian Estrosi dans le Sud Est.

« Ce retrait peut être le début de la disparition du Parti Socialiste », a déclaré lundi Marine Le Pen lors d'une conférence de presse, parlant de « suicide collectif » pour une formation qui disparaîtra effectivement du conseil régional. « Toutes les compromissions sont bonnes pour se maintenir en place ».

Mais la manoeuvre a pour l'instant échoué en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, où le socialiste Jean-Pierre Masseret refuse d'obéir aux instances nationales du Parti Socialiste qui le pressent de se retirer pour faire barrage au bras droit de Marine Le Pen, Florian Philippot, largement en tête.

Le premier secrétaire du Parti Socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a estimé lundi qu'il pourrait le « convaincre. Un socialiste ne peut pas être mêlé de près ou de loin à l’élection d’un responsable du Front National », a-t-il prévenu.

La droite républicaine mal en point

La droite républicaine est, elle, mal en point en vue du second tour du Dimanche 13 Décembre 2015.

La victoire ne lui semble véritablement promise que dans les Pays de la Loire si elle ne parvient pas à battre le Front National dans le Nord, en PACA et dans le Grand Est.

La gauche, elle, devrait l'emporter facilement en Bretagne, en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, et pourrait bénéficier d'un report de voix suffisant au second tour pour gagner en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Centre-Val de Loire, Bourgogne-Franche-Comté et Ile de France.

Les nouvelles régions Auvergne-Rhône-Alpes et Normandie pourraient basculer à droite comme à gauche mais le total des voix de gauche est potentiellement supérieur et la Corse se jouera entre la gauche et les autonomistes.

L'exécutif pourrait donc sortir du piège des régionales par le haut avec, dans l'hypothèse la plus favorable, une petite dizaine de régions gouvernées par la gauche sur treize.

En retirant ses candidats pour faire barrage au Front National, le camp de Fran9ois Hollande et de Manuel Valls parle en outre à sa gauche en érigeant un « rempart » contre l'extrême droite, comme en 2002.

Quant à Nicolas Sarkozy, déstabilisé par la contre-performance de la droite, il voit sa stratégie pour la primaire de 2016 fragilisée par la percée du Front National, qui repose avec acuité la question de la ligne des Républicains.

Le Front National, première force d’opposition

Lors d'un bureau politique des Républicains tendu, Lundi 7 Décembre 2015, certains participants ont estimé que ce n'était pas la gauche qui était seule responsable de la performance du Front National, désormais première force d'opposition devant les Républicains, une critique implicite du chef du parti.

Mais quoi qu'il arrive Dimanche 13 Décembre 2015, le Front National est sorti grand gagnant et a amplifié son statut de première force politique et son enracinement, une dynamique dont Marine Le Pen veut faire un tremplin pour la présidentielle de 2017.

Le parti d'extrême droite a certes profité du climat sécuritaire provoqué par les attentats, seize pour cent des ses électeurs disant s'être tourné vers le Front National après le Vendredi 13 Novembre 2015, selon une étude de l’Institut Français d’Opinion Publique (IFOP).

Mais soixante huit pour cent des sympathisants frontistes ont également voulu sanctionner la politique du gouvernement et de François Hollande, précise cette enquête.

Des politologues insistent surtout sur la progression du Front National scrutin après scrutin et sur le « siphonnage » de l'électorat de Nicolas Sarkozy, le président des Républicains, dans la continuité des élections européennes et départementales.

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