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21 décembre 2015 1 21 /12 /décembre /2015 20:47

http://www.eurocitoyenne.fr/content/votre-deputee/pourquoi-je-suis-allee-au-meeting-de-saint-denis-du-11-decembre-dernier-pour-u

Pourquoi je suis allée au meeting de Saint Denis du Vendredi 11 Décembre 2015 pour une politique de paix, de justice et de dignité

Par Marie Christine Vergiat, députée européenne du Front De Gauche (FDG)

Depuis ce « diabolique » meeting du Vendredi 11 Décembre 2015 auquel j'ai participé, j'ai été pas mal interpellé sur les réseaux et mise en cause par une certaine presse. J'assume complètement cette participation et je ne regrette rien mais il me semble naturel d'expliquer cette participation.

Ce meeting était organisé par un certain nombre d’organisations et de personnalités avec lesquelles je travaille depuis longtemps autour de la nécessité de lutter contre l’islamophobie et la montée des discriminations dont sont aujourd’hui victimes les musulmans « réels ou supposés ». Devait en outre y intervenir un représentant de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) dont je suis membre depuis plus de trente ans.

Ce meeting « pour une politique de paix, de justice et de dignité » avait pour objectif de faire le point sur un certain nombre de sujets essentiels après les attentats de janvier 2015 et de novembre 2015. Et notamment de mettre en cause la fuite en avant du gouvernement dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, les conséquences liberticides de l’état d’urgence, la montée du racisme et de l’islamophobie qui en résulte faisant le lit de l’extrême droite et y associer la dénonciation d’une politique étrangère catastrophique du fait d’une réponse purement guerrière sans remise en cause des alliances diplomatiques, pour ne pas dire purement mercantilistes et mortifères avec des pays qui portent une lourde responsabilité dans la création et la progression de l’Etat Islamique. Bref, tout ce que je dénonce au quotidien dans mes combats au parlement européen.

Je n’ai guère été surprise des diatribes habituelles de certains qui ont l’habitude de diaboliser tant Tariq Ramadan que le Parti des Indigènes de la République (PIR), notamment au nom d’une laïcité qu’ils connaissent si mal, mais le délire a dépassé toutes les bornes au-delà des accusations d’antisémitisme habituelles de tous ceux et toutes celles qui refusent que l’on reproche quoi que ce soit au gouvernement israélien, les organisateurs ou du moins certains d’entre eux ont été accusé pèle mêle d’être proches des fondamentalistes, voire directement de l’Etat Islamique, rien que cela, d’attiser la confusion entre la nécessité de lutter contre tous les racismes et le communautarisme, d’être responsable de la décomposition de la gauche et d'avoir causé l'échec du Parti Socialiste aux élections régionales. Fichtre, le summum ayant sans doute été atteint par Gilles Clavreul, le délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme qui, en l'espèce, est plus apparu comme un « délégué à la discorde » alimentant les haines et agressant littéralement les organisations antiracistes qui ne partagent pas ses vues.

Etant sur place, j’ai pu constater la réalité de ces accusations et j’ai surtout vu et entendu dans ce meeting une jeunesse des quartiers populaires, environ six cent personnes dans la salle dont quatre vingt pour cent devait avoir entre dix huit et trente ans, une jeunesse en mal de gauche, désespérée de la gauche actuelle et notamment de la « gauche » de gouvernement, plus prompte à tenter de récupérer ses voix à chaque élection qu’à répondre à ses problèmes de vie quotidienne, une jeunesse qui en a marre d’être stigmatisée du fait de ses soi-disant apparences et une jeunesse qui réclame d’abord et avant tout de l’égalité et de la justice sociale.

Et partant de ce constat, je pense que, plus que jamais, il y a urgence à reprendre le dialogue avec cette jeunesse qui est l’avenir de notre pays et de lui laisser prendre la place qui lui revient au-delà de toute appartenance culturelle, sociale ou religieuse.

Refuser de le faire, c’est laisser béante les portes de l’extrême droite et du communautarisme. Et s’il faut tirer les leçons des élections régionales, c’est d’abord par là qu’il faut commencer.

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