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22 juin 2016 3 22 /06 /juin /2016 17:28

La manifestation syndicale du Jeudi 23 Juin 2016 finalement autorisée à Paris (Reuters)

Les syndicats hostiles au projet de loi travail ont obtenu Mercredi 22 Juin 2016 le droit de manifester Jeudi 23 Juin 2016 à Paris en vertu d'un compromis trouvé avec le gouvernement, qui avait dans un premier temps choisi d'interdire tout défilé dans la capitale.

Le communiqué de la préfecture de police annonçant cette interdiction, décidée pour des raisons de sécurité, a déclenché Mercredi 22 Juin 2016 dans la matinée une poussée de fièvre chez les syndicats et au sein même de la gauche, où l'on a dénoncé un coup de force.

Aussitôt, les patrons de la Confédération Générale du Travail (CGT) et de la CGT Force Ouvrière, Philippe Martinez et Jean-Claude Mailly, ont demandé une audience au ministère de l’intérieur et ces ultimes tractations avec Bernard Cazeneuve ont permis d'aboutir à un accord.

Les syndicats pourront donc défiler, mais seulement sur une boucle d'un peu plus d’un kilomètre et cinq cent mètres, dont les points de départ et d'arrivée se trouvent place de la Bastille, et non le long d'un parcours entre la place de la Bastille et la place de la Nation comme ils le prévoyaient.

« Nous appelons les salariés, jeunes, privés d’emploi et retraités à participer massivement aux manifestations du Jeudi 23 Juin et du Mardi 28 Juin 2016 », a déclaré Philippe Martinez lors d'une conférence de presse conjointe des sept organisations opposées au projet de réforme du code du travail.

« Le gouvernement avait franchi un nouveau cap dans sa volonté de bâillonner le mouvement social en interdisant la manifestation parisienne », a dit le secrétaire général de la CGT, qui en a appelé à François Hollande.

« Le président François Hollande n’a d’autre issue, pour sortir de cette impasse, que de réunir les organisations syndicales et de jeunesse très rapidement », a-t-il affirmé.

Philippe Martinez a par ailleurs promis que « le service d'ordre sera renforcé », Jeudi 23 Juin 2016.

Bernard Cazeneuve à l’origine de l’interdiction

Obéissant aux consignes de l'exécutif, la préfecture de police avait invoqué la crainte de nouveaux débordements et l'état de fatigue des policiers pour justifier l'interdiction du cortège parisien.

Des violences ont régulièrement éclaté en marge des cortèges dans la capitale et les grandes villes de province depuis le début du mouvement contre la loi travail, au mois de mars 2016, donnant lieu à plusieurs centaines d'interpellations.

« Les dégradations et violences contre les agents de la force publique commises lors du dernier mouvement en date du Mardi 14 Juin 2016 ont atteint un pic de violence inégalé », pouvait-on lire dans le communiqué de la préfecture.

Les services du préfet expliquaient alors ne pas avoir pas d'autre choix que l'interdiction, les syndicats ayant catégoriquement refusé la proposition qui leur était faite de se rassembler sur la place de la Nation, sans défiler.

Mercredi 22 Juin 2016 en milieu de journée, Bernard Cazeneuve a admis avoir été à l'origine de l'interdiction, qu'il a « demandée personnellement au préfet de police ».

Cette décision aurait été une première depuis 1962.

Le député Christian Paul, l'un des chefs de file des frondeurs du Parti Socialiste, avait dénoncé une faute historique et jugé que le chef du gouvernement, Manuel Valls, prenait là une lourde responsabilité.

« Nous sentons bien qu'il y a depuis huit jours de la part du premier ministre une volonté de durcissement. Et c'est d'autant plus paradoxal que nous sommes à un moment où un compromis pourrait être trouvé sur la loi travail », avait-il dit sur BFM Télévision.

Nous poursuivrons ce texte

A droite, de nombreux responsables avaient réclamé ces derniers jours une telle interdiction mais Nicolas Sarkozy, président des Républicains, a pris Mardi 21 Juin 2016 le contre-pied en estimant que cette mesure ne serait pas raisonnable.

L'attitude du gouvernement a changé après la dernière grande journée de mobilisation, Mardi 14 Juin 2016, au cours de laquelle une poignée de manifestants s'en était pris à une façade vitrée de l'hôpital Necker, dans le sud de Paris.

Le lendemain, Manuel Valls a exhorté les syndicats à ne plus organiser ce type de manifestations, faute de quoi le gouvernement prendrait ses responsabilités.

Le front syndical avait malgré tout maintenu deux nouvelles journées d'action contre le projet de loi défendu par Myriam el Khomri, qui doit revenir au cours du mois de juillet 2016 à l’assemblée nationale après son passage au sénat.

En dépit de ses hésitations au sujet de la manifestation du Jeudi 23 Juin 2016, l'exécutif n'entend pas abandonner son projet, a redit Manuel Valls.

« Nous poursuivrons ce texte et nous le ferons adopter parce qu’il en va de l’intérêt du pays », a assuré le chef du gouvernement lors d'une séance de questions publiques à l’assemblée nationale.

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