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16 juillet 2017 7 16 /07 /juillet /2017 16:55

 

 

http://www.elmundo.es/cataluna/2017/07/15/59692a76e2704e48498b45a0.html 

 

Oriol Junqueras impose à Carles Puigdemont un gouvernement kamikaze pour le premier octobre 2017

 

Samedi 15 Juillet 2017 

 

Remplacement de trois ministres pour préparer un affrontement avec l’état au mois de septembre 2017 

 

Oriol Junqueras obtient de nouvelles attributions et demande à partir de maintenant des décisions collégiales 

 

Carles Puigdemont a présenté Vendredi 14 Juillet 2017 le gouvernement qui va préparer le référendum unilatéral du premier octobre 2017. Après le changement de trois ministres, tous les trois du parti démocrate européen catalan (PDC), en raison de divergences sur la manière d'atteindre cet objectif, le président du gouvernement dirige à partir de maintenant un exécutif déterminé à assumer la confrontation avec l’état jusqu'à ses ultimes conséquences. Oriol Junqueras, grand gagnant de la crise, obtient de nouvelles attributions et sera l'homme fort indiscutable du nouveau gouvernement.

Les nouveaux ministres, le porte parole Jordi Turull, le ministre de l’intérieur Joaquim Forn et la ministre de l’enseignement Clara Ponsatí, ont en commun leur indépendantisme intransigeant et ils soutiendront le processus d’indépendance jusqu’au bout.

Si le processus est par définition tumultueux, les deux derniers jours ont été les plus agités dans la période récente. Plusieurs poids lourds ont quitté le gouvernement,  en particulier Neus Munté en charge à ce jour de faire le compte rendu tous les mardis des réunions de l'exécutif. Porte-parole et conseiller de la présidence, ses relations avec Carles Puigdemont se sont détériorées ces derniers temps, mais personne ne pensait à une rupture aussi rapide et aussi abrupte.

Les doutes de Jordi Jané et de Meritxell Ruiz étaient plus connus. A la direction de deux ministères clés pour relever le défi posé par le référendum unilatéral du premier octobre 2017, ils étaient tous les deux partisans de diminuer le niveau d'implication du gouvernement dans le vote, par exemple en mettant certaines parties de l'organisation dans des mains extérieures. Mais, contrairement au processus participatif du 9 novembre 2014, sans valeur juridique et sans conséquences tangibles, Carles Puigdemont et Oriol Junqueras ont promis une consultation avec toutes les garanties d'une vraie élection.

Carles Puigdemont ne veut pas de doutes relatifs au premier octobre 2017 et il n’a pas hésité plus d’une semaine pour changer un tiers de son gouvernement. La démission de Jordi Baiget il y a quelques jours, précisément parce qu’il doutait que le référendum puisse avoir lieu dans les conditions annoncées et parce qu’il avait peur de l'impact de la confrontation avec l’état, était le prologue des démissions des trois autres ministres.

Personne à l’intérieur du gouvernement ne doute que l'affrontement aura lieu cette fois-ci. Ils savent que le Tribunal Constitutionnel annulera la loi référendaire approuvée par le parlement à la fin du mois d’août ou au début du mois de septembre 2017 et ils sont déterminés à ne pas se conformer à la suspension. Ils veulent forcer Mariano Rajoy à prendre des mesures coercitives et ils comptent sur une réaction massive et permanente des catalans. A partir de ce moment là, tout est possible, pensent-ils.

Avec cet objectif à l'esprit, Carles Puigdemont et Oriol Junqueras disent que les changements doivent être effectués dans le cadre qui a été conçu par Artur Mas avant d'être contraint de quitter la présidence par la Candidature d’Unité Populaire (CUP). Conscient du fait que les troubles dans les grandes sections du PDC avaient augmenté après le départ de Jordi Baiget, le chef de l'exécutif catalan voulait entendre un par un, Mercredi 12 Juillet et Jeudi 13 Juillet 2017, tous les ministres de son parti. Vendredi 14 Juillet 2017, il a dit qu'il ne voulait destituer personne et que les trois ministres ont fait « un pas de côté » par leur volonté propre.

Joaquim Forn, ministre de l’intérieur, sera responsable des Mossos d'Esquadra, dont le comportement sera crucial si la confrontation ouverte arrive. Clara Ponsatí, ministre de l’enseignement, sera responsable de l’ouverture des bureaux de vote le premier octobre 2017. En fait, la seule obsession du gouvernement qui a été formé Vendredi 14 Juillet 2017 est le référendum.

Mais les divergences entre Carles Puigdemont et son parti se sont élargies ces jours-ci. D’abord parce qu’il n’y a aucun ministre sortant d’Esquerra Republicana de Catalunya (ERC). Les grandes sections du PDC ont le sentiment qu’elles assument seules pour l'instant les conséquences juridiques du processus, ainsi que le remaniement du gouvernement est le seul changement dans l'espace  indépendantiste. Il est rappelé que Neus Munté est vice-président du PDC.

Les quatre ministres sortants sont membres du PDC. Le secrétaire du gouvernement, Joan Vidal de Ciurana, est remplacé par Victor Cullell.

Carles Puigdemont et Oriol Junqueras ont expliqué les changements lors d'une conférence de presse dans la matinée avant l’installation des nouveaux ministres dans l’après midi. Le président a voulu montrer une volonté de fer. « La loi d’autonomie régionale prendra fin le premier octobre 2017 avec un référendum d’autodétermination. Le lendemain, commencera une nouvelle étape fondée sur la volonté des catalans. Ou bien ce sera une nouvelle étape de l’autonomie, si le non est majoritaire, ou bien la Catalogne commencera à marcher comme un état indépendant », a-t-il dit.

Carles Puigdemont et Oriol Junqueras ont assuré que, après le remaniement gouvernemental, le gouvernement ne pourra pas empêcher le référendum. « Nous avons du mal à voir comment dans un état démocratique on peut empêcher de voter des millions de personnes qui veulent voter », a dit Carles Puigdemont.

Oriol Junqueras a annoncé la création à partir de maintenant d’un organe de coordination du référendum, formé par les deux principaux dirigeants du gouvernement, le nouveau secrétaire de l'exécutif Victor Cullell et le secrétaire général de la vice-presidence Josep Maria Jové.

Cependant, ce comité n’empêchera pas un autre de continuer à fonctionner, un autre comité plus secret qui agit dans l'ombre depuis des mois et qui a été l'une des principales causes du départ des démissionnaires. Il se compose, entre autres, d'anciens dirigeants nationalistes comme David Madí, Xavier Vendrell et Artur Mas.

Les ministres du PDC se plaignent de ne pas avoir toutes les informations, mais ils ont dû supporter toutes les conséquences, y compris pénales, de leurs décisions. Ce comité est toujours en activité, a confirmé Carles Puigdemont.

Le remaniement ministériel permet enfin à Oriol Junqueras d’assumer  les processus électoraux clés dans la préparation du premier octobre 2017 qui font partie du département de la vice-présidence. Le leader de l’ERC a annoncé que, conformément à sa demande, le gouvernement prendra à partir de maintenant toutes les décisions sensibles de manière collégiale.

Le vice-président propose cette formule pour faire en sorte que personne ne cherche à l’écarter d’une future campagne électorale. Après avoir obtenu le soutien inconditionnel de tous les membres du gouvernement, Carles Puigdemont et Oriol Junqueras pensent qu'il n'y a pas de retour en arrière possible.

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