Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
11 mars 2018 7 11 /03 /mars /2018 16:30

 

 

La Ghouta orientale coupée en deux par l'armée gouvernementale, Douma encerclée (Reuters)

 

L'armée syrienne a isolé Dimanche 11 Mars 2018 les deux grandes villes du reste de la Ghouta orientale, Douma et Harasta, à la faveur d'intenses combats qui se déroulent sur fond de bombardements sans relâche, ont rapporté des médias proches du régime de Damas.

La télévision nationale syrienne et l'Observatoire Syrien des Droits de l'Homme (OSDH) ont rapporté Dimanche 11 Mars 2018 que l'armée avait repris Moudeïra afin de faire sa jonction avec des unités opérant dans une autre partie de l'enclave tenue par les insurgés, à la périphérie de Damas.

L'armée gouvernementale a d'autre part parachevé l'encerclement de la grande ville de Douma, à en croire le service de presse du Hezbollah, une organisation libanaise chiite alliée au régime syrien.

Plus de mille cent civils ont été tués depuis le début de l'offensive lancée par le régime de Damas, voici trois semaines, selon l'OSDH.

L'OSDH, qui documente le conflit à l'aide d'informateurs sur le terrain, a indiqué que d'intenses combats avaient lieu sur plusieurs fronts, les forces du régime procédant à un barrage d'artillerie et des raids à l'aide d'hélicoptères d'attaque.

La progression jusqu'à Moudeïra, après la reconquête Samedi 10 Mars 2018 de la ville voisine, Mesraba, représente une profonde percée de l'armée gouvernementale en plein territoire rebelle, qui isole les deux principales villes de l'enclave, Douma et Harasta.

Les groupes Faïlak al Rahman et Djaïch al Islam, les deux principales organisations rebelles de la Ghouta orientale, se sont juré de résister à l'offensive mais elles ont déjà perdu plus de la moitié du territoire qu'elles contrôlaient en deux semaines de combats.

Bachar al Assad et son allié russe considèrent les rebelles comme des terroristes et affirment que cette offensive est nécessaire pour mettre fin à leur présence dans cette région.

La violence de l'offensive a suscité un tollé des occidentaux et de l'Organisation des Nations Unies (ONU) sans pour autant leur permettre d'imposer un cessez-le-feu humanitaire.

Ces jours derniers, des combattants de la Ghouta orientale ont déclaré que des bombes incendiaires avaient été larguées sur le secteur. Des médecins de l'enclave assiégée ont signalé par ailleurs plusieurs pilonnages suivis d'une odeur de chlore et de symptômes de suffocation. Le gouvernement assure n'utiliser ni bombes incendiaires ni armes chimiques.

Avant d'entamer une visite à Mascate, au sultanat d'Oman, le secrétaire américain à la défense, James Mattis, a estimé Dimanche 11 Mars 2018 que les forces syriennes seraient très mal avisées de mener des attaques au gaz et il a cité les informations, non confirmées, sur de récents pilonnages au chlore dans la Ghouta.

Le secrétaire américain à la défense n'est toutefois pas allé jusqu'à menacer l'armée syrienne de représailles en cas de confirmation d'une attaque au chlore, mais il a rappelé les tirs de missiles de croisière américains le 6 avril 2017 contre une base aérienne syrienne, consécutifs à une attaque au gaz sarin menée par le régime. Il a noté en outre que le président Donald Trump avait toute latitude politique pour prendre quelque décision qu'il jugerait opportune en la matière.

« Ils seraient très mal avisés d'utiliser des armes chimiques. Et je pense que le président Donald Trump l'a dit très clairement dès le début de son mandat », a déclaré James Mattis aux journalistes avant d'atterrir à Oman.

Le régime syrien et la Russie disent avoir mis en place des corridors d'évacuation hors de la Ghouta mais aucun civil, à ce jour, ne les a empruntés pour partir.

Damas et Moscou accusent les rebelles de tirer sur ceux qui cherchent à quitter la Ghouta, ce que les insurgés démentent, même si un journaliste de Reuters a signalé des tirs et des pilonnages près d'un corridor d'évacuation, Vendredi 9 Mars 2018.

Selon des rebelles et certains habitants de la Ghouta, contactés par Reuters, les gens craignent, s'ils repassaient dans un secteur sous le contrôle du gouvernement, de subir des persécutions, idée que le régime syrien juge sans fondement.

Partager cet article
Repost0

commentaires