Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 juillet 2018 1 09 /07 /juillet /2018 18:03

 

 

La stratégie de Theresa May en question après les départs de David Davis et de Boris Johnson (Reuters)

 

La stratégie annoncée en fin de semaine dernière par Theresa May pour sortir le Royaume-Uni de l'Union Européenne semblait menacée Lundi 9 Juillet 2018 par les démissions du ministre chargé du Brexit, David Davis, et du ministre des affaires étrangères, Boris Johnson.

Le plan mis au point Vendredi 6 Juillet 2018 lors d'une réunion du gouvernement à la résidence de campagne de la première ministre, et qui paraîtra Jeudi 12 Juillet 2018 sous la forme d'un livre blanc, a déclenché la colère des plus farouches partisans du Brexit.

Ceux-ci s'estiment trahis par la volonté de Theresa May de maintenir des relations commerciales aussi étroites que possible avec l'Union Européenne.

Malgré les assurances de Theresa May, l'apparence d'un accord au sein du gouvernement n'aura même pas tenu trois jours.

S'exprimant Lundi 9 Juillet 2018 à la chambre des communes, la première ministre a pourtant gardé le cap et elle a renvoyé la balle dans le camp de l'Union Européenne, affirmant que les propositions faites jusqu'ici par les vingt sept pays de l’Union Européenne étaient inacceptables, ce qui fait sérieusement craindre un Brexit dur, sans accord.

Elle a défendu sa propre stratégie tout en signalant qu'elle était prête à accélérer les préparatifs en vue d'une sortie sans accord si l'Union Européenne refuse de discuter sérieusement ses propositions, qui sont pour elle les meilleures envisageables.

Elle a reçu le soutien total de son ministre des finances, Philip Hammond. Celui-ci a salué un plan qui place l'emploi au premier plan et qui « assure la prospérité de notre nation ».

En annonçant sa démission Dimanche 8 Juillet 2018, David Davis a expliqué qu'il ne voulait pas être un conscrit réticent au service de ce plan de sortie de l'Union Européenne qu'il juge dangereux.

Accusant la première ministre de céder trop et trop facilement à l’Union Européenne, il a été remplacé par Dominic Raab, jusqu'alors ministre du logement et considéré comme un partisan convaincu du Brexit.

Le sous-secrétaire d’état Steve Baker, qui travaillait avec David Davis, a lui aussi démissionné.

Lundi 9 Juillet 2018, Downing Street annonçait le départ de Boris Johnson de son poste de ministre des affaires étrangères.

« Lundi 9 Juillet 2018, la première ministre a accepté la démission de Boris Johnson de son poste de ministre des affaires étrangères. Le nom de son remplaçant sera annoncé sous peu. La première ministre remercie Boris Johnson pour son travail », ont déclaré les services de Theresa May.

Sur les marchés financiers, la livre sterling a chuté à l'annonce de la démission de Boris Johnson, effaçant ses gains initiaux face à l'euro et au dollar.

Le rendement des obligations souveraines britanniques à dix ans a réduit sa progression, tombant à 1,29 % contre plus de 1,31% avant l'annonce de la démission de Boris Johnson.

A neuf mois du Brexit, Theresa May avait pourtant donné l'impression, Vendredi 6 Juillet 2018, lors d'une réunion à Chequers, d'avoir convaincu tous les ministres de se rallier à son projet de zone de libre-échange des biens avec l'Union Européenne.

Mais David Davis a estimé que les projets de la première ministre rendraient difficile pour le Royaume-Uni de tourner le dos aux règles européennes et il a dit craindre que l'Union Européenne demande des concessions supplémentaires.

D'autres députés favorables à la rupture avec l'Union Européenne ont estimé que le plan de Theresa May n'avait de Brexit que le nom et qu'il constituait une véritable trahison pour les électeurs qui ont voté pour le départ de l'Union Européenne au mois de juin 2016.

Beaucoup se demandent si Theresa May sera en mesure d'obtenir le soutien du parlement dans le cas où un accord serait conclu avec l'Union Européenne et si des parlementaires ne seront pas tentés d'essayer de déclencher une fronde contre sa direction.

« Nouvelle fantastique. Bravo David Davis pour avoir eu le courage de démissionner », a dit sur Twitter l'élue conservatrice pour le Brexit Andrea Jenkyns, « nous devons nous assurer qu'il y ait maintenant un véritable changement pour le Brexit ».

Jacob Rees-Mogg, chef d'un groupe pour le Brexit au sein du parti conservateur, a déclaré que la démission de David Davis prouvait que ses inquiétudes étaient fondées.

Le leader du parti travailliste, Jeremy Corbyn, a estimé pour sa part que le gouvernement n'était pas en mesure d'obtenir un bon accord de Brexit.

Pour le leader du parti travailliste, il y a une crise à l’intérieur du gouvernement de Theresa May et l'avenir du Brexit est plus que jamais dans le flou.

Partager cet article
Repost0

commentaires