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23 juin 2019 7 23 /06 /juin /2019 15:01

 

 

https://www.elwatan.com/a-la-une/plusieurs-centaines-dinterpellations-pour-le-port-de-lembleme-amazigh-scandaleux-23-06-2019

 

Plusieurs centaines d’interpellations pour le port de l’emblème amazigh

La police a violemment réagi contre les manifestants qui s’étaient rassemblés Vendredi 21 Juin 2019 dans la capitale et certaines villes du pays. Plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées, fouillées et parfois violemment embarquées vers les commissariats de la capitale, avec pour seul motif le port de l’emblème amazigh.

Un dispositif sécuritaire, plus renforcé que d’habitude, a été déployé aux entrées de la capitale. Les véhicules sont filtrés et leurs occupants sont systématiquement fouillés. Nouveauté, la police s’est déployée devant les sièges du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) et du Rassemblement Action Jeunesse (RAJ) au centre d’Alger, dont les adhérents étaient soupçonnés de vouloir déployer des drapeaux amazighs lors de la manifestation hebdomadaire. Des centaines de jeunes ont été conduits dans des commissariats de la capitale, à Bab El Oued, Alger-Centre et Premier Mai.

Si une partie des manifestants a été libérée à la fin de la journée du Vendredi 21 Juin 2019, une dizaine, selon un décompte du RAJ et de la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l'Homme (LADDH), a été placée sous mandat de dépôt pour être présentée devant le procureur de la république du tribunal de Sidi M’hamed.

« Selon des avocats, des manifestants interpellés Vendredi 21 Juin 2019 en possession du drapeau amazigh sont encore en détention pour leur jugement. C’est une autre provocation grave. Ils seront poursuivis sous quel chef d’inculpation, atteinte à l’intégrité territoriale, comme explicité dans le discours d'Ahmed Gaïd Salah ? Si c’est le cas, ils risquent la peine capitale. C’est scandaleux et honteux, alors qu’il y a eu des milliers de manifestants juste à Alger, sinon des millions, qui ont porté avec fierté cet emblème aux côtés du drapeau national », s’offusque Saïd Salhi, vice-président de la LADDH, organisation qui a dénoncé cette dérive et qui appelle à la libération de ces manifestants pacifiques et à l’abandon de toutes les poursuites judiciaires contre eux. La réaction de la police fait visiblement suite aux déclarations du chef d’état-major, Ahmed Gaïd Salah, qui a dénoncé, dans un discours prononcé Mercredi 19 Juin 2019, toute personne qui porterait un drapeau autre que l’emblème national.

La chasse aux porteurs de l’emblème amazigh a commencé Jeudi 20 Juin 2019. La police a arrêté un étudiant qui a brandi ce drapeau à proximité de la Grande-Poste, a alerté le RAJ. Dans un communiqué rendu public Samedi 22 Juin 2019, l’organisation a dénoncé la dérive et le comportement intolérable des services de sécurité. « La police a usé de la violence et elle a procédé à des arrestations pour la confiscation des drapeaux amazighs. Des dizaines d’interpellations ont eu lieu, plusieurs manifestants seront présentés devant le tribunal Dimanche 23 Juin 2019, selon des informations, pour motif de possession de drapeaux amazighs », signale Fersaoui Abdelouahab.

Pour le militant, par ses agissements irresponsables, le pouvoir met en danger la cohésion et l’unité nationale dans une tentative désespérée pour casser la dynamique enclenchée et la révolution populaire en marche.

L’organisation, dont certains adhérents ont été arrêtés, dénonce « l’entêtement et l’obstination du pouvoir, à sa tête l’état-major de l’armée, à vouloir absorber la contestation populaire et sa volonté de faire un changement dans le système ».

Elle interpelle le pouvoir sur sa responsabilité dans les dérives sécuritaires et elle appelle à la solidarité populaire et à la vigilance pour faire face aux tentatives de division du mouvement et de le détourner de son objectif principal qui est le changement du système.

Militant de la démocratie, Arezki Aït Larbi met en avant un autre problème, l’absence d’information de la part de la police. « La police doit informer sur les manifestants arrêtés. C’est une obligation de la constitution, qui ne se limite pas à l’article cent deux », écrit-il dans un post sur sa page Facebook.

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