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25 octobre 2019 5 25 /10 /octobre /2019 18:18

 

 

https://www.lejdd.fr/International/tribune-refusons-la-tenue-de-la-cop25-a-santiago-sous-la-menace-des-balles-3927338

https://www.change.org/p/antonio-guterres-refusons-la-tenue-de-la-cop25-à-santiago-sous-la-menace-des-balles

 

Refusons la tenue de la conférence de l'Organisation des Nations Unies (ONU) sur le changement climatique à Santiago sous la menace des balles

Jeudi 24 Octobre 2019

Une centaine d'élus et d'intellectuels français appellent dans cette tribune à boycotter la conférence de l'ONU sur le changement climatique qui doit avoir lieu au début du mois de décembre 2019 au Chili, un pays traversé par une crise sociale qui a déjà fait dix huit morts.

Le 2 décembre 2019, la capitale du Chili, Santiago, doit accueillir la conférence de l'ONU sur le changement climatique. Dans cette tribune, cent trois élus et intellectuels, dont Jean-Luc Mélenchon, Olivier Besancenot et David Cormand, appellent à boycotter l'événement. « La conférence de l’ONU sur le changement climatique ne saurait se tenir dans un pays en état de siège, dans une ville soumise au couvre-feu militaire et dans un Chili où manifester pour des conditions de vie dignes peut valoir la mort », expliquent les cent trois signataires, qui ont également lancé une pétition.

Le Chili connaît actuellement un mouvement social de très grande ampleur. Le gouvernement a décrété l’état d’urgence dans plusieurs régions du pays, déléguant ainsi le maintien de l’ordre aux autorités militaires, et il a instauré un couvre-feu. Le pouvoir a ainsi fait le choix d’une répression brutale. À ce jour, il y a dix huit morts et plus de deux mille arrestations.

Les chiliens qui protestent sont accusés par le président Sebastian Pinera d’avoir fomenté une guerre, alors qu’ils manifestent contre des mesures d’augmentation du ticket de métro dans une ville, Santiago, devenue irrespirable du fait de la pollution automobile. Ces personnes ont été traitées comme des délinquantes alors qu’elles contestaient, comme en Équateur, au Liban, au Soudan, en Égypte ou encore en France, les conséquences des politiques néolibérales autoritaires qui jettent des millions de personnes dans la pauvreté et dans la lutte quotidienne pour la survie. Ces femmes et ces hommes désignés comme terroristes n'ont pourtant fait que s’indigner de leurs conditions de vie. Leur mobilisation pour une vie digne est un exemple pour les générations futures.

Obnubilés par les enjeux de profit à court terme, les états et les entreprises multinationales restent insensibles aux innombrables cris d’alarme des populations, tant en matière de justice sociale que de justice climatique, alors que les investissements nécessaires pour remédier à la crise écologique devraient être une priorité. Le financement de ces politiques en faveur du climat et de la vie devrait se faire à proportion des moyens de chacun et sur des bases de justice, tandis que nous vivons aujourd’hui un processus de concentration de la richesse insupportable.

La lutte contre le changement climatique ne doit pas se faire au détriment des plus fragiles. C’est, vous le savez pour l’avoir souvent dit, l’un des enjeux de la conférence climatique. Qui doit financer les politiques publiques de lutte contre la crise climatique ?

La conférence climatique ne saurait se tenir dans un pays en état de siège, dans une ville soumise au couvre-feu militaire et dans un Chili où manifester pour des conditions de vie dignes peut valoir la mort. Nous vous demandons d’agir pour que cessent ces violences militaires et policières. Dans la dramatique situation actuelle, provoquée par les mesures répressives mises en place par le gouvernement chilien, nous, initiateurs et signataires de cette pétition, estimons que le Chili ne peut accueillir dans ces circonstances la conférence climatique.

Nous vous demandons de le signifier au gouvernement chilien et de prendre les mesures adéquates. Nous, initiateurs et signataires, appelons solennellement au boycott du Chili comme pays hôte de la conférence climatique.

Justice sociale et justice climatique sont liées indissolublement. Ce serait cynique et caricatural d’organiser la conférence climatique sous la menace des balles d’une armée qui s’est funestement illustrée sous la dictature d’Augusto Pinochet. Ce serait une faute de faire ainsi un chèque en blanc à un gouvernement qui a décidé de réprimer avec la pire des brutalités ceux qui veulent que le système change pour le bien commun. Ce serait un soutien à un gouvernement qui a violé dans un même mouvement les droits à une vie digne, les libertés fondamentales et les droits humains.

Nous sommes sûrs que vous vous ferez les messagers de cette pétition auprès des pays membres de l’ONU.

Premiers signataires

Eliane Assassi, Clémentine Autain, Esther Benbassa, Ugo Bernalicis, Olivier Besancenot, Damien Carême, Leila Chaibi, Eric Coquerel, Alexis Corbière, David Cormand, Sergio Coronado, Patrick Farbiaz, Elsa Faucillon, Bastien Lachaud, Geoffroy de Lagasnerie, Mathilde Larrère, Marie-Noëlle Lienemann, Noël Mamère, Gilles Martinet, Jean-Luc Mélenchon, Benedicte Monville, Danielle Obono, Mathilde Panot, Adrien Quatennens, Michele Rivasi, David Belliard, Raquel Garrido, Yannick Jadot, Danielle Simonnet

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