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22 octobre 2020 4 22 /10 /octobre /2020 15:55

 

 

https://mobile.francetvinfo.fr/faits-divers/terrorisme/enseignant-decapite-dans-les-yvelines/assassinat-de-samuel-paty-qui-sont-les-sept-personnes-mises-en-examen_4150345.html

 

Assassinat de Samuel Paty, qui sont les sept personnes mises en examen ?

Parmi elles, deux collégiens sont soupçonnés d'avoir fourni des informations sur le professeur au terroriste, en échange d'une somme d'argent.

L'enquête progresse. Après l'assassinat de Samuel Paty, sept personnes ont été mises en examen, Mercredi 21 Octobre 2020, pour complicité d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste et pour association de malfaiteurs terroriste en vue de commettre des crimes d'atteinte aux personnes. Cinq adultes ont été placés en détention provisoire, tandis que deux collégiens ont été remis en liberté et placés sous contrôle judiciaire.

Seize personnes avaient d'abord été placées en garde à vue, mais neuf personnes avaient ensuite été relâchées, notamment les membres de la famille d'Abdoullakh Anzorov, l'auteur de l'attaque. Ce dernier a été abattu par la police peu de temps après avoir décapité le professeur d'histoire et de géographie, mais la justice recherche ses éventuels complices.

Brahim Chnina est un parent d'élève du collège du Bois d'Aulne. Il a contribué à lancer la mobilisation contre le professeur après un cours sur la liberté d'expression dispensé par Samuel Paty, Mardi 6 Octobre 2020 dans son collège de Conflans-Sainte-Honorine, dans le département des Yvelines. Il a publié un récit des faits faisant état de la diffusion d'une image du prophète nu, Mercredi 7 Octobre 2020, sur son compte Facebook, en appelant à la mobilisation contre l'enseignant pour réclamer son exclusion, selon le procureur antiterroriste, Jean-François Ricard.

Il a également publié une vidéo, rapidement devenue virale, où il traite notamment le professeur de voyou. Il a également donné sur les réseaux sociaux le nom de Samuel Paty et l'adresse du collège. L'enquête a toutefois permis d'établir que la fille de Brahim Chnina était absente du cours en question. De plus, contrairement à ce qu'il a soutenu sur les réseaux sociaux, l'exclusion de la collégienne pour deux jours de son établissement a été décidée pour des faits distincts n'ayant rien à voir avec ce cours d'histoire et de géographie, selon le procureur. « Il est aujourd'hui clair que le professeur a été nommément désigné comme une cible sur les réseaux sociaux, au moyen d'une manœuvre et d'une réinterprétation des faits », a déclaré le procureur antiterroriste, Jean-François Ricard. Abdoullakh Anzorov s'est directement inspiré des messages diffusés par Brahim Chnina, a assuré le procureur.

Les enquêteurs antiterroristes s'intéressent aussi à des messages sur WhatsApp entre ce père de famille et Abdoullakh Anzorov. Les deux hommes se sont échangé plusieurs contacts téléphoniques et écrits entre le Vendredi 9 Octobre et le Mardi 13 Octobre 2020, a confirmé le procureur, sans dévoiler la teneur de ces échanges. « Mon client n'a jamais cherché à contacter l'enseignant, il n'a jamais appelé à lui nuire. Il ne connaissait pas l'assaillant et il est bouleversé par ce qui est arrivé », a assuré auprès de France Télévision Nabil el Ouchikli, l'avocat de Brahim Chnina, Mercredi 21 Octobre 2020, avant la mise en examen de son client pour complicité d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste. Brahim Chnina a demandé un délai pour préparer sa défense, mais il a été incarcéré en attendant le débat contradictoire le concernant, qui aura lieu Vendredi 23 Octobre 2020.

Figure de l'islam radical, Abdelhakim Sefrioui a lui aussi été mis en examen pour complicité d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste et il a été placé en détention provisoire, pour avoir accompagné Brahim Chnina dans sa mobilisation. Il s'est rendu au collège pour rencontrer la principale et pour se plaindre de Samuel Paty. Il est ensuite apparu dans une vidéo où il se présente comme membre du Conseil des Imams de France (CIF). Il y déclare qu’Emmanuel Macron a attisé la haine contre les musulmans et que l'enseignant est un voyou. Le procureur antiterroriste établit un lien de causalité direct entre les agissements du parent d'élève et d'Abdelhakim Sefrioui et la mort de Samuel Paty.

Abdelhakim Sefrioui sillonne depuis plus de quinze ans la région parisienne, organise des manifestations, des prières de rue et des actions devant des lycées. Il est fiché S. Né en 1959 à Fès, ce franco-marocain est marié à une française et père de deux enfants. Il est apparu dans les médias au début des années 2000. En 2004, il a fondé le collectif pro palestinien Cheikh Yassine, du nom du fondateur du Hamas, tué par l'armée israélienne en 2004, dont le conseil des ministres a annoncé la dissolution, Mercredi 21 Octobre 2020. Il a également fait partie du bureau de campagne de Dieudonné en 2006, lorsque celui-ci envisageait une candidature au premier tour des élections présidentielles.

Abdelhakim Sefrioui s'est dit abasourdi et effondré, après sa mise en examen, a indiqué à France Info son avocat, qui souhaite garder l'anonymat.

Deux autres majeurs proches du terroriste, Naïm et Azim, ont été mis en examen pour complicité d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste et ils ont été également placés en détention provisoire. Un autre majeur proche du terroriste, Yussuf, a été mis en examen pour association de malfaiteur terroriste en vue de commettre des crimes d'atteintes aux personnes et il a été placé en détention provisoire.

Ces trois proches du terroriste sont soupçonnés de l'avoir aidé. Deux d'entre eux s'étaient livrés spontanément au commissariat d'Evreux, Vendredi 16 Octobre 2020, et ils contestent avoir eu connaissance des projets mortifères de leur ami, selon le procureur. Azim, âgé de dix-neuf ans et ami de longue date d'Abdoullakh Anzorov, est suspecté de l'avoir accompagné Jeudi 15 Octobre 2020 dans une coutellerie de Rouen pour l'achat d'un couteau, une arme retrouvée à proximité du corps du terroriste.

Naïm, âgé de dix-huit ans, a déclaré avoir véhiculé le terroriste à proximité du collège Vendredi 16 Octobre 2020 peu avant 14 heures. Plus tôt dans la journée du Vendredi 16 Octobre 2020, il l'avait par ailleurs accompagné dans un magasin d'Osny, dans le département du Val-d'Oise, pour y acquérir deux armes de type air soft, dont l'une sera retrouvée sur la scène de crime. Il a enfin admis avoir également accompagné Abdoullakh Anzorov à la coutellerie.

Enfin, Yussuf, âgé de dix-huit ans, est mis en examen du fait de contacts très rapprochés avec Abdoullakh Anzorov et du partage manifeste de leur idéologie radicale, selon les mots du procureur.

Les deux mineurs de quatorze et de quinze ans ont, eux aussi, été mis en examen pour complicité d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste et ils ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire. « Poursuivre deux jeunes dans un dossier terroriste, qui plus est criminel, n'est pas une chose inédite mais c’est une chose qui interroge », a souligné Jean-François Ricard.  Il est reproché aux adolescents « de s'être maintenus en présence directe et prolongée d'Abdoullakh Anzorov, dans l'après-midi du Vendredi 16 Octobre 2020 ».

Ils sont aussi soupçonnés d'avoir fourni au terroriste, contre de l'argent, des renseignements sur Samuel Paty, devant leur établissement, Vendredi 16 Octobre 2020, quelques heures avant le passage à l'acte de l'assaillant. Moyennant une récompense de trois cent ou de trois cent cinquante euros, ils lui auraient donné la description physique de Samel Paty. Ce sont ensuite d'autres collégiens, en lien avec eux, qui ont désigné le professeur lorsque celui-ci est sorti du collège, permettant ainsi à Abdoullakh Anzorov de poursuivre sa victime.

L'identification du professeur par l'assaillant n'a été rendue possible que grâce à l'intervention de collégiens, a affirmé le procureur. Selon les deux collégiens mis en examen, le terroriste leur aurait confié vouloir « filmer le professeur, l'obliger à demander pardon pour la caricature du prophète, l'humilier et le frapper », a indiqué le procureur.

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