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24 mars 2021 3 24 /03 /mars /2021 13:40

 

 

https://www.change.org/p/mme-roselyne-bachelot-narquin-ministre-de-la-culture-soutenir-le-manifeste-des-20-pour-l-ouverture-des-salles-de-cinéma?use_react=false

 

Soutenir le manifeste des vingt pour l'ouverture des salles de cinéma

Le Groupement National des Cinémas de Recherche (GNCR) a lancé cette pétition adressée à Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la culture

Nous, cinéastes de l'Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion (ACID) et exploitants du GNCR, avons organisé Vendredi 12 Mars, Samedi 13 Mars et Dimanche 14 Mars 2021, des projections afin de marquer le triste anniversaire de la fermeture des cinémas et de protester contre la non-ouverture des lieux culturels.

Vingt cinémas aux quatre coins de France ont ainsi accueilli des projections et des rencontres avec des cinéastes autour de films soutenus par l'ACID et/ou par le GNCR, dans le respect le plus strict des consignes sanitaires. Cette mobilisation a également pris la forme d’un manifeste, que nous vous invitons à signer.

Déjà deux mille personnes ont signé le manifeste avant sa mise en ligne, dont les personnalités suivantes, Mathieu Amalric, Swann Arlaud, Stéphane Batut, Xavier Beauvois, Lucas Belvaux, Thomas Bidegain, Juliette Binoche, Romane Bohringer, Damien Bonnard, Céline Bozon, Emmanuel Bourdieu, Laure Calamy, Patric Chiha, Jean-Louis Comolli, Catherine Corsini, Pierre Deladonchamps, Emmanuelle Devos, Olivier Ducastel, Philippe Faucon, Stéphane Foenkinos, Yann Gonzalez, Alain Guiraudie, Patricio Guzmán, Lech Kowalski, Irina Lubtchansky, Corinne Masiero, Claire Mathon, Nicolas Maury, Sophie Mirouze, Anna Mouglalis, Mariana Otero, Antonin Peretjako, Caroline Poggi, Gilles Porte, Axelle Ropert, Philippe Rouyer, Céline Sallette, Niels Schneider, Geneviève Sellier, Charles Tesson, Gaspard Ulliel, Karin Viard et Caroline Vignal.

Il y a un an, les salles de cinéma ont fermé. Il y a un an, cela était sans doute la seule chose à faire. Avec l'été, les salles ont rouvert, en veillant avant tout à la santé des spectateurs. Ces retrouvailles furent belles et émouvantes. Le cinéma nous avait manqué.

Mais sont venus les couvre-feux, une nouvelle fermeture des salles puis une hypothétique réouverture finalement avortée. Et nous n'avons pas compris. Nous n'avons pas compris les décisions d'un gouvernement qui admet lui-même, dans ses prises de parole publiques, des faits solidement et scientifiquement établis, à savoir que les lieux de culture et singulièrement les salles de cinéma ne sont pas des foyers de contamination.

Depuis plusieurs mois, nous vivons donc dans l'expectative et l'incertitude, tandis que la morosité croît, tandis que l'absurdité de ces consignes se fait de plus en plus jour et tandis que nous nous atomisons, renvoyés à nos solitudes plus ou moins connectées, adieu commun, bonjour tristesse.

Le week-end du Samedi 13 Mars et du Dimanche 14 Mars 2021, nous avons décidé de refuser cet état de fait et d'oser, tout simplement, faire notre métier, ouvrir des salles, accueillir du public et montrer des films.

En agissant ainsi, nous avons montré que l'accès à la culture peut et doit être garanti, même et surtout dans une telle période de désarroi collectif.

En agissant ainsi, nous avons montré que nous sommes capables d'accueillir des spectateurs dans le respect d'un protocole sanitaire solidement éprouvé et avec ce même sérieux pouvoir accueillir les classes et continuer à participer à l’éducation artistique de tous les enfants privés d’art et de culture.

En agissant ainsi, nous avons pris nos responsabilités et assumé avec fierté notre mission d'intérêt général. Alors que nous n'avons jamais autant été pris dans un flux ininterrompu d'images et de signes, la pause et la réflexion que la séance de cinéma permet et le recul qu'elle donne vis-à-vis du tumulte du réel, tout cela contribue à nous maintenir en éveil, conscients et pleinement sujets. Il en va de l'expérience commune qu'offre la salle comme de la démocratie. Il nous incombe de la chérir et d'en prendre soin.

C'est ce que nous avons fait, ni plus, ni moins. Nous avons entr'ouvert nos salles pour faire du triste anniversaire de la fermeture des salles de cinéma une fête collective propice à contrer le marasme général par la joie d'être ensemble, tous ensemble. En ouvrant nos salles, nous avons l'espoir et l'ambition d'avoir ouvert une brèche. Nous affirmons la nécessité de remettre les lieux de culture à la place qui leur revient et dont ils ont été chassés, au cœur de la cité et donc au cœur du discours politique. Nous résistons, nous persisterons.

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