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23 mars 2023 4 23 /03 /mars /2023 17:52

 

 

https://www.revolutionpermanente.fr/Il-faut-des-comites-d-action-partout-le-Reseau-pour-la-greve-generale-appelle-a-s-organiser-a-la

 

Le Réseau pour la Grève Générale (RGG) appelle à s’organiser à la base

Raffineurs, égoutiers, énergéticiens et métallurgistes, le RGG organisait, Mardi 21 Mars 2023, sa troisième rencontre, qui a réuni plus de trois cent personnes pour coordonner et amplifier les secteurs en grève reconductible, pour faire face à la répression et pour mettre en place des comités d’action dans tout le pays.

A la Flèche d’Or, près de la Porte de Bagnolet, comme dans la réunion en visioconférence organisée simultanément, l’ambiance était à la généralisation de la grève, Mardi 21 Mars 2023. Lors de la précédente réunion, les discussions s’étaient centrées sur la nécessité d’une grève marchante et de la préparation des grèves reconductibles dans la perspective de la journée d’action du Mardi 7 Mars 2023. Depuis, la situation a radicalement changé. « Il y a un saut dans la crise politique », explique en introduction Adrien Cornet, de la Confédération Générale du Travail (CGT) de la raffinerie de Total Grandpuits, « nous pourrions basculer dans une situation prérévolutionnaire, avec des actions que nous ne pouvions pas imaginer, comme des syndicalistes de la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT) qui brûlent des marionnettes à l’effigie du gouvernement à Dijon, ou encore des milliers de personnes qui sont allés Place de la Concorde en disant qu’ils ne voulaient pas rentrer chez eux ».

Depuis, la situation a radicalement changé. Près d’une vingtaine de secteurs ont entamé la réunion par des comptes rendus de l’état du mouvement dans leurs secteurs et dans leurs entreprises, Régie Autonome des Transports Parisiens (RATP), Société Nationale des Chemins de Fer (SNCF), éboueurs, égoutiers, centrales nucléaires de Paluel et de Nogent-sur-Seine, Réseau de Transport d’Electricité (RTE), Enedis, Airbus, Sidel, Safran, Stellantis, aéroports de Roissy et d’Orly, Sanofi, Saint-Gobain, éducation nationale et jeunesse. Dans tous les secteurs, c’est une radicalisation du mouvement qui s’exprime, avec de plus en plus de secteurs en grève reconductible, la pointe avancée étant les éboueurs, les raffineurs et les énergéticiens.

Si dans certaines entreprises, les grèves reconductibles ne sont pas encore majoritaires, tous ont fait part de la colère grandissante. « L’utilisation de l’article quarante-neuf a déclenché la mise en œuvre de nouveaux secteurs et de nouveaux personnels que nous n’aurions jamais pensé voir entrer dans un mouvement social. Nous sommes dans une phase exceptionnelle que nous n’avions jamais connue depuis vingt-deux ans. Nous sommes dans une phase insurrectionnelle et il était temps », se félicite Cédric Liechti, de la CGT de l’énergie de Paris. Même son de cloche chez tous les intervenants, la grève reconductible et le regain de radicalité ont changé la situation en quelques jours seulement.

« Nous pouvons gagner », c’est un changement fort dans la mobilisation. Une cheminote explique qu’il y a un changement subjectif chez les grévistes, « nous sommes passé d’un moment où les salariés font grève parce qu’il faut résister à une grève qui peut être victorieuse ». Adrien Cornet de la CGT Total poursuit, « face à cette situation, l’intersyndicale nous propose la stratégie de la défaite par des grèves isolées semaine après semaine. Face à la grève des professeurs, Laurent Berger et Philippe Martinez disent qu’il ne faut surtout pas déranger le baccalauréat ».

Mais personne dans cette réunion de grévistes et de leaders syndicaux ne sous-estime les difficultés. Un des obstacles principaux réside évidemment dans la répression policière des manifestations et dans les réquisitions des grévistes qui écrase le droit de grève.

Face à cela, l’appel du réseau est de constituer un vaste réseau de solidarité capable de faire face à la répression, notamment par des rassemblements systématiques devant les commissariats lors des interpellations ou devant les usines en cas de réquisitions préfectorales des grévistes.

« En face, ils sont très organisés, ils ont leur bras armé, comme nous avons vu à Fos-sur-Mer », disent les grévistes de la centrale nucléaire de Nogent, « la force du nombre les fait reculer. Il faut être dix fois et cent fois plus nombreux et il faut résister, même s’ils nous mettent des coups ». Alexis Antonioli, de la raffinerie de Normandie, dit que « face aux réquisitions, il faut une réponse de masse devant les usines pour les empêcher ».

D’où l’importance des piquets de grève pour assurer la poursuite du conflit contre toutes les formes de répression, pour tenir les blocages et pour organiser la convergence. Guillaume, égoutier à la mairie de Paris, témoigne ainsi de la force reçue par les éboueurs, devant le blocage des dépôts du Traitement Industriel des Résidus Urbains (TIRU) où se rencontrent des étudiants, des chômeurs, des retraités et des grévistes, déterminés à venir en aide aux éboueurs réquisitionnés. Charles Carlhant, secrétaire général de la CGT d’Electricité De France (EDF) de Nogent, appelle à ce que les piquets de grève deviennent les quartiers généraux de la grève, auxquels chaque secteur puisse être relié.

Cette radicalisation dans les méthodes de lutte amène aussi une radicalisation des revendications. Contre un régime aux abois, dont la brutalité ne reflète que la faiblesse, tout le monde sent qu’il est possible d’obtenir beaucoup plus que le retrait de la réforme des retraites. C’est une évidence pour Guillaume, égoutier à la ville de Paris, « nous nous battons contre cette réforme des retraites et contre la précarisation de la classe ouvrière et des classes populaires ».

Pour Cédric Liechti, les jours et les semaines que nous vivons sont l’occasion de partir à la reconquête des acquis sociaux, « il va falloir gagner des semaines de congés payés, la retraite à soixante ans pour tous, à cinquante-cinq ans pour les métiers pénibles, sans condition d’annuités, pour les femmes et pour les précaires ». Parmi ces secteurs précaires figurent évidemment les travailleurs immigrés, qui se cassent le dos dans les métiers les plus ingrats et qui sont condamnés à travailler jusqu’à la mort, ne pouvant atteindre le nombre d’annuités requis pour une retraite à taux plein. La marche contre la loi immigration de Gérald Darmanin, Samedi 25 Mars 2023, doit permettre de fêter la première victoire du mouvement et de grossir le rapport de force pour enterrer définitivement le projet. Elle doit plus généralement être l’occasion d’exprimer la solidarité du mouvement ouvrier pour les migrants qui meurent à cause de l’Europe forteresse.

Finalement, après avoir évoqué la lutte nécessaire contre la répression et les manières d’étendre la grève, notamment en alliant l’extension des revendications et le travail militant en allant chercher les secteurs qui ne sont pas encore en grève reconductible, se pose la question de la manière de faire peser ce réseau dans la poursuite du mouvement. « Le RGG doit être un réseau interprofessionnel, de jeunes, d’artistes et d’intellectuels, dans lequel chacun met ses positions au service de la lutte des classes pour faire plier ce gouvernement », dit Anasse Kazib du triage du Bourget à Paris Nord, « ce qui se passe en ce moment ne plaît pas à Laurent Berger et à l’intersyndicale. Ils vont chercher la première brèche pour se sauver et nous allons devoir aller ramasser nos camarades devant les dépôts, les raffineries et les centres techniques. Pour éviter cela, il faut commencer à se préparer à construire le RGG, avec des comités d’actions dans tout le pays. Il faut construire une réelle coordination interprofessionnelle, qui organise tous les secteurs en grève, avec une direction qui veut réellement aller jusqu’au bout ».

Ces comités d’action sont une perspective concrète et urgente pour rassembler dans toutes les localités les travailleurs déterminés à lutter à la hauteur de ce qu’exige la situation. Le RGG, qui rassemble pour le moment des centaines de travailleurs et de syndicalistes, doit désormais s’étendre dans tout le pays pour construire la généralisation de la grève.

Appel à la mise en place de comités d'action pour la grève générale partout, secteurs en grève reconductible, fédérations et syndicats combatifs, assemblées générales interprofessionnelles et jeunes mobilisés, coordonnons-nous contre Emmanuel Macron et son monde. Partagez l'appel du RGG et contactez-nous.

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