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20 juillet 2023 4 20 /07 /juillet /2023 18:25

 

 

https://www.geo.fr/geopolitique/destruction-silos-odessa-tchornomorsk-menaces-navires-mer-noire-russie-relance-guerre-du-grain-cereales-pologne-cours-famine-215795

 

Destruction de silos à Odessa et menaces contre les navires, la Russie relance la guerre du blé.

En lançant ses missiles contre des infrastructures agricoles à Odessa, en se retirant de l'accord céréalier de la mer Noire et en menaçant les navires transportant des grains ou ceux pouvant l'aider, le Kremlin militarise la faim dans le monde.

Nous l'expliquions Mardi 18 Juillet 2023. Vexée que l'Ukraine ait réussi à toucher à nouveau le pont de Crimée, la Russie semble avoir décidé de se venger en militarisant à nouveau la faim dans le monde et en particulier dans les pays en voie de développement, très dépendants de la colossale production céréalière ukrainienne.

Annoncé Lundi 17 Juillet 2023, attendu depuis des semaines et décrypté par le Monde, le retrait de Moscou de l'accord céréalier de la mer Noire, qui met une partie de l'Afrique dans une position alimentaire très précaire comme l'a expliqué le même quotidien, n'était qu'un préalable à de bien plus sombres actions encore.

Ainsi que l'a rapporté la British Broadcasting Corporation (BBC) notamment, l'annonce a été suivie, quelques heures plus tard, d'attaques de missiles contre des infrastructures céréalières dans les ports d'Odessa et de Tchornomorsk, sur la Mer Noire, provoquant une vive indignation internationale.

Selon les autorités ukrainiennes, qui ont publié sur Facebook une série de photographies des dégâts subis, soixante mille tonnes de biens alimentaires ont été détruites pendant ces attaques, commises par Moscou avec des missiles Kalibr, des missiles Onyx et des drones, envoyés depuis la Crimée, le territoire russe ou les navires du Kremlin de la Mer Noire.

« La frappe a détruit une partie importante des infrastructures d'exportation de grain du port de Tchornomorsk », a écrit dans un communiqué officiel le ministre ukrainien de l'agriculture, Mykola Solskyi, relayé par le New York Times, « soixante mille tonnes de céréales, qui attendaient d'être chargées sur un navire à gros tonnage, ont été détruites ».

Ce navire ne serait peut-être pas allé très loin. Si la menace était un sport, Moscou pourrait être médaillée d'or aux Jeux Olympiques de Paris en 2024. Dans la foulée de l'attaque, le ministère de la défense russe a expliqué dans un communiqué qu'un blocus militaire était de nouveau mis en place en Mer Noire.

« Tous les navires en route vers des ports ukrainiens sur la Mer Noire seront considérés comme transportant potentiellement des chargements militaires », est-il ainsi écrit, comme le traduit le quotidien new yorkais. La menace ne concerne pas seulement les bateaux battant pavillon ukrainien, mais toutes les nations participant au commerce des céréales entre l'Ukraine et ses clients.

« En conséquence, les pays dont les navires portent le pavillon seront considérés comme partie prenante au conflit ukrainien et engagés du côté du régime de Kiev », est-il ajouté. En clair, essayez de nourrir le monde et nous ouvrirons le feu, qui que vous soyez, et même si vous êtes un pays de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN). C’est un scénario lointain et improbable, mais nous imaginons aisément ce qui pourrait se produire si un navire battant pavillon de l'une des nations de l’OTAN était coulé par la flotte russe.

Comme l'expliquait Korii, au mois de mai 2022, les nations voisines et amies de Kiev, avec l'appui de l'Union Européenne notamment, s'étaient mises en branle au début du conflit pour changer, par le rail et la route, l’exportation de la production céréalière ukrainienne et pour continuer à nourrir la partie du monde qui en dépendait.

C’était une tâche logistique herculéenne, qui pourrait ne pas être reproduite. Comme l'indiquait Reuters, Mardi 18 Juillet 2023, la Pologne a très vite réagi au retrait de la Russie de l'accord céréalier de la mer Noire en expliquant, par la voix de son ministre de l'agriculture, Robert Telus, qu'elle était à nouveau prête à agir, avec l'aide des autres pays de l'Union Européenne.

Mercredi 19 Juillet 2023, il était pourtant partiellement désavoué par le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki. Ce dernier déclarait ainsi au contraire que Varsovie n'ouvrirait pas son marché aux céréales en provenance d'Ukraine.

« Nous protégeons notre agriculture, c'est pourquoi nous n'ouvrons pas nos frontières aux biens agricoles ukrainiens », a-t-il expliqué à la New Voice of Ukraine, « la guerre en Ukraine a un impact de plus en plus sérieux sur le marché agricole et cela affecte négativement les polonais, raison pour laquelle nous devons imposer un embargo sur les biens venus d'Ukraine ».

La Pologne n'est pas seule dans ce geste de protection. La Hongrie, la Slovaquie, la Roumanie et la Bulgarie, ont, comme le rapporte Associated Press, signé avec elle un accord commun de blocage des importations, en attendant de prochaines discussions à ce sujet à Bruxelles. La production ukrainienne peut néanmoins continuer à transiter par ces pays avant d'aller vers d'autres acheteurs, est-il néanmoins précisé par Associated Press.

Alors que le cours des céréales commençait à bondir sur les marchés internationaux suite aux actions russes, comme l'a rapporté le Figaro notamment, ces pays de l'Est de l'Europe se souviennent sans doute que l'arrivée massive des céréales ukrainiennes sur leurs marchés avait provoqué une chute des prix, qui avait frappé de plein fouet des agriculteurs pris à la gorge.

Comme le rapportait Radio France Internationale (RFI) au mois d’avril 2023, de vastes manifestations avaient été organisées par des exploitants en colère, provoquant la démission du ministre polonais de l'agriculture de l'époque, Henryk Kowalczyk.

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