L’aide américaine est en mer mais Gaza meurt de faim
Les infrastructures flottantes permettront de livrer deux millions de repas par jour, mais pas avant le mois de juillet 2024.
Nourrir Gaza, menacé par la famine et où une trêve se fait toujours attendre en dépit du vote de la résolution du conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU) du Lundi 25 Mars 2024, est une priorité. Or, Israël interdit désormais toute livraison d’aide alimentaire dans le nord du territoire palestinien et l’acheminement par le sud reste insuffisant. Les largages d’aide humanitaire, dont cent trente-huit ont déjà eu lieu, ne suffisent pas. Il faudra donc compter avec le port artificiel dont les américains ont annoncé la construction.
L’opération est d’envergure et elle nécessite l’acheminement de moyens navals lourds. Les installations portuaires temporaires permettront d’acheminer directement sur la plage de Khan Younes l’aide tant attendue dans des volumes conséquents, ce que ne permettent pas les largages aériens.
Un quai flottant de déchargement va être installé à cinq kilomètres au large du rivage. Il sera construit par des marins spécialisés du Naval Beach Group. Long de quatre-vingt-deux mètres et large de vingt-deux mètres, il permettra de décharger les rouliers et les cargos qui ne peuvent pas s’approcher plus près de la côte.
Des barges transféreront ensuite les conteneurs vers une jetée de transit longue de cinq cent cinquante mètres qui rejoindra la plage. Elle permettra à des camions de charger l’aide humanitaire et de l’acheminer dans la bande de Gaza. Déjà baptisée Quai Trident, cette jetée modulaire va être mise en place par une unité spécialisée de la septième brigade de transport de l’armée américaine.
Cinq bâtiments de l’armée de terre américaine sont déjà en route, le Monterrey, le Matamoros et le Wilson Wharf, d’une capacité de vingt-quatre conteneurs, le James Loux et le General Besson, d’une capacité de quatre-vingt-deux conteneurs. A eux d’assurer le transfert des conteneurs entre le quai flottant et la jetée. Trois autres bâtiments de la marine américaine, le Roy Benevidez, le John Bobo et le Baldomero Lopez, vont acheminer les éléments du quai flottant de déchargement. L’objectif américain est de livrer quotidiennement deux millions de repas aux palestiniens de Gaza.
Le problème est que la mise en place de cette infrastructure ne commencera pas avant le mois de mai 2024, le temps que les navires américains traversent l’Atlantique, les premiers ont atteint les Açores, et entrent en Méditerranée. Une fois la flottille devant Gaza, la construction du quai flottant et de la jetée pourra commencer. Le secrétariat d’état à la défense des Etats Unis estime que l’ensemble devrait être opérationnel au mois de juillet 2024.
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