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18 avril 2024 4 18 /04 /avril /2024 13:34

 

 

KIEV GAZA ET LES ELECTIONS EUROPEENNES

Par Bernard Fischer

Jeudi 18 Avril 2024

Les élections européennes sont les élections de tous les paradoxes et de toutes les contradictions.

Premièrement, dans un contexte général de montée des gouvernements autoritaires et de faiblesse des parlements nationaux partout en Europe, le parlement européen est encore plus faible et ses résolutions ne sont absolument pas contraignantes.

Deuxièmement, dans un contexte général de montée des partis nationalistes d’extrême droite et d’abstention massive en Europe, les partis d’extrême droite obtiennent généralement aux élections européennes des résultats supérieurs à leurs résultats aux élections nationales.

Le meilleur exemple est celui de la France. La liste du Rassemblement National aux élections européennes du mois de juin 2024 arrive largement en première position dans les sondages pour la troisième fois consécutive.

La présentation systématique et les très bons résultats des partis d’extrême droite aux élections européennes sont particulièrement contradictoires. En effet, le programme de ces partis sont des programmes de violente critique de l’Union Européenne. Certains d’entre eux demandaient ou demandent encore la sortie de l’Union Européenne. S’ils croyaient à leurs propres programmes, ils ne présenteraient pas de listes aux élections européennes et ils appelleraient au boycott des élections européennes.

Enfin, il y a de plus en plus de participation des députés européens dans le fonctionnement d’un certain nombre de partis nationaux et il y a une multiplication de procédures judiciaires pour cette raison.

Cette année, pour la première fois, l’Union Européenne organise ces élections européennes dans un monde en guerre en Ukraine et en Palestine. L’Union Européenne est en particulier au centre de la guerre de la Russie de Vladimir Poutine en Ukraine. Toutes les tentatives de banalisation de ces deux guerres, et en particulier toutes les propagandes selon lesquelles ces guerres ne nous concerneraient pas, ne servent à rien.

Des militants et des organisations font des discours selon lesquels le monde de 2024 serait un monde multipolaire. Le problème est le suivant. Ces militants et ces organisations participent eux-mêmes à la prolongation au vingt et unième siècle du monde bipolaire du vingtième siècle.

Il y a finalement deux camps et deux catégories de militants et d’organisations. La moitié d’entre eux soutiennent la Palestine, mais ils ne font rien pour l’Ukraine. L’autre moitié des militants et des organisations soutiennent l’Ukraine, mais ils ne font rien pour la Palestine.

Encore une fois, le cas de la France est caricatural. Les deux listes les plus importantes de la gauche française aux élections européennes sont la liste du Mouvement de la France Insoumise (MFI) de Jean Luc Mélenchon et la liste du Parti Socialiste de Raphaël Glucksmann.

Un seul grand parti français soutient la Palestine, c’est le MFI, dans une situation dans laquelle le lobby palestinien en France est très faible et dans une situation de multiplication de la répression et des procédures judiciaires pour apologie du terrorisme contre les défenseurs de la Palestine.

Par contre, le MFI ne fait rien pour l’Ukraine. Il y avait des négociations entre le MFI et le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) pour la participation du NPA à la campagne du MFI. Le MFI rompait ces négociations en raison de l’Ukraine, plus précisément en raison de son refus du soutien à l’adhésion de l’Ukraine à l’Union Européenne.

Moins de vingt ans après le référendum pour le Traité Constitutionnel Européen (TCE) de 2005, les champions de la campagne pour le non au référendum pour le TCE défendent l’actuelle Union Européenne et refusent son élargissement à l’est.

A l’inverse, la liste du Parti Socialiste de Raphaël Glucksmann soutient timidement l’Ukraine, mais elle ne fait rien pour la Palestine. Le Parti Socialiste refuse la dénonciation du génocide à Gaza et il ne fait rien pour la défense du droit humanitaire et des agences humanitaires de l’Organisation des Nations Unies (ONU) en Palestine. Tout cela finira mal.

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