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19 avril 2024 5 19 /04 /avril /2024 19:06

 

 

https://fr.timesofisrael.com/liran-dit-quil-ny-aura-pas-de-represailles-et-lattaque-dispahan-reste-dans-le-flou/

 

Les explosions à Ispahan restent dans le flou et l’Iran dit qu’il n’y aura pas de représailles. Dans un aveu jugé dangereux pour la sécurité du pays, Itamar Ben Gvir a dit que ces représailles étaient nulles. L’Iran semble, pour l'heure, fermer les yeux sur cette attaque

L’Iran n’a pas l’intention de se livrer dans l’immédiat à des représailles contre Israël, a déclaré Vendredi 19 Avril 2024 un important membre des autorités iraniennes, alors que les autorités israéliennes faisaient savoir qu’une attaque de drone contre une ville du sud de Téhéran avait vocation à envoyer un signal et qu’elle n’avait pas vocation à faire des dégâts.

Le membre des autorités iraniennes a émis des doutes sur la paternité israélienne de l’attaque d’Ispahan, malgré les propos de certains politiciens israéliens laissant entendre qu’ils la revendiquent.

Comme le suggère la réaction très modérée des organes officiels de la presse iranienne, les propos du haut responsable semblent indiquer que Téhéran ne souhaite pas risquer de déclencher la guerre en mettant à exécution ses menaces d’attaquer Israël s’il ripostait à son attaque de missiles et de drones du week-end du Samedi 13 Avril et du Dimanche 14 Avril 2024, mais que Téhéran cherche au contraire le moyen de se dégager de cet engrenage belliqueux.

L’agence de presse iranienne Tasnim a indiqué, Vendredi 19 Avril 2024, de source bien informée, qu’aucune information ne faisait état d’une attaque de l’étranger, suite aux explosions entendues dans le pays.

« Contrairement aux rumeurs et aux affirmations des médias israéliens, aucune information ne fait état d’une attaque de l’étranger contre la ville centrale d’Ispahan ou toute autre partie du pays », a indiqué l’agence. Par ailleurs, aucun leader iranien n’a publiquement commenté ces explosions. Il a été précisé que l’Iran n’avait pas l’intention de riposter immédiatement.

Dans la majorité des propos officiels ou des reportages, aucune mention n’est faite d’Israël et la chaine de télévision officielle iranienne se répand en analyses de spécialistes qui évoquent une attaque de très faible ampleur, « trois drones ont été aperçus dans le ciel d’Ispahan. Le système de défense aérienne s’est activé et les a détruits en vol ».

Un officier en poste dans la province, le général de brigade Siavash Mihandoost, a expliqué à la télévision officielle iranienne que « le bruit relativement fort entendu à l’est d’Ispahan est lié aux tirs de la défense aérienne contre un objet volant et qu’il n’est pas lié à une explosion au sol. Aucun dégât ou incident n’est à signaler ».

Un analyste a pour sa part déclaré à la télévision officielle que « des mini-drones pilotés par des agents infiltrés en Iran ont été abattus par les défenses aériennes à Ispahan ».

En Israël, les autorités n’ont pas soufflé mot, mais des hommes politiques, au pouvoir ou non, se sont exprimés sur la question.

Selon un reportage de la douzième chaîne de la télévision israélienne, des proches du premier ministre Benjamin Netanyahou ont reproché à Itamar Ben Gvir d’avoir mis en danger la sécurité d’Israël, affirmant que le ministre d’extrême droite était toujours aussi puéril et sans intérêt.

Selon le Washington Post, qui cite une source israélienne proche du pouvoir, la frappe avait pour but de faire comprendre à l’Iran qu’Israël avait les capacités armées de l’atteindre sur son territoire.

« Il est important que l’Iran comprenne que, lorsqu’il s’en prend à nous, nous pouvons en retour le frapper où nous le souhaitons, que nous pouvons faire d’énormes dégâts et que nous nous appuyons sur une armée de l’air très efficace, avec les États-Unis à nos côtés », a déclaré l’ancien conseiller à la sécurité Eyal Hulata sur l’antenne de la radio militaire.

L’intensité de la riposte israélienne aurait été tempérée par les pressions de la communauté internationale dans le but d’éviter toute forme d’escalade des tensions.

« Personne ne veut la guerre avec l’Iran en ce moment », a déclaré le confident de Benjamin Netanyahou, Natan Eshel, cité par le journaliste Ben Caspit, « nous leur avons prouvé que nous pouvions nous infiltrer et que pouvions frapper leur territoire. Ce type de message est plus efficace que les grands discours. Nous avons actuellement mieux à faire, à Gaza et au Liban ».

Des hommes politiques n’ont pas caché leur agacement suite à ces propos, alors même que plusieurs membres des autorités israéliennes ou américaines témoignant sous le sceau de l’anonymat ont déclaré à des médias étrangers qu’Israël était à l’origine de cette attaque.

Depuis des années maintenant, la stratégie d’Israël après des attaques contre les intérêts iraniens en Syrie repose sur un flou crédible lui permettant de nier toute implication. Ni revendication ni commentaire, ce qui offre à l’Iran et à ses mandataires une porte de sortie honorable pour ne pas livrer de représailles.

Cette stratégie a pourtant ses limites. Israël n’a pas revendiqué la frappe contre l’ambassade d’Iran à Damas du premier avril 2024, qui a tué plusieurs membres du Corps des Gardiens de la Révolution Islamique (CGRI), dont un de ses officiers supérieurs. Pour autant, l’Iran a réagi dans la nuit du Samedi 13 Avril au Dimanche 14 Avril 2024 en lançant plus de trois cent missiles de croisière, missiles balistiques et drones armés, contre Israël.

La quasi-totalité des projectiles ont été abattus par Israël, avec l’aide des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France et de la Jordanie. Une fillette israélienne grièvement blessée par la chute d’éclats d’obus est l’unique victime de l’attaque et la base aérienne de Nevatim, prise pour cible, a enregistré des dégâts de faible importance, selon les autorités israéliennes.

« C’est une bonne chose pour nous que les iraniens racontent cette histoire, qu’il s’agissait de drones ou d’oiseaux, dans des champs, non loin d’Ispahan », a déclaré Zvika Haimovitch, un ancien commandant de la défense aérienne de l’armée israélienne, à la douzième chaîne de la télévision israélienne. Selon lui, les deux pays se couvrent et nient, ce qui est favorable à un désamorçage des tensions.

« Il est trop tôt pour dire que c’est fini », dit l’ancien conseiller à la sécurité Ephraïm Halevy, sur l’antenne de la radio militaire, « mais il y a une différence entre l’attaque iranienne et la riposte israélienne, qui vise à envoyer un message et qui ne vise pas à faire des dégâts importants ».

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