CILCA Comité pour un Courant Intersyndical
Lutte de Classe Antibureaucratique
VIVE LA GRÈVE DES TRAVAILLEURS SANS-PAPIERS !
RÉGULARISATION DE TOUS LES SANS-PAPIERS !
LA GRÈVE DOIT S’ÉTENDRE AUX AUTRES SANS-PAPIERS ET AUX AUTRES TRAVAILLEURS !
Le mardi 15 avril, à 8 heures, une centaine de travailleurs sans-papiers ont investi le siège de l'organisme de formation des entreprises de nettoyage Faf Propreté, à Villejuif (Val-de-Marne). Au
même moment, une vingtaine d'ouvriers en situation irrégulière occupaient un chantier dans le 13e arrondissement de Paris. Dans l'Essonne, à Wissous, une quinzaine de salariés sans titre de
séjour manifestaient sur leur lieu de travail, une filiale de Veolia propreté. À 9 heures, une quarantaine de salariés de Millenium, société de nettoyage industriel, occupaient eux aussi leur
entreprise, située à Igny, toujours dans l'Essonne. À Paris, un peu plus tard, vingt cuisiniers de la chaîne de restaurant Chez Papa, dans le 10e arrondissement, et huit autres de Pizza Marzano,
dans le 9e, devaient occuper leurs établissements. Plusieurs centaines de travailleurs sans titre de séjour se sont mis en grève illimitée, le même jour, dans cinq
départements de l'Île-de-France, occupant le siège de plus d'une dizaine d'entreprises. D'autres viennent d'être licenciés quand leurs patrons ont « découvert » qu'ils n'étaient pas en règle.
Tous cotisent, possèdent une carte Vitale, une feuille d'imposition, mais pas de titre de séjour. « C'est pour cela qu'on fait grève », scande un des cinq grévistes du magasin Casa Nova en
Seine-Saint-Denis.
Ce que veulent travailleurs, c’est faire reconnaître leur dignité avec un slogan : « On bosse ici, on vit ici, on reste ici ». Ils démontrent ainsi qu'une bonne partie de l'économie de la région
repose sur des employés surexploités et qu’une expulsion relève de l’inhumanité la plus insultante. Des milliers répondent à l’appel de la CGT en participant à ses meetings, en demandant à se
syndiquer…
La grève simultanée et illimitée des sans-papiers en Île-de-France est un événement politique d’une grande importance. Les lois contre l’immigration qui avaient jusqu’ici créé chez les
immigrés un imaginaire propice à la soumission peuvent voler en éclat. Mais il faut que cette lutte de classe remarquée et remarquable ait un impact économique réel, capable de faire plier le
patronat et son gouvernement. Les travailleurs sans-papiers ont besoin de la solidarité active de l’ensemble de leur classe, et non de la « solidarité » hypocrite de leurs patrons esclavagistes.
Inversement, la lutte des travailleurs sans-papiers peut servir de déclencheur à une mobilisation plus globale dont la nécessité est mise à l’ordre du jour non seulement par la politique brutale
de Sarkozy, mais aussi par la multiplication des grève dans le privé depuis le début de l’année, au moment où l’inflation s’aggrave.
C’est pourquoi il faut que la CGT, les autres syndicats et toutes les organisations du mouvement ouvrier prennent leurs responsabilités en poursuivant la lutte jusqu’à la régularisation de tous
les sans-papiers, non seulement de quelques-uns comme le proposent le patronat et le gouvernement. Il faut absolument refuser la prétendue « sortie de crise » dont parlait la délégation de la CGT
en sortant du ministère de l’Intérieur, sous prétexte d’une promesse de régularisation pour quelques-centaines de grévistes !
Il faut qu’ils prennent leurs responsabilités en étendant la grève des sans-papiers au-delà de l’Île-de-France et en appelant les autres salariés, à commencer par ceux des entreprises où
travaillent de nombreux sans-papiers, à se mobiliser pour obtenir la régularisation de leurs collègues, mais aussi la satisfaction de leurs revendications communes : augmentation des salaires,
contre la pénibilité et de la flexibilité, contre l’allongement de la durée de cotisation pour avoir la retraite, pour cela, il faut convoquer dans toutes les villes de manifestations de
solidarité et appeler à la grève partout où c’est possible.
TRAVAILLEURS FRANÇAIS ET ÉTRANGERS, AVEC OU SANS-PAPIERS,
TOUS ENSEMBLE : UNE SEULE CLASSE OUVRIÈRE,
UN MÊME COMBAT CONTRE LE PATRONAT ET SON GOUVERNEMENT !
Contacts : http://courantintersyndical.free.fr — Courriel : courantintersyndical@free.fr — Tél. : 06 66 25 16 65