Diffusion de propos hors antenne de Sarkozy: France 3 lance une enquête
PARIS (AFP)
Une vidéo visionnée 550.000 fois sur l'internet mardi soir montre Nicolas Sarkozy s'étonnant, hors antenne, de ce qu'un technicien de France 3 semble ne pas lui rendre son salut lundi soir
avant son interview par des journalistes de la chaîne.
La direction générale de France 3 a lancé une enquête interne mardi et elle a "condamné avec la plus grande fermeté le piratage des images tournées pendant la mise en place de l'édition spéciale
du 19/20 qui recevait hier le Président de la République".
"La direction générale de France 3 a lancé une enquête interne pour déterminer comment les images ont pu sortir de France Télévisions", indique le communiqué.
Les images montrent un président de la République piqué au vif par l'attitude d'un technicien qui lui accroche un micro à sa cravate, et qui ne paraît pas lui rendre son salut.
"C'est une question d'éducation. Enfin, quand on est invité, on a le droit que les gens vous disent bonjour quand même... Ou alors on n'est pas dans le service public, on est chez les
manifestants... Incroyable... Et grave!", dit le président sur ces images filmées par les caméras de la chaîne quelques minutes avant que l'interview ne commence.
Ces images hors antenne ont d'abord été montrées sur le site d'informations Rue89, avant d'être transférées notamment sur .
Dans la vidéo diffusée sur l'internet, le chef de l'Etat demande ensuite au journaliste Gérard Leclerc combien de temps il était resté "au placard". "J'avais protesté quand tu avais été mis au
placard", lui dit-il.
Il suggère ensuite à ses intervieweurs de lui poser une question sur le drame de Carcassonne, où il s'était rendu lundi dans la matinée pour rendre visite aux personnes blessées à la suite d'une
fusillade accidentelle dans une caserne. "Vous voulez pas poser une question sur Carcassonne?", demande-t-il.
Dans un communiqué, le syndicat SNJ-CGT s'est ému de ce que le président se soit "permis de remonter les bretelles à un technicien qui ne répondait pas à son salut", y voyant une illustration
parmi d'autres d'une "dérive autoritaire de ce pouvoir".
L'UMP a pour sa part condamné mardi la diffusion de cette vidéo, estimant que "Internet ne doit pas être le réceptacle de telles dérives déontologiques", selon Thierry Solère, secrétaire national
chargé de l'Internet à l'UMP.
"Les citoyens français sont en droit d'attendre plus de sérieux et de rigueur de la part d'un service public, qu'ils contribuent à financer par la redevance, et qu'ils soutiennent par un
attachement fort aux chaînes du groupe France Télévisions", a indiqué M. Solère dans un communiqué.
Lors de l'entretien, et cette fois-ci à l'antenne, Nicolas Sarkozy était revenu sur la réforme de l'audiovisuel public qu'il a initiée et qui est très critiquée au sein des personnels de France
Télévisions. "Je ne vous laisserai pas tomber, je vous donnerai les moyens de vous développer, mais je ne regarderai pas le service public comme une petite secte qui appartient à quelques
micro-organisations, qui descendent de temps en temps dans la rue", avait-il dit.
L'interview de Nicolas Sarkozy par des journalistes des rédactions nationale et régionale de France 3 a été regardée par 3,84 millions de personnes, soit près d'un téléspectateur sur quatre,
selon les chiffres de Médiamétrie communiqués par la chaîne.
Sur la seule tranche 19-20H00 (l'interview s'est prolongée jusqu'à environ 20H20), France 3 était en tête des audiences, avec une part d'audience de 25,3%.