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5 août 2008 2 05 /08 /août /2008 18:18

On assiste aujourd’hui à un véritable processus de psychiatrisation du sionisme et la tribune libre du Monde ci dessous est un très bon exemple de ce processus.

Par rapport à Pablo, au pablisme et aux pablistes, je vous conseille la lecture des pages de wikipedia relatif au militant révolutionnaire trotskyste Michel Raptis dont le pseudonyme était Pablo.

Vous trouverez seulement ci dessous une citation de ces pages

"Pablo s’impliqua dans le soutien au FLN algérien pendant la Guerre d’Algérie, ce qui lui valut une incarcération aux Pays-Bas pour production de fausse-monnaie et trafic d’armes. Jean-Paul Sartre lança une campagne en sa faveur. En 1961, Pablo fut finalement condamné à 15 mois de prison et libéré à la fin de son procès. Il se réfugia au Maroc avant de devenir ministre dans le gouvernement FLN après l’indépendance de l’Algérie."

Dans les années 1990, Pablo organisait des conférences internationales pour la levée de l’embargo contre l’Irak et des militants de l’organisation de Pablo et des militants d’extrême droite participaient à des conférences communes à Bagdad pour la levée de l’embargo contre l’Irak.

Si Pablo vivait aujourd’hui, les deux provocateurs signataires de la tribune libre du Monde ci dessous l’accuseraient certainement d’antisémitisme.

Enfin, il y a l’écrasante responsabilité du directeur de publication du Monde.

Fottorino ne lisait certainement pas la tribune libre des deux provocateurs.

En effet, si vous écrivez exactement la même tribune libre, si vous remplacez Besancenot par Sarkozy, si vous remplacez LCR par UMP, et si Le Monde publie cette tribune libre, vous imaginez la suite.

Bernard Fischer




http://www.lemonde.fr/opinions/arti...


Suite à la publication dans Charlie Hebdo d’une chronique de Siné dans laquelle il tenait des propos jugés antisémites, Philippe Val, directeur de l’hebdomadaire, a décidé de licencier ce dessinateur. Depuis, la polémique fait rage entre ceux qui soutiennent Siné et ceux qui approuvent Philippe Val. Un débat qui divise même la LCR.

Avec des camarades, pour la plupart issus du courant pabliste [tendance du mouvement trotskiste], nous avions rejoint la LCR en novembre 2002, à la suite de l’élection présidentielle et de la campagne électorale d’Olivier Besancenot, qui nous avaient semblé ouvrir de nouvelles perspectives pour l’extrême gauche.

Nous nous sommes ensuite peu à peu éloignés, déçus de trouver encore trop souvent dans cette organisation un mélange de sectarisme et d’archaïsme.

Les désaccords furent nombreux, comme lors du chantage pour appeler à voter PS au deuxième tour, ou face à l’ouvriérisme occultant les mutations de la société. Militer à la LCR revenait trop souvent à faire du supersyndicalisme agrémenté d’une posture révolutionnariste. Nous avions donc pris nos distances avec l’organisation sans faire de bruit, parfois en colère face à telle prise de position. Pas de quoi s’enthousiasmer, mais rien d’irréparable. On pensait être en gros dans la même famille.

Et puis survient l’affaire Siné, une déclaration antisémite dans sa plus grande banalité : les juifs sont riches. La LCR, qui d’ordinaire ne brille pas par ses prises de position sur les sujets "de société", réagit cette fois au quart de tour : Besancenot, Krivine et Bensaïd signent la pétition en faveur de Siné, la direction pond un communiqué pour le soutenir. Les bras nous en tombent.

Certes, il y avait déjà eu motifs à inquiétude, comme un éditorial de Rouge qui comparait une opération militaire israélienne avec Guernica, ou le refus de la LCR de participer à la manifestation de protestation lors du meurtre d’Ilan Halimi.

Youssouf Fofana, le chef du "gang des barbares" [soupçonné d’avoir participé à l’assassinat de ce jeune homme], ne disait d’ailleurs rien d’autre que Siné : Ilan est juif, il a de l’argent. La différence, c’est que l’un n’est que dessinateur, l’autre inculpé d’assassinat. Au fond, ils partagent le même point de vue sur les juifs, celui véhiculé, entre autres, par l’Eglise depuis saint Paul jusqu’à Vatican II.

Le même aussi que celui que l’extrême droite n’a cessé de répandre depuis toujours ; le même encore qui trouve un écho certain dans les banlieues populaires.

Nous savons combien ce fléau a imprégné le mouvement ouvrier, quelle a été la réticence, voire le refus, des courants les plus radicaux de soutenir cet "officier bourgeois" de capitaine Dreyfus. Nous n’oublions pas comment l’antisémitisme a été considéré comme un "premier pas vers l’anticapitalisme" par des leaders du mouvement socialiste révolutionnaire à ses débuts. Rappelons que l’antisémitisme a été une constante du stalinisme - qui l’a utilisé contre Trotski et ses partisans.

Siné ne peut même pas se draper dans un "antisionisme radical" : son texte, une fois n’est pas coutume, ne porte pas sur le Proche-Orient, sujet sur lequel la condamnation de la politique d’Israël à l’égard des Palestiniens ne doit souffrir d’aucune ambiguïté antisémite. Ce sont des propos de beauf qui aiguisent la haine contre les juifs, de ceux qui nourrissent quotidiennement la bête immonde.

Que la LCR s’engage dans la défense de Siné fait que nous avons l’obligation politique et morale de la dénoncer. Il ne s’agit plus de divergences qui peuvent éventuellement être aplanies ou dépassées par le cours des événements. Il s’agit d’une conception autre de la vie. Soutenir Siné est contradictoire avec le projet d’émancipation universelle et fraternelle.

Au regard de ce qu’a été le courant trotskiste, en grande partie animé dès ses origines par des militants juifs, cette prise de position de la LCR constitue une affligeante ironie de l’Histoire. Rédhibitoire.

Bernard Schalscha et Gérard Garnier, ex-militants de la LCR



 

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