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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 20:29

 

Un nouveau gouvernement nommé en Ukraine, tensions en Crimée

 

KIEV/SIMFEROPOL Ukraine (Reuters) - La tension est montée d'un cran Jeudi 27 Février 2014 en Crimée, région autonome d'Ukraine, où des hommes armés se sont emparés du parlement et ont hissé le drapeau russe à son sommet, amenant les nouvelles autorités ukrainiennes à lancer un avertissement à Moscou.

 

A Kiev, le parlement national, la rada, a approuvé la composition du nouveau gouvernement d'union nationale et la nomination de l'ancien ministre de l'économie Arseni Iatseniouk au poste de premier ministre.

 

S'exprimant devant les élus, ce dernier a déclaré que le pays était « au bord de l'effondrement économique et politique », cinq jours après la destitution de l'ancien président Viktor Ianoukovitch, provoquée par plusieurs semaines de contestation populaire réprimée dans le sang par les forces anti émeutes.

 

Le nouveau premier ministre a accusé le gouvernement précédent d'avoir laissé les caisses de l'état vides, précisant que trente sept milliards de dollars reçus par l'Ukraine avaient disparu.

 

« Il n'y pas d'autre alternative pour nous que de prendre des mesures extrêmement impopulaires », a-t-il déclaré sous les applaudissements nourris des élus.

 

Jeudi, la devise ukrainienne, la hryvnia, est tombée à un nouveau plus bas record contre le dollar, les investisseurs restant à l'écart de l'Ukraine en raison de la situation politique incertaine du pays.

 

A Washington, le Fonds Monétaire International (FMI) a indiqué avoir reçu une demande d'aide officielle de l'Ukraine et a fait savoir qu'il enverrait une équipe sur place dans les prochains jours.

 

Selon le ministre ukrainien des Finances, Oleksander Chalpak, le pays a besoin de trente cinq milliards de dollars sur deux ans pour éviter la faillite. Le ministre espère une aide du FMI à hauteur d'au moins quinze milliards de dollars.

 

CRAINTES SUR L'INTÉGRITE TERRITORIALE

 

Lors de son discours devant les parlementaires, Arseni Iatseniouk a également fait part de ses craintes quant à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, des inquiétudes alimentées par la situation en Crimée où des hommes armés se sont emparés à l'aube du parlement régional, à Simféropol.

 

Les assaillants n'ont pas formulé de revendications ni fait savoir à quel bord ils appartenaient mais des témoins les ont entendus parler russe.

 

Selon un témoin cité par l'agence de presse interfax, une soixantaine de personnes se trouvaient à l'intérieur et beaucoup étaient armées. La prise du bâtiment au petit matin n'aurait pas fait de victimes.

 

Peu après l'assaut, le président ukrainien par intérim, Oleksander Tourtchinov, a lancé un avertissement à la Russie.

 

« Je lance un appel au commandement militaire de la flotte russe en mer Noire. Tout mouvement, qui plus est de troupes armées, au-delà des limites du territoire de la base sera perçu comme une agression militaire », a-t-il dit devant la rada.

 

Le représentant russe à Kiev a quant à lui été convoqué au ministère ukrainien des affaires étrangères, qui a demandé des consultations immédiates à Moscou.

 

SIGNAUX CONTRADICTOIRES

 

Alimentant les spéculations sur une intervention russe en Ukraine, à l'image de l'invasion des forces russes en Géorgie en 2008, le président russe Vladimir Poutine a ordonné mercredi aux forces armées de mener des manoeuvres militaires d'urgence dans l'ouest du pays afin de vérifier leur aptitude au combat.

 

Le kremlin a assuré que ces manoeuvres n'avaient aucun lien avec les évènements actuels en Ukraine.

 

La crainte de voir la situation s'embraser et provoquer la partition de l'Ukraine persistait jeudi en occident.

 

Le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a exhorté Moscou à ne rien faire qui puisse « exacerber la tension ou créer un malentendu ».

 

Le ministre polonais des affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, a pour sa part qualifié la prise des bâtiments administratifs de Crimée de « jeu très dangereux et d'étape inquiétante car c'est comme cela que commencent les conflits ».

 

Le secrétaire d'état américain John Kerry a proposé à son homologue russe Sergueï Lavrov une coopération entre les Etats Unis et la Russie pour résoudre la crise ukrainienne.

 

Lors de leur entretien téléphonique, Lavrov a répété la nécessité de mettre en oeuvre l'accord de paix conclu entre Ianoukovitch et l'opposition sous médiation européenne.

 

Dans un communiqué repris par les agences de presse russes, Viktor Ianoukovitch, toujours introuvable, a déclaré qu'il se considérait comme le seul président légitime de l'Ukraine et a mis en garde contre un « débordement d'extrémisme ».

 

Le chef de l'état déchu a prévu de s'exprimer vendredi après-midi depuis Rostov-sur-le-Don, ville du sud de la Russie.

 

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