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9 août 2012 4 09 /08 /août /2012 12:07

 

http://www.fr.news.yahoo.com/un-charter-240-roms-sest-envol%C3%A9-lyon-pour-094251959.html

 

Les expulsions de roms continuent, colère des associations

 

PARIS (Reuters) - Les pouvoirs publics français poursuivent les démantèlements de camps de Roms et leur expulsion, dénoncés par des associations, tout en soulignant leur volonté de concertation dans ce dossier sensible qui a marqué la présidence de Nicolas Sarkozy.

 

Un camp de quelque deux cent roms, dont une soixantaine d'enfants, a été démantelé par les forces de l'ordre jeudi à Hellemmes, près de Lille. Leur évacuation était demandée par un collectif d'habitants du quartier concerné, qui se plaignaient des désagréments liés à cette cohabitation.

 

Le préfet de la région Nord-Pas-de-Calais, Dominique Bur, avait annoncé il y a quelques semaines son intention de faire évacuer ce camp situé en face de l'Ecole d'architecture.

 

Le père Arthur, un prêtre qui a pris la défense des roms, s'est alarmé jeudi d'"une atteinte aux droits fondamentaux des hommes". "Que vont devenir ces familles ?", a-t-il demandé en assistant à l'opération.

 

Des associations, dont "Atelier solidaire" qui a relaté jeudi matin l'évacuation sur Twitter, s'inquiètent de l'absence d'alternative pour les roms, dont le nombre est estimé entre quinze mille et vingt mille en France.

 

Elles dénoncent des "expulsions déguisées" poursuivies par le gouvernement socialiste en contradiction selon elles avec les principes du Conseil de l'Europe, qui a déjà condamné la France pour ces motifs en novembre 2011.

 

Un charter de deux cent quarante roms de Roumanie bénéficiaires de l'aide au retour, dont de nombreux enfants, a ainsi quitté Lyon jeudi pour Bucarest.

 

C'est le prédécesseur de François Hollande, Nicolas Sarkozy, qui a décidé cette mesure en 2007. Ces aides au retour - un billet d'avion financé et une somme de trois cent euros par adulte et cent euros par enfant - ne font l'objet d'aucun suivi et n'ont pas empêché des roms de revenir en France, selon les associations.

 

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a assuré mercredi dans un communiqué que les conditions de l'aide au retour proposées lors des éloignements des personnes ne remplissant pas les conditions du séjour seraient "remises à plat" mais a affiché sa fermeté sur le démantèlement de camps illégaux.

 

"LES GENS SONT DANS LA RUE"

 

Les associations s'inquiètent en outre de l'absence de solutions de relogement.

 

Une évacuation a eu lieu mercredi dans le dix-neuvième arrondissement de Paris et plusieurs campements avaient été auparavant démantelés dans la banlieue parisienne.

 

Lundi, un campement sauvage de cent cinquante personnes installé à Vaulx-en-Velin, dans la banlieue lyonnaise, a été évacué juste avant l'arrivée de la police. Mardi à Villeurbanne, toujours près de Lyon, une centaine de personnes ont également été expulsées d'un terrain par les forces de l'ordre, ainsi qu'une cinquantaine de personnes qui avait trouvé refuge dans un squat.

 

Depuis, ces familles - qui ne sont pas toutes issues de la communauté des roms - errent dans les rues et le long du périphérique de l'agglomération lyonnaise à la recherche d'une nouvelle implantation, mais la police les empêche de se fixer.

 

"François Hollande avait promis qu'il n'y aurait pas d'expulsions sans proposition de relogement, le ministère de l'Intérieur a confirmé cette position, et là, les gens sont dans la rue", déplore Jean-Philippe, un militant associatif.

 

Eric Coquerel, secrétaire national du Parti de gauche, s'est élevé jeudi contre la politique de ses alliés socialistes, qui ne diffère pas selon lui de celle appliquée par la droite.

 

"Je préfèrerais que le gouvernement applique avec une grande rigueur une politique contre les licenciements plutôt que de se mettre dans les pas du gouvernement précédent en pointant du doigt, parce que c'est bien commode, une population comme les roms", a-t-il commenté sur BFM TV et RMC info.

 

"Il faut effectivement que ces gens puissent vivre de manière digne, il faut aussi que ne se concentre pas la misère là où elle existe, mais je ne crois pas que ce soit en prenant des mesures de ce type-là et en essayant de communiquer dessus", a-t-il ajouté.

 

Le ministère de l'Intérieur justifie la poursuite des évacuations engagées sous l'impulsion de Nicolas Sarkozy à partir de l'été 2010, à la suite de son discours dit "de Grenoble", par les risques sanitaires encourus. Pour Manuel Valls, ces campements sont "un défi au 'vivre-ensemble'".

 

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